SNCL

Syndicat National des Collèges et des Lycées

  • Concertation rythmes scolaires : et les enseignants dans tout ça ?

    Une photo des feuilles sur un fil

    Les rythmes scolaires sont au cœur d’une convention citoyenne sur les temps de l’enfant initiée par Emmanuel Macron depuis le 20 juin. Ce dernier souhaite notamment raccourcir les vacances scolaires qu’il juge trop longues et remettre sur la table la semaine de 4 jours et demi. Pour cela, il s’appuie sur les recommandations de spécialistes de la chronobiologie qui ne sont pas dans les classes et qui utilisent une science qui est tout sauf exacte. Pourquoi ne pas commencer par consulter les directeurs, les professeurs des écoles, les AESH, les ATSEM ? En clair ceux qui sont sur le terrain et qui vivent ces rythmes scolaires au quotidien.

    Pour le SNCL, le problème est ailleurs. En effet, avant de penser à réduire les vacances scolaires, peut-être serait-il opportun de donner les moyens à l’école de fonctionner correctement en prenant en compte l’évolution sociétale qui se reflète dans nos classes.

    En 2013, sans concerter les communes, Vincent Peillon alors ministre de l’Éducation nationale avait imposé la semaine de 4,5 jours partout en France. Devant les difficultés financières et d’organisation, les communes avaient obtenu un assouplissement de cet aménagement l’année d’après, avant que Jean-Michel Blanquer finisse par donner le choix aux communes de revenir ou non à la semaine de 4 jours en 2017.

    La plupart des écoles de France fonctionnent à 4 jours et pour la majorité des collègues ce fonctionnement est salvateur tant pour les élèves que pour les professeurs. Les parents concertés lors des évaluations d’école sont également majoritairement favorables à la coupure du mercredi et à celle du week-end.

    Beaucoup trouvaient leurs enfants plus fatigués lorsqu’ils avaient cours le mercredi et dans les communes aux budgets serrés, ils trouvaient également que les nouvelles activités périscolaires étaient purement occupationnelles. Les communes ont fait ce qu’elles ont pu et on mesure la difficulté de recruter du personnel qualifié pour venir s’occuper d’enfants seulement 2 heures par jour. La précarité de ces emplois rend le recrutement encore plus difficile. Quant aux week-ends de 2 jours, nombre de parents apprécient cette pause de fin de semaine qui leur permet de profiter de moments en famille. Il en va de même pour les parents séparés qui n’ont parfois que le week-end, voire un week-end sur 2, pour passer du temps avec leurs enfants.

    Quant aux professeurs des écoles, aux AESH et aux ATSEM qui les épaulent au quotidien, la pause du mercredi est devenue indispensable tant les conditions de travail se dégradent. A l’heure où le recrutement de professeurs est au plus mal, où les démissions et les demandes de rupture conventionnelle explosent, comment pourrait-on décourager un peu plus ceux qui tiennent encore ? 

    Le SNCL défend la semaine de 4 jours

    Le SNCL soutient la semaine de 4 jours et demande au ministère de réaliser que les conditions d’exercice ont évolué et que le métier demande une vigilance, un investissement et une patience de tous les instants. Rares sont les classes dans lesquelles le climat de travail est calme et serein. L’inclusion des élèves sans les moyens qui vont avec, la vétusté des locaux qui fait qu’en juin et en septembre les classes deviennent des saunas étouffants dans lesquels les élèves et les professeurs sont au bord du malaise, ainsi que la gestion des élèves qui par manque d’éducation pensent pouvoir faire ce qu’ils veulent à 3 ans ne permettent plus aux enseignants de faire leur métier à savoir enseigner. Travailler dans ces conditions rend la tâche très difficile et beaucoup ne tiennent que parce qu’ils peuvent respirer le mercredi notamment.

    Il est demandé à l’école beaucoup d’enseignements qui ne font pas partie du socle commun de connaissances, socle qui rappelons-le comporte l’apprentissage des savoirs fondamentaux tels que le français et les mathématiques. En 24 heures par semaine, les professeurs des écoles ont le temps d’apprendre aux élèves les compétences du socle. Mais pour cela, il faut cesser de tout demander à l’école (sécurité routière, natation, hygiène dentaire …). N’oublions pas que les parents ont aussi un rôle à jouer avec leurs enfants et qu’ils ont des obligations envers eux. Se défausser en permanence sur l’école pour pallier les carences parentales ne fait qu’enfoncer l’école.

    Que le ministère permette par exemple à toutes les familles de bénéficier de séances de natation gratuites pour leur enfant, de cours sur la sécurité routière, d’apprentissage sur les règles d’hygiène de vie pour les petits (sommeil, alimentation, lecture du soir, surexposition aux écrans…) et arrêtons de reporter à l’école tout ce que les familles devraient faire de leur côté. Donnons le temps et les moyens aux parents d’assumer leur rôle. Laissons l’instruction à l’école et aidons l’éducation à la maison. L’école n’est pas là pour pallier les manquements éducatifs graves de certaines familles. La parentalité doit être une cause nationale et doit bénéficier de moyens et d’actions qui aideront les parents à remplir leurs missions éducatives.

    Le SNCL souhaite que le problème soit pris à la source c’est-à-dire dans les familles afin que les parents ne voient plus l’école comme une prestation mais comme un binôme compétent au service de leur enfant. Redonnons aux enseignants du 1er degré les moyens d’instruire les élèves dans un climat serein : moins d’élèves par classe, des AESH en nombre suffisant, des conditions matérielles correctes …

    Ne pas donner en priorité la parole à tous les professeurs des écoles qui sont sur le terrain, c’est dénigrer leur expertise et leur professionnalisme. C’est permettre à n’importe qui de donner son avis sur les rythmes scolaires sans prendre en compte le fait que quel que soit le rythme, les élèves seront autant voire plus souvent en collectivité. C’est aussi encore une fois faire croire à l’opinion publique que les professeurs du 1er degré travaillent 24 heures et ont trop de vacances. A l’heure où le métier connait une crise sans précédent, il est malvenu de remettre ces sujets injustes sur le tapis. 

    Le SNCL demande au ministère une concertation nationale de tous les professionnels des écoles afin de leur témoigner sa confiance.

  • Santé mentale à l’école : élèves et professeurs face à de nouveaux défis

    3 enfants à l'école, un d'eux utilise un téléphone portable.

    À l’occasion de cette rentrée scolaire, la question du bien-être mental à l’école revient avec force (la santé mentale en général ayant été déclarée grande cause nationale 2025). Elle concerne à la fois les élèves – dès la maternelle – et les enseignants, de plus en plus exposés à une charge émotionnelle et professionnelle accrue.

    Des données inédites chez les enfants de 3 à 11 ans

    L’étude nationale Enabee, pilotée par Santé publique France et actualisée au printemps dernier, offre un état des lieux inédit de la santé mentale des plus jeunes en France.

