SNCL

Syndicat National des Collèges et des Lycées

  • Mutation interacadémique : tout savoir sur le mouvement 2026

    Une main tient une boussole, devant un paysage côtier évoquant le voyage et l'aventure.

    Avertissement : ce dossier a été réalisé à partir des textes relatifs au mouvement publiés au BO n°39 du 16 octobre 2025, au BO spécial n° 5 du 31 octobre 2024 (calendrier et lignes directrices de gestion ministérielles en matière de mobilité).

    Par ailleurs, nous rappelons que la loi n° 2019-828 dite de « transformation de la Fonction publique », a établi que les commissions administratives paritaires ne sont plus compétentes pour le mouvement.

    Il est ainsi très important de prendre conseil auprès des représentants du SNCL pour faire valoir vos droits et s’assurer que tous vos éléments de barème sont bien pris en compte.

    Retrouvez tout le contenu de cet article dans notre fiche pratique mutation 2026 à télécharger ici.

    PHASE INTERACADÉMIQUE

    •             Du mercredi  5 novembre 2025… : ouverture des serveurs à 12 heures pour la formulation des demandes de participation à la phase interacadémique du mouvement,

    •             …au mercredi 26 novembre 2025 : fermeture des serveurs à 12 heures.

    •             À partir du 27 novembre 2025, votre confirmation individuelle de demande de mutation sera disponible en téléchargement dans l’application SIAM.

    Cette opération est à réaliser vous-même.

    Vous devez ensuite transmettre à votre chef d’établissement ce formulaire après l’avoir éventuellement corrigé de manière manuscrite et l’avoir signé, en l’accompagnant de toutes les pièces justificatives.

    Les pièces justificatives devront être téléversées après visa du chef d’établissement.

    31 août 2025 :

    – Date limite des actes de mariage.

    – Date limite d’établissement d’un pacte civil de solidarité (PACS).

    31 décembre 2025 :

    -Date limite des certificats de grossesse.

    -Date limite de reconnaissance, par deux agents non mariés ni pacsés, d’un enfant né ou à naître.

    •             Début décembre 2025 : dépôt des dossiers pour les personnels détachés ou affectés en collectivités outre-mer qui sollicitent un changement d’académie au titre du handicap. Ils doivent déposer leur dossier directement auprès du médecin conseiller de l’administration centrale (72 rue Régnault 75243 Paris Cedex 13). Ce dossier doit contenir tous les justificatifs concernant le handicap.

    Les demandes tardives de participation, d’annulation et de modifications sont possibles jusqu’au 6 février 2026, seulement si l’un des motifs suivants peut être invoqué :

    • décès du conjoint ou d’un enfant ;

    • perte d’emploi du conjoint ;

    • mutation du conjoint dans le cadre d’un autre mouvement de personnels du ministère de l’Éducation nationale ;

    • mutation imprévisible et imposée du conjoint ;

    • situation médicale aggravée ;

    • retour de détachement connu tardivement par l’agent.

    ENVOYEZ LE DOUBLE DE VOTRE DEMANDE À VOS INTERLOCUTEURS SNCL MOUVEMENT 2026

    • Les barèmes seront affichés sur SIAM à partir de la mi-janvier 2026 et jusqu’à la fin janvier 2026. En cas de désaccord, demandez la rectification de votre barème calculé auprès du rectorat via la plateforme COLIBRIS et adressez un double au syndicat en faisant des copies d’écran à  communication@sncl.fr (après la fin de l’affichage, il sera trop tard).

    • 11 mars 2026 : les résultats du mouvement interacadémique, SPEN et POP seront affichés sur I-Prof.

    PHASE INTRA ACADÉMIQUE

    (période préconisée par la note de service)

    •             À partir du 16 mars 2026 :ouverture des serveurs académiques pour la formulation des vœux pour la phase intra académique (dates précises définies par les services académiques).

    •             Fermeture des serveurs académiques : voir calendriers académiques.

    •             Mi-juin 2026 : annonce des résultats des mouvements intra académiques.

    PERSONNELS CONCERNÉS

    a) Participent obligatoirement

    • Les personnels stagiaires devant obtenir une première affectation en tant que titulaires ainsi que ceux dont l’affectation au mouvement interacadémique 2025 a été reportée (renouvellement…) ;

    • y compris ceux affectés dans l’enseignement supérieur (dans l’hypothèse d’un recrutement dans l’enseignement supérieur à l’issue de leur stage, l’affectation obtenue au mouvement interacadémique sera annulée) et ceux placés en position de congé sans traitement en vue d’exercer des fonctions d’ATER ou de moniteur ayant accompli la durée réglementaire de stage, conformément aux dispositions du décret n° 2010-1526 du 8 décembre 2010 ; 

    • à l’exception des ex-titulaires d’un corps de personnels enseignants des premier et second degrés, d’éducation et d’orientation.

    • Les personnels titulaires :

    • affectés à titre provisoire au titre de l’année scolaire 2025-2026, y compris ceux dont l’affectation relevait d’une réintégration tardive ;

    • actuellement affectés en Nouvelle Calédonie, à Wallis et Futuna, ou mis à disposition de la Polynésie française en fin de séjour, qu’