    Lancée en 2022, elle visait à combler un manque criant de données sur le bien-être des enfants de moins de 11 ans. Jusqu’alors, la plupart des dispositifs de surveillance concernaient les adolescents (EnCLASS, i-Share…) mais en interrogeant les enfants eux-mêmes (à partir du CP), leurs parents et leurs enseignants, l’étude permet d’obtenir une vision plus fine de leur état psychologique. Les résultats en sont préoccupants :

    • 13 % des enfants de 6 à 11 ans présentent un trouble probable de santé mentale (troubles émotionnels, oppositionnels, TDAH…).

    • Chez les 3-6 ans, ils sont 8,3 % à souffrir de difficultés probables ayant un impact sur leur vie quotidienne.

    Ces taux rappellent que les problèmes de santé mentale apparaissent tôt et peuvent peser durablement sur la scolarité, la socialisation et le développement global de l’enfant.

    L’école, témoin et relais des fragilités

    Même si Enabee n’est pas centrée sur le climat scolaire, l’institution scolaire est directement concernée. Les enseignants, souvent en première ligne, observent les signaux faibles : isolement, agitation, rebellion, phobies scolaires, difficultés de concentration. Le questionnaire qui leur était adressé dans le cadre de l’étude confirme leur rôle-clé dans le repérage des fragilités.

    Or, ces derniers font eux-mêmes face à une mise en danger de leur propre santé mentale. Entre surcharge administrative, manque de moyens, tensions liées à l’inclusion scolaire ou aux attentes des familles, nous ne cessons de constater une dégradation forte : hausse des burn-out, des conflits hiérarchiques et de la maltraitance institutionnelle à l’encontre de collègues impactés psychologiquement… Les représentants syndicaux se retrouvent dans une position de confidents, dépositaires de témoignages de plus en plus difficiles. Ainsi, les difficultés des enfants et celles des adultes qui les encadrent s’entremêlent, créant un cercle potentiellement délétère.

    Une crise révélée par la pandémie

    Il est incontestable que la crise du COVID-19 a joué un rôle d’accélérateur à ce niveau : isolements répétés, inquiétudes sanitaires, pertes de repères scolaires ont profondément affecté enfants et adultes. Déjà, Santé publique France constatait une augmentation des passages aux urgences pour motifs psychologiques chez les jeunes après 2020.
    Mais ces problématiques n’ont pas encore eu le temps d’être bien analysées et comprises, que déjà de nouveaux problèmes ce sont ajoutés : surexposition des jeunes aux écrans, cyberharcèlement, désinvestissement parental, influence des réseaux sociaux et des fake news sur la pensée des adolescents… le feu prend de toutes parts et notre école se retrouve cernée par l’incendie. 

    Et maintenant ?

    L’ambition des enquêtes comme Enabee est de bâtir une source de données fiables à travers le temps, permettant de suivre l’évolution du bien-être des enfants d’année en année. Elle s’inscrit dans un cadre plus large : développement des compétences psychosociales dès la petite enfance, campagnes de prévention et stratégies de santé mentale inscrites au niveau national (journée nationale de lutte contre le suicide, etc.).

    Mais les chiffres ont peu d’intérêt s’ils ne sont pas suivis d’effet : la médecine scolaire et l’accompagnement psychologique des plus jeunes doivent être repensés, ce qui ne peut se faire à moyens constants, ni en faisant porter cette mission supplémentaire sur les épaules des professeurs : c’est ce que le naufrage actuel de l’école inclusive ne cesse de montrer, malgré le grand désir de notre ministère de transformer tous les enseignants en experts psycho-médicaux ! Pour les professeurs, il n’est pas humainement possible d’embrasser en plus de leur mission de transmission des savoirs un rôle supplémentaire de soutien psychologique actif ou de veille médicale, tout en respectant leurs propres besoins en matière de santé mentale !

    Le mal-être professionnel mine, dégrade la santé, et finalement dans sa dernière extrémité parfois… tue. Le SNCL refuse cet état de fait, de même qu’il refuse de participer à l’omerta généralisée sur la question de la souffrance au travail des professeurs. Notre santé et celle de nos élèves nécessitent des moyens, et ceci n’est pas négociable.

  • Fiche mémento : la retraite progressive

    Depuis le 1er septembre 2023, l’extension du principe de retraite progressive aux agents titulaires de la Fonction publique (qui existait déjà dans le secteur privé et pour les personnels contractuels) est entrée en vigueur. Cette fiche rappelle les textes de référence pour l’ensemble des salariés du privé et du public et leur application concrète pour les fonctionnaires de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.

     

    Textes réglementaires :

    • Code des pensions civiles et militaires de retraite, Art. L 89 bis, L 89 ter ; D 37-1, D 37-2 et D 37-3 sur la retraite progressive des fonctionnaires de l’État ;

    • Circulaire interministérielle du 6 septembre 2023 relative à la gestion de la retraite progressive de l’État ;

    • Code de la sécurité sociale, Art L 161-22-1-5 et suivants sur le régime général de la retraite progressive ;

    • Décret n° 2003-1306 du 26 décembre 2003 modifié, sur la retraite progressive des agents des Fonctions publiques territoriale et hospitalière, Art 49 bis à 49 sexies.

     

    Le principe :

    Il s’agit pour tous ceux qui exercent à titre exclusif leur activité soit à temps partiel soit à temps incomplet d’être autorisés à percevoir un peu avant l’âge légal de la retraite un complément financier mensuel appelé “retraite progressive” calculé en fonction des droits acquis à la retraite et du pourcentage du temps non travaillé.

    Par exemple, si votre quotité d’emploi est de 80%, vous aurez selon les conditions ci-après énumérées une retraite progressive ou une “pension partielle” de 20 %.

    Le montant simulé de votre retraite pour établir votre complément prend en compte toutes les sommes accessoires (MPE, IMT, NBI, CTI, etc.) à la date du calcul.

    Le bénéfice de la pension partielle entraîne la liquidation provisoire et le service d’une même fraction de pension dans tous les régimes de retraite de base légalement obligatoires. Le service de retraite de l’Etat qui sera considéré comme régime instructeur doit instruire une demande unique de retraite progressive auprès de tous les autres régimes de retraite concernés et leur communiquer la demande de l’agent.

    Une fois acquis, le bénéfice du dispositif continue tant que vous restez à temps partiel et informez régulièrement l’administration de vos renouvellements. Il continue aussi même si vous continuez à travailler au-delà de l’âge légal de départ.

    En revanche, si vous reprenez à temps plein, le bénéfice est perdu définitivement. 

     

    Les conditions de la retraite progressive

    Il y a 3 conditions cumulatives qui devront être acquises à la date de début souhaité de la retraite progressive :

    être à 2 ans ou moins de l’âge légal de départ à la retraite (pour un âge légal de départ à 64 ans, une retraite progressive ne pourra s’exercer qu’à partir de 62 ans). Mais attention : un Accord National Interprofessionnel (ANI) sur l’emploi des seniors prévoit notamment l’abaissement de l’âge d’accès à la retraite progressive à 60 ans pour tous les salariés, à partir de septembre 2025 ; voir plus bas « Du nouveau à la rentrée ? ».

    avoir cotisé 150 trimestres ;

    bénéficier d’un temps partiel compris entre 50 et 90 %.

     

    Les restrictions

    concernant l’âge : si vous bénéficiez d’un aménagement de votre âge légal de départ pour handicap, pénibilité, carrière longue, vous ne pourrez pas prétendre à la retraite progressive avant l’âge légal réglementaire pour tous ;

    concernant le temps partiel : un temps partiel pour motif thérapeutique n’ouvre pas droit à la retraite progressive.

     

    Les conditions d’âge pour prétendre à la retraite progressive

    conditions déjà remplies pour les personnes nées avant 1964 ;

    conditions remplies au 61eme anniversaire pour les personnes nées en 1964 ;

    conditions remplies à 61 ans et 3 mois anniversaire pour les personnes nées en 1965 ;

    conditions remplies à 61 ans et 6 mois pour les personnes nées en 1966 ;

    conditions remplies à 61 ans et 9 mois pour les personnes nées en 1967 ;

    conditions remplies au 62eme anniversaire pour les personnes nées en 1968 et après.

     

    ATTENTION : un projet de décret en cours pourrait ramener l’âge minimum à 60 ans pour tous dès le 1er septembre 2025 (voir ci-dessous,  » du nouveau à la rentrée ? « ).

     

    Le dépôt de la demande et le temps prévisionnel d’instruction des dossiers

    Le dépôt de la demande

    via le compte ENSAP (https://ensap.gouv.fr) ou la CARSAT du département pour les contractuels ;

    contenu de la demande : préciser la date d’effet souhaitée qui ne peut être antérieure à celle de la demande ;

    la date d’effet est celle de la date de la demande sur ENSAP, celle de la date de réception ou toute autre date postérieure.

     

    Le délai d’instruction

    Il est fixé à 6 mois ;

    L’employeur doit adresser l’autorisation de travail à temps partiel au service des retraites de l’Etat 120 jours au moins avant la date d’effet souhaitée ;

    Pour les enseignants, CPE, Psy-EN ce délai est réduit à 90 jours car leur demande de temps partiel n’est accordée que pour l’année scolaire et donc renouvelable chaque année.

     

    La notification de la concession de pension partielle

    Elle parvient avec un décompte de pension partielle indiquant tous les éléments pris en compte pour le calcul et le montant qui sera versé.

    Elle parvient 30 jours avant la date d’effet souhaité.

    Le pension est due le premier jour du mois suivant la date à laquelle les conditions sont réunies sauf si elles sont réunies le premier jour du mois.

     

    Les modalités d’évolution, de suspension et de fin de retraite progressive

    Une fois les modalités du calcul de la retraite progressive déterminées, celles-ci ne pourront plus changer sauf en ce qui concerne le pourcentage du temps non travaillé. Toutefois en situation d’arrêt maladie ordinaire, longue durée ou longue maladie, le montant de la retraite progressive n’est pas remis en cause même si la prise en charge du fonctionnaire, elle, diminue.

     

    L’évolution de la quotité de la retraite progressive

    C’est l’employeur qui communique les changements sans délai ;

    C’est le fonctionnaire qui veille à renouveler dans les temps son autorisation de travailler à temps partiel.

     

    La suspension de la retraite progressive

    Si l’une des 3 conditions et notamment le renouvellement de temps partiel n’est pas rempli, l’employeur informe sans délai le service des retraites de l’État qui suspend le paiement de la retraite progressive.

     

    La fin de la retraite progressive

    Dès que le service est repris à temps plein, le droit à la retraite progressive est perdu définitivement car le dispositif n’est mobilisable qu’une seule fois ;

    Dès que la pension complète prend effet, le droit à la retraite progressive cesse.

     

    La pension complète

    La pension complète est liquidée dans les conditions et selon les modalités de calcul applicables à sa date d’effet. Elle inclut, au titre des périodes prises en compte, la durée d’assurance et les services accomplis pendant la période de retraite progressive augmentés, le cas échéant, des bonifications de durée des services ou des majorations de durée d’assurance.

     

    Du nouveau à la rentrée ?

    En novembre 2024, un Accord National Interprofessionnel (ANI) a programmé l’abaissement de l’âge requis pour l’entrée dans le dispositif de retraite progressive à 60 ans pour tous les salariés du secteur privé. Un projet de décret (attendu pour juin) doit concrétiser cette décision prochainement afin qu’elle puisse s’appliquer à partir du 1er septembre 2025. Or, lors d’une réunion de négociations sur les retraites, le 23 avril 2025, la DGAFP (Direction Générale de l’Administration de la Fonction Publique) a donné son accord de principe pour que ce droit soit aussi étendu aux fonctionnaires à la même date.

    Depuis, une première mouture du décret a circulé : et celle-ci mentionne bien l’extension du droit à partir du 1er septembre prochain, au moins pour les fonctionnaires d’état (ce qui englobe les enseignants titulaires). Les choses sont moins claires pour les personnels contractuels de la fonction publique, mais il serait inimaginable que le texte final soit moins-disant pour ces derniers.  

    Maintenant, reste que ce décret n’est qu’un projet à l’heure où nous écrivons ces lignes, et le texte final ne sera publié au mieux qu’en juin : ce qui crée une incertitude injuste pour certains collègues. En effet, les collègues qui auront 60 ans à la rentrée se retrouveront dans deux cas de figures : soit ils seront déjà à temps partiel (parce qu’ils en ont déjà fait la demande ou prolongeront simplement un temps incomplet ou un temps partiel déjà accordé) et dans ce cas la retraite progressive pourra leur être versée dès le 1er septembre, soit ils auraient aimé bénéficier de la retraite progressive mais, sans certitude, n’auront pas fait de demande de temps partiel dans les temps… et se retrouveront donc obligés d’attendre un an de plus avant de pouvoir en bénéficier. 

    Face à cette situation, le SNCL demande : 

    – Que la publication du décret final soit faite dans les plus brefs délais.

    – Que le ministère passe consigne aux rectorats d’étudier exceptionnellement les demandes tardives de temps partiel compatibles avec la retraite progressive et déposées par des collègues nés entre 1964 et 1966.

     

    Vous avez des questions ou souhaitez être accompagné ? Contactez-nous au 09 51 98 19 42 ou sur communication@sncl.fr

  • Carrière enseignante : ce qui pourrait changer dès la rentrée 2025-2026

     

    Ces propositions, actuellement en discussion, pourraient entrer en vigueur dès le 1er septembre 2025.

     

    Avancement d’échelon : un rythme globalement accéléré

    La principale mesure concernerait l’accélération de l’avancement dans la classe normale. La durée dans les échelons 5, 6 et 7 serait réduite de six mois, et celle du 8e échelon d’un an. Le reclassement se ferait automatiquement à l’échelon supérieur, sans conservation de l’ancienneté acquise. Cette mesure permettrait à tous les enseignants d’atteindre le 11e échelon en environ 23,5 ans, contre 24 à 26 ans actuellement. En contrepartie, les bonifications d’ancienneté d’un an, attribuées aujourd’hui à 30 % des enseignants les mieux évalués aux 6e et 8e échelons, seraient supprimées à partir de 2026. Les collègues ayant un rendez-vous de carrière en 2024-2025 conserveront cependant une dernière fois cet avantage.

     

    Hors classe : des taux de promotion en hausse

    Autre levier envisagé : une augmentation progressive des taux de promotion à la hors-classe. Fixé à 23 % en 2025, ce taux devrait atteindre 29 % en 2028. Dans le même temps, un délai de carence de trois ans serait instauré entre deux changements de grade tandis que l’élargissement de l’accès à l’échelon 9, conséquence du raccourcissement des échelons précédents, pourrait densifier la population promouvable.

     

    Rendez-vous de carrière : un calendrier remanié

    À partir de 2026, le calendrier des rendez-vous de carrière serait lui aussi modifié. Un premier entretien aurait lieu quatre ans après la titularisation, mais sans effet sur l’avancement. Un second interviendrait avant l’accès à la hors classe (avec quel impact ? l’histoire ne le dit pas encore), et un troisième – inédit – serait positionné en amont de l’accès à la classe exceptionnelle. Les modalités précises de ce dernier rendez-vous, ainsi que ses conséquences sur les promotions, restent-elles aussi à définir.

     

    Et après le 9e échelon ?

    Aucune revalorisation n’est prévue, à ce stade, pour les carrières au-delà du 9e échelon, ni pour les personnels occupant déjà les grades de hors-classe et de classe exceptionnelle. Ces sujets ne seraient abordés qu’à partir de 2027, soit sur la prochaine mandature !

    Pour le SNCL, ceci est inacceptable, puisque ce sont justement ces personnels qui ont déjà été lésés lors des précédentes revalorisations Blanquer.

    Si ce bloc de mesures entrainera une accélération de la première partie de carrière pour tous, sa portée réelle sur la progression globale, notamment dans les grades supérieurs, reste encore très largement à préciser. Les arbitrages définitifs sont attendus dans les prochains mois, et le SNCL vous en tiendra informés.

  • Ecole : tour d’horizon des enjeux d’actualité

    Logo du SNCL sur un bandeau avec le texte Écoles

     Scolarisation des moins de 3 ans

    Les effectifs dans les écoles sont observés par les DSDEN et prévalent dans les ouvertures et fermetures de classe. A l’heure où le ministère cherche à récupérer des moyens humains au détriment des conditions de travail des enseignants, une bonne nouvelle pointe le bout de son nez. Désormais, en maternelle, les élèves scolarisés en toute petite section compteront dans les effectifs globaux de l’école, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

    Ainsi en octobre 2024, la sénatrice Michelle Greaume interpellait le ministère citant l’article L. 113-1 du code de l’Education qui prévoit que « les enfants de moins de 3 ans sont comptabilisés dans les prévisions d’effectifs d’élèves pour la rentrée ».

     

    Dans les faits, la sénatrice relevait que cet article n’est pas souvent appliqué. Le ministère confirme la prise en compte des effectifs de TPS dans les effectifs globaux d’une école qu’elle soit en secteur prioritaire ou non : « l’article L. 113-1 du code de l’Éducation dispose que dans les classes enfantines ou les écoles maternelles, les enfants peuvent être accueillis dès l’âge de deux ans révolus dans des conditions éducatives et pédagogiques adaptées à leur âge (…). Dès lors que les enfants de moins de 3 ans sont scolarisés, ils sont comptabilisés dans les effectifs de l’école tant au niveau national que dans l’académie ».

     

    Soulignons également que la scolarisation des enfants de moins de 3 ans n’est pas une obligation pour les collectivités et les écoles comme l’indique le ministère : « Le Conseil d’État a jugé que les dispositions de l’article L. 113-1 n’instituent pas un droit pour les enfants de moins de trois ans à être accueillis dans les écoles et classes maternelles, mais se bornent à indiquer au service public de l’enseignement que, lorsque cet accueil peut être organisé, il doit l’être en priorité dans les écoles et classes maternelles situées dans un environnement social défavorisé ».

     

    La direction d’école

    Les missions du directeur d’école évoluent depuis la loi Rilhac et les dernières consignes données aux IEN vont dans le sens d’une mise en avant très importante du rôle de pilote pédagogique des directeurs.

     

    Ce changement de mission pour les directeurs implique des réunions, des formations, des injonctions de la part des IEN. Si l’évolution du métier de directeur d’école est souhaitable et qu’un véritable statut est nécessaire, on peut se demander comment les directeurs vont pouvoir gérer cette nouvelle mission sans temps supplémentaire.

     

    En effet, le véritable problème de la direction d’école, c’est le manque criant de temps pour accomplir les missions. Chaque année apporte son lot de nouveautés censées simplifier les tâches administratives (LPI, SortieSco, PPMS unifiés…) mais qui au final ne font qu’augmenter le temps passé à remplir des fiches.

    Les directeurs sont sous l’eau et à flux tendu toute l’année. Comment pourront-ils trouver le temps de gérer leur classe pour la plupart d’entre eux, gérer le quotidien et maintenant piloter la pédagogie de leur école ?

     

    Le SNCL-FAEN continue de revendiquer avant tout une décharge d’une journée minimum pour tous les directeurs et une augmentation du temps de décharge des autres directeurs actuellement déjà déchargés. Il est temps que le ministère comprenne qu’être directeur est un métier à part entière et qu’il faut donc le temps de faire ce métier. Les directeurs n’ont pas à choisir entre la direction, la classe et la vie personnelle. Beaucoup d’entre eux utilisent leur temps personnel pour traiter les problèmes administratifs, ce qui n’est pas tolérable. Que le ministère se penche sur le temps de décharge de ses directeurs, qu’il leur donne les moyens d’agir sereinement au sein de leurs écoles et ensuite ces derniers pourront peut-être trouver le moyen de se pencher sur le pilotage pédagogique de leur équipe.

     

    Inclusion à l’école

    Tout enfant a le droit d’être scolarisé. Le principe est louable et les professeurs sont les premiers à souhaiter que tous les enfants puissent bénéficier de l’instruction.

     

    Toutefois, l’inclusion montre peu à peu ses limites. En cause principalement, le manque de moyens financiers et humains. L’accueil d’élèves présentant des troubles du comportement ne peut se faire correctement que si l’élève est pris en charge aussi à l’extérieur dans des services de soins comme le CMP et bénéficie des compétences de neuropédiatres, psychologues, éducateurs spécialisés…

    En maternelle, les élèves présentant ce genre de troubles sont rarement pris en charge à leur entrée à l’école. Ce sont bien souvent les professeurs qui alertent les familles.

     

    Ces dernières ne réagissent pas toutes de la même façon, certaines prenant en compte les demandes de l’école très vite et d’autres ayant besoin de plus de temps pour accepter et faire des démarches.

     

    En attendant, l’élève est accueilli à l’école et, selon les troubles repérés, cela peut devenir très problématique pour les équipes.

     

    Les enseignants sont bien souvent démunis face au comportement violent et perturbateur de certains élèves. Comment gérer 25 élèves lorsqu’il faut courir après un élève qui veut s’enfuir ou qu’il faut contenir les coups d’un élève en crise ?

    Quand l’élève grandit, des orientations vers des structures spécialisées adaptées aux difficultés de l’enfant sont définies. Malgré tout, bon nombre d’élèves se retrouvent dans le cursus ordinaire faute de place.

     

    Les IME, ITEP… sont débordés et ne peuvent répondre à toutes les demandes. Ainsi les enseignants se retrouvent démunis et doivent accueillir ces élèves alors que le cursus ordinaire ne peut pas répondre à leurs besoins. Les familles et les enfants sont eux aussi en détresse puisque ce qui est bénéfique pour eux n’est pas accessible.

     

    Le SNCL-FAEN demande à ce que l’inclusion ne soit pas juste une utopie mais bien une réalité portée par des moyens concrets.

     

    Plus de places dans les structures spécialisées, des délais de prise en charge moins longs pour les enfants en attente de diagnostic et de soins, des AESH formées et dédiées à un ou 2 enfants ayant les mêmes besoins et non plus à 3 ou 4 enfants souffrant de pathologies différentes, desquels elles ne peuvent pas s’occuper correctement faute de moyens, des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires plus nombreux pour venir en soutien des équipes.

    L’inclusion oui, mais pas à n’importe quel prix !

  • Formation des enseignants en dehors du temps scolaire ?

    Il est de plus en plus demandé de formations hors temps scolaire, en présentiel, en distanciel synchrone ou asynchrone. Quelle est la législation en vigueur ? Faisons le point.

  • L’épuisement professionnel dans le 1er degré

    Élèves en crise impossibles à gérer, parents méprisants et agressifs, hiérarchie absente voire même culpabilisante, les raisons du mal-être enseignant sont nombreuses.

    A l’heure où la santé mentale est désignée cause nationale 2025, l’Éducation nationale ne se préoccupe toujours pas de la santé de son personnel. Comment un professeur à la limite de l’épuisement professionnel, voire de la dépression, peut-il réussir à tenir face à des classes surchargées et des élèves pour certains en grande difficulté scolaire et pour d’autres présentant des troubles du comportement relevant d’instituts spécialisés ?

    Partout, les CMP, CMPP, IME et autres structures d’accueil, offrant une prise en charge gratuite aux enfants à profils particuliers, sont surchargés avec des listes d’attente de plus de 6 à 12 mois.

    Les moyens qui leur sont alloués diminuent alors que les besoins augmentent. Les parents qui le peuvent se tournent alors vers des professionnels en libéral mais les délais de prise en charge dans bon nombre de départements dépassent 12 mois chez les orthophonistes, neuro-pédiatres, neuro-psychiatres, psychomotriciens… En attendant, et malgré les difficultés, l’élève est scolarisé sans moyen et sans aide spécialisée.

    Face à cela, l’enseignant est le plus souvent seul. La situation est encore plus critique en maternelle puisque c’est souvent là que les diagnostics se font et qu’entre la détection d’un problème et sa prise en charge une année scolaire se passe. Bien souvent les professeurs de maternelle n’ont pas d’agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM) dans leur classe et sont donc seuls avec des enfants de 3 à 5 ans encore peu autonomes et très demandeurs de l’attention de l’adulte. Dans les situations de troubles du comportement, l’enseignant est souvent démuni et se retrouve à gérer l’élève en crise en essayant d’assurer la sécurité de tous au détriment des apprentissages.

    Dans les écoles, l’enseignant est le plus souvent seul en classe pour affronter ces situations de crise. Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) pourtant notifiés ne sont pas toujours recrutés. Ainsi des élèves en situation de handicap sont accueillis sans aide humaine. La maltraitance institutionnelle s’abat donc aussi sur les élèves. D’ailleurs si un AESH est absent, il n’est pas remplacé même pour des congés longs !

    Et pour rajouter à la difficulté, les remplaçants se faisant rares, les classes déjà surchargées sont prêtes à craquer avec l’accueil des élèves des collègues malades.

    Culpabilité pour les uns, ras-le-bol pour les autres…la coupe est plus que pleine. Les enseignants déjà multi-casquettes doivent donc remplacer leurs collègues malades ainsi que les AESH. A croire que le ministère pense que l’utilité des AESH reste à prouver.

    Il est en outre à noter que le remplacement des collègues absents dans le premier degré par les collègues de la même école n’offre droit à aucune prime de sujétion particulière, ce qui est une aberration qui doit être le plus vigoureusement combattue.

    Et maintenant, au lieu de former les enseignants à la gestion des élèves à troubles du comportement, au lieu de créer un vrai métier d’AESH avec un salaire digne et une véritable formation, voilà que la nouvelle ministre nous parle de réduire les vacances scolaires !

    A l’heure où des enseignants craquent en salle des maîtres ou même dans leur propre classe, tant les journées sont difficiles, voilà qu’on veut leur enlever la seule chose qui leur permet de tenir le rythme. Ces temps de vacances sont des moments durant lesquels les enseignants travaillent aussi mais dans le calme, à leur rythme, sans gestion de crise, sans agitation, sans sollicitation permanente … Un bol d’air qui permet de tenir en classe et qui est indispensable, tant les conditions de travail des enseignants sont dégradées.

     

    Ville de Paris : la fin d’un régime d’exception ?

    Depuis 1982, les écoles de la capitale bénéficient d’une convention signée avec l’État et financée par la ville de Paris permettant de décharger entièrement de leurs services d’enseignement les directeurs et directrices d’écoles maternelles et élémentaires comptant au moins 5 classes.

    Depuis 2017, la réduction globale des moyens et les fermetures de classe sont continues et concernent exclusivement l’enseignement public à Paris, mais jusqu’à présent la convention avait été maintenue.

    En novembre 2024, la chambre régionale des comptes d’Île-de-France a émis une préconisation d’abandon du dispositif d’exception maintenu par la convention. Le ministère, sous la pression constante de recherches d’économies, s’est engouffré dans la brèche et, au nom de « l’équité territoriale », a décidé de ne pas renouveler la convention. Un nivellement par le bas particulièrement dommageable, alors que les bienfaits du dispositif ont été prouvés, tant au niveau du climat scolaire que des résultats des élèves, en particulier dans les quartiers populaires.

    Il s’agit donc d’une régression majeure pour les 654 écoles parisiennes : 42 établissements se sont déjà vu annoncer la perte de leur décharge de direction dès la rentrée 2025.

    La FCPE Paris a immédiatement réagi en lançant une pétition où elle rappelle que « la décharge d’enseignement permet aux directrices et directeurs d’école d’assumer pleinement leurs fonctions administratives et pédagogiques, avec des bénéfices tangibles pour les élèves et les familles ». Pour la fédération de parents d’élèves, cette décision « annoncée brutalement, sans aucune concertation » est « contraire à l’intérêt des enfants et des familles parisiennes ».

    Le SNCL rejoint cette analyse et appelle la Ministre de l’Éducation Nationale à revoir sa position et à accepter la convention proposée par la ville de Paris pour préserver un dispositif essentiel à la bonne gestion des écoles et à la qualité de l’enseignement : il faut au contraire travailler à l’extension progressive de tels dispositifs sur l’ensemble des territoires, afin de soulager tous les personnels impliqués dans la direction des écoles.

  • Enseigner le sport dans le 1er et le 2nd degré : quelles responsabilités ?

    1. Les principaux acteurs de l’activité physique dans le cadre de l’enseignement obligatoire et facultatif

    a) Les professeurs des écoles et d’EPS : ils sont responsables de l’organisation et du déroulement de l’activité.

    b) Les intervenants extérieurs professionnels du sport : ils doivent toujours demander expressément l’agrément de l’IA-Dasen qui l’accorde au vu de critères professionnels et d’honorabilité par interrogation du fichier FIJAISV. Certains professionnels bénéficient d’une réputation d’agrément sans nécessité d’une décision expresse du Dasen. Ils sont sous la responsabilité pédagogique de l’enseignant. Même si un professionnel est mis à disposition régulière de l’Education nationale, son intervention dans ce cadre fait l’objet d’une convention avec son employeur. L’agrément n’emporte pas l’autorisation d’intervenir. Celle-ci est conditionnée à l’autorisation préalable du directeur d’école.

    c) Les intervenants extérieurs bénévoles : ils doivent toujours être agréés par l’IA-Dasen ; certains bénéficient d’une réputation d’agrément comme les intervenants professionnels.

    d) Les accompagnateurs : non soumis à l’agrément du Dasen, mais à celui du directeur d’école. En aucun cas, ils ne se retrouvent isolés avec un élève. Ils ne concourent pas à l’enseignement sportif.

     

    2. Les taux d’encadrement réglementaires selon les activités

    a ) les enseignements réguliers sur site ou site extérieur :

    1. Pas de taux d’encadrement réglementaire excepté certaines activités ( cf c).

    b ) Les activités sportives lors d’une sortie occasionnelle :

    1. En école maternelle :

    • jusqu’à 16 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant.

    • au-delà de 16 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un enseignant + un enseignant ou un intervenant agréé pour 8 élèves au-delà des 16.

    2. En école élémentaire :

    • jusqu’à 30 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant.

    • au-delà de 30 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant + un enseignant ou un intervenant agréé pour 15 élèves au-delà des 30.

    c ) L’encadrement renforcé pour certaines activités :

    Ces activités sont : le ski, l’escalade, la randonnée en montagne, le tir à l’arc, le cyclisme, l’équitation, spéléologie, natation et activités nautiques.

    1. En école maternelle :

    • jusqu’à 12 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant.

    • au-delà de 12 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant + un enseignant ou un intervenant agréé pour 6 élèves au-delà des 12.

    2. En école élémentaire :

    • jusqu’à 24 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant.

    • au-delà de 24 élèves : l’enseignant + un intervenant agréé ou un autre enseignant + un enseignant ou un intervenant agréé pour 12 élèves au-delà des 12.

     

    3. Les éléments constitutifs d’un partenariat et le régime des responsabilités

    a) Le projet pédagogique incluant la participation d’un intervenant extérieur, s’inscrit dans le cadre du projet d’école. Il est retranscrit dans un document écrit. Si l’intervention ne se fait pas dans le cadre d’une convention avec une structure partenaire, c’est au directeur d’école de vérifier la validité des agréments des intervenants extérieurs.

    b) Le professeur échange avec l’intervenant en amont des séances pour expliquer l’objectif et les modalités de la mise en œuvre de la séance.

    c) La formalisation sous forme de convention : les services de l’éducation nationale établissent une convention de partenariat avec les structures proposant des professionnels agréés mis à disposition régulièrement. Avant signature, cette convention est soumise pour avis au directeur d’école. Sur les éléments de cette convention voir l’annexe 2 point 4 de la circulaire n° 2017-116.

    d) L’enseignant responsale pédagogique est fondé à interrompre toute intervention dérogeant aux modalités d’intervention fixées et doit informer le directeur d’école de toute difficulté apparue lors d’une intervention extérieure.

     

    4. La formalisation des interventions conjointes avec des élèves du premier et du second degrés

    a) Ces interventions conjointes font l’objet d’une formalisation écrite entre l’établissement et l’école pour préciser l’organisation pédagogique retenue.

    b) Les modalités d’encadrement font l’objet d’une concertation entre les enseignants sous la responsabilité du chef d’établissement ou du directeur d’école.

     

    5. La responsabilité de l’État

    a) L’article L 911 – 4 du code de l’éducation prévoit la substitution de la responsabilité de l’État à celle des enseignants « à la suite ou à l’occasion d’un fait dommageable commis, soit par les élèves ou les étudiants qui leur sont confiés à raison de leurs fonctions, soit au détriment de ces élèves ou de ces étudiants dans les mêmes conditions.

    Il en est ainsi toutes les fois que, pendant la scolarité ou en dehors de la scolarité, dans un but d’enseignement ou d’éducation physique, non interdit par les règlements, les élèves et les étudiants confiés ainsi aux membres de l’enseignement public se trouvent sous la surveillance de ces derniers. »  C’est la protection fonctionnelle des agents publics. Ces interventions conjointes font l’objet d’une formalisation écrite entre l’établissement et l’école pour préciser l’organisation pédagogique retenue.

    b) Selon la jurisprudence actuelle, cette protection s’étend désormais aux intervenants extérieurs agréés par l’IA- Dasen.

    c) Bien évidemment, cela n’empêche pas l’État de se retourner contre l’agent dans un second temps en cas de manquement dans l’exercice de ses missions.

     

    6. Textes réglementaires :

    – L 911-4 du code de l’éducation

    – Décret n° 2017-766 relatif à l’agrément des intervenants extérieurs en EPS. 

    – Circulaire n° 2017-127 du 22-8-2017, DGESCO A1-2 relative à l’enseignement de la natation dans les premier et second degrés (dont certaines dispositions violent la circulaire interministérielle ci-dessous). 

    – Circulaire interministérielle n°2017-116 du 6-10-2017 relative à l’EPS dans les écoles maternelles et élémentaires. 

    – L 312-3 et D 312-1-1 du code de l’éducation (intervention extérieure agréée). 

    – D 321-13 du code de l’éducation (responsabilité pédagogique du professeur). 

    – L 212-1 du code du sport (agrément possible d’intervenant professionnel pour une activité particulière, qui concerne aussi les professeurs et contractuels d’autres disciplines). 

    – Circulaire n° 2014-88 du 9 juillet 2014 (cadre d’intervention de tout intervenant extérieur participant aux activités d’enseignement dans l’enseignement maternel et élémentaire).

  • Premier degré – Les maux de l’école

    Recrutement – des chiffes sans appel

    Comme un air de déjà vu… cette année encore, il manquera plus de 1 500 professeurs des écoles dans les classes. Une situation particulièrement inquiétante dans les académies de Créteil, Versailles et de Guyane. 

    Pour le seul concours externe, il reste 1 100 postes à pourvoir.  Cette situation a des conséquences importantes pour les personnels sur le terrain. Ainsi de nombreux collègues se voient refuser leurs demandes de temps partiels pour des raisons de service.

    Le SNCL s’oppose fermement à cette gestion du personnel. Tout professeur doit pouvoir diminuer son temps de service quand il en ressent le besoin. Imposer aux collègues un travail à temps complet quand ces derniers ne le souhaitent pas, c’est créer des situations bien plus graves avec des risques de burn-out par exemple et des arrêts maladie à remplacer. Ce n’est pas aux collègues titulaires à pallier la crise du recrutement des professeurs. 

    Le SNCL invite les collègues concernés à déposer des recours.

    De plus, le manque d’enseignants entraine un déficit du nombre de remplaçants. Ainsi les collègues se retrouvent pendant plusieurs jours voire semaines avec des classes à 30 élèves ou plus faute de remplaçant.

    C’est nier les difficultés quotidiennes de plus en plus croissantes du métier que de surcharger les classes et de ne pas réussir à inverser la tendance du recrutement.

    Le métier n’est plus attractif et le SNCL demande une véritable revalorisation pérenne des enseignants. La diminution des parts de Pacte pour la rentrée 2024 de plus de 35 % montre le mépris du ministère qui après avoir diffusé en 2023 l’information selon laquelle les enseignants seraient payés plus pour des missions supplémentaires, renvoie tout le monde au tapis avec de nombreux collègues qui perdent leurs missions pour la rentrée faute de moyens suffisants alloués.

    Le Pacte n’est pas la solution pour une revalorisation pérenne mais présente l’avantage de permettre aux collègues volontaires de compléter leur salaire. 

    Circulaire du 26 juin 2024

    Dans la circulaire de rentrée publiée le 26 juin 2024, de nombreux points sont abordés concernant l’école primaire. Les priorités en mathématiques et en français sont réaffirmées afin « de réduire les écarts scolaires et les inégalités qui leur sont attachées ». Concernant les nouveaux programmes qui devaient s’appliquer en septembre, ils sont suspendus mis à part celui de l’EMC qui se fera de façon progressive dans tous les niveaux de l’école élémentaire.

    Le SNCL défend la liberté pédagogique dans le choix des manuels scolaires et se félicite que la mise en œuvre de nouveaux programmes ne se fasse pas dans la précipitation afin que les équipes puissent se les approprier et revoir leur programmation annuelle.

    Les évaluations nationales de début d’année concerneront désormais tous les niveaux du CP au CM2. Pour le ministère, « ces évaluations permettront (…) d’identifier, dès le début de l’année, le niveau de maîtrise des compétences des élèves et de permettre aux équipes de positionner leurs résultats en référence aux données nationales, académiques et départementales ».

    Même si les données permettent aux équipes de cibler des points de vigilance et d’y remédier, ces évaluations ne reflètent pas toujours le niveau réel des élèves, ni leurs besoins. La formulation de certains items, le temps imparti pour chaque exercice, la passation en début d’année sont autant d’éléments qui peuvent impacter les résultats. De plus, chaque enseignant a ses propres évaluations diagnostiques qui lui permettent d’ajuster au mieux sa pédagogie au profil de sa classe.

    Le SNCL demande à ce que l’usine à gaz que représentent la passation de ces évaluations et la saisie des résultats soit compensée par une déduction sur les 108 heures pour les professeurs concernés.

    Inclusion à l’école : la circulaire augure des changements à venir dans la prise en charge des élèves en situation de handicap : « Afin de diminuer les temps de déplacement et de simplifier la vie des familles et de leurs enfants, les conditions d’intervention des professionnels de santé libéraux (…) dans les murs de l’école seront définies par voie réglementaire d’ici la fin de l’année. Au-delà des conditions de pratique professionnelle, il s’agira de prévoir la mise à disposition de salles et de matériels. Cette innovation fera de l’école le lieu principal de vie des élèves, qui n’auront pour la plupart plus besoin de se rendre ensuite chez un spécialiste ».

    Le SNCL défend l’inclusion scolaire et souhaite une école ouverte à tous. Toutefois, cette inclusion peut rencontrer des limites dans des cas de handicaps très lourds ou de troubles du comportement extrêmes. La place de ces enfants est dans des petites structures spécialisées qui peuvent répondre de façon réelle à leurs besoins. Or ces structures sont elles aussi impactées par la baisse drastique des moyens qui leur sont alloués.

    Faire entrer le médical dans les écoles est une solution qui pourrait en théorie simplifier le quotidien des familles mais pour le SNCL, cela va poser des problèmes matériels et de gestion importants dans de nombreuses écoles.

    Quand les équipes peinent déjà à avoir une salle de motricité en maternelle ou une salle informatique en élémentaire, quand une BCD fait aussi office de salle d’arts visuels, comment les directeurs vont-ils pouvoir libérer une ou plusieurs salles pour les services de soins ?

    Le directeur va-t-il devoir organiser le planning des intervenants médicaux si plusieurs élèves sont concernés par des soins dans la journée ? Les municipalités déjà impactées dans leur budget par la crise économique vont-elles pouvoir investir dans des aménagements matériels dans leurs écoles ?

    Autant de points sur lesquels le SNCL sera vigilant car il n’est pas question que les directeurs voient leurs missions et responsabilités encore augmenter sans compensation.

    Pour le SNCL, la baisse croissante des effectifs des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires du RASED a impacté les écoles et la prise en charge des élèves à besoins spécifiques. Remettre les RASED en nombre suffisant dans les écoles devrait être la priorité du ministère pour venir en aide aux élèves porteurs de handicap et aux équipes souvent démunies face à certaines pathologies.

    Dans la circulaire, le ministère entend former les équipes autour du handicap et nommer un référent handicap et accessibilité : « un grand plan de formation déployé dès la rentrée 2024 (…) doit permettre aux équipes d’apprécier pleinement les enjeux de l’adaptation de la pédagogie et de comprendre les besoins des enfants en situation de handicap ».

    Si elle se décline sous forme de « plan handicap », quel va être l’impact sur les équipes pédagogiques ? Comment en quelques heures pourrait-on former des enseignants à tous les types de handicaps ? Dans les écoles, l’inclusion de certains élèves entraine des situations de souffrance pour les élèves concernés, leurs familles, les enseignants et pour les autres élèves de la classe.

    Inclure à tout prix n’est pas la solution. Le SNCL souhaite un engagement fort de la hiérarchie aux côtés des collègues et des équipes RASED, ECAI ou EMAS plus nombreuses et bien formées pour se mobiliser rapidement sur le terrain aux côtés des collègues. Croire qu’un « plan handicap » va résoudre tous les problèmes de l’école inclusive c’est se fourvoyer encore une fois.

     

  • École : évolution de la formation et de l’évaluation des directeurs

    La formation des directeurs 

    Suite à la Loi Rilhac, un arrêté précise désormais les modalités de formation des directeurs d’école. Le SNCL constate que le pouvoir décisionnel du directeur est spécifié : il répartit les moyens d’enseignement, il anime et conduit le projet pédagogique, devenant pilote pédagogique de son école, il assure la sécurité des personnes et des biens, il veille à l’hygiène et à la salubrité de l’école… La fonction de directeur d’école évolue petit à petit vers plus d’autonomie dans les prises de décisions ce qui est intéressant.

    Toutefois, le SNCL reste vigilant car ces changements engendrent plus de responsabilités et de missions pour les directeurs. Il faut donc que le temps de décharge et les compensations financières soient au rendez-vous.

    Arrêté du 21/03/2024 – Formation des directeurs d’école (extrait) : 

    « La formation est obligatoire pour tout instituteur ou professeur des écoles nommé directeur d’école. La durée de cette formation est de 3 semaines » (…) « La formation des directeurs d’école a pour objectif de leur permettre d’assurer les responsabilités inhérentes au pilotage pédagogique, au bon fonctionnement de l’école et aux relations avec les représentants légaux des élèves et les partenaires de l’école.

    Cette formation spécifique porte sur les compétences et les connaissances liées à :

    – l’organisation du système éducatif ;

    – l’admission, l’accueil, la surveillance et le suivi de l’assiduité des élèves ;

    – l’accessibilité de l’école pour les élèves à besoins éducatifs et pédagogiques particuliers ;

    – l’animation et la conduite du projet pédagogique de l’école ;

    – la coordination de l’équipe pédagogique ;

    – la conduite du conseil d’école et du conseil des maîtres qu’il préside ;

    – la répartition des moyens d’enseignement et l’organisation des services des personnels ;

    – l’élaboration et le suivi du règlement intérieur, premier vecteur d’une vie scolaire sereine et propice aux apprentissages ;

    – en lien avec les autorités administratives compétentes, la prise de décision visant à assurer la sécurité des personnes et des biens, l’hygiène et la salubrité de l’école sur le temps scolaire ; 

    – le dialogue avec la commune ou l’établissement public de coopération intercommunale compétent, le cas échéant avec d’autres collectivités territoriales ;

    – la relation avec les familles, les représentants légaux des élèves et les représentants élus des parents d’élèves, les associations et les autres services de l’Etat ».

    Les directeurs auront donc trois jours de formation avant l’inscription sur la liste d’aptitude. Une fois les résultats du mouvement promulgués, les futurs directeurs bénéficieront de trois semaines de formation. Une fois passée la rentrée, ils auront deux semaines de formation puis trois jours à la fin de la première année d’exercice. Les collègues faisant fonction auront aussi une formation dans les premiers mois de l’année.

     

    Modalités d’évaluation des directeurs d’école :

    La circulaire du 20 mars 2024 précisant les modalités de l’évaluation des directeurs d’école a été publiée dans le BO du 11 avril 2024. L’IEN est chargé de l’évaluation du directeur d’école et est réalisée au plus tard après trois ans d’exercice dans ses fonctions, puis au moins une fois tous les cinq ans : « le directeur d’école est informé individuellement, avant le début des vacances d’été, de la programmation d’un entretien professionnel pour l’année scolaire à venir. La date de cet entretien lui est notifiée au plus tard quinze jours calendaires avant la date de celui-ci (…). Il se déroule en dehors des heures de classe ». Les directeurs ayant un rendez-vous de carrière auront leur entretien professionnel l’année suivante.

    Le SNCL demande à ce que les directeurs non déchargés bénéficient d’un rattrapage du temps de l’entretien sur les 108h.

    L’entretien porte sur « la maîtrise des fonctions occupées et les compétences mises en œuvre aux conditions d’organisation et de fonctionnement du service dont il relève et sur les besoins de formation du directeur d’école compte tenu de son expérience professionnelle, la spécificité de l’école dont il assume la direction et des besoins qu’il exprime ».

    Un compte-rendu écrit est rédigé à l’issue de l’entretien par l’IEN et comporte « une appréciation générale exprimant la valeur professionnelle du directeur d’école ». Un formulaire de compte-rendu est joint à l’arrêté et spécifie les grandes lignes des attendus de cette évaluation (voir pièce-jointe de cet article).

    Les modalités de recours sont également spécifiées :« ce recours hiérarchique est exercé dans un délai de quinze jours francs suivant la notification à l’agent du compte rendu de l’entretien. Le DASEN qui a été saisi notifie sa réponse dans un délai de quinze jours francs (…). La commission administrative paritaire compétente peut demander, sur requête de l’intéressé, et après exercice d’un recours hiérarchique, la révision du compte rendu de l’entretien professionnel à l’autorité saisie de ce recours ».

    Le SNCL souhaite que ces entretiens soient avant tout constructifs et permettent aux directeurs d’exprimer leurs besoins en moyens humains, financiers, formatifs. Les directeurs doivent être entendus car ils sont en première ligne sur le terrain. Ils connaissent les difficultés et les avantages de leur école et sont source de propositions constructives pour améliorer le quotidien. Pour le SNCL, qui continue de demander une augmentation de la prime de direction au regard des missions supplémentaires demandées, ces entretiens doivent permettre aux directeurs et aux IEN de travailler main dans la main pour nos Écoles.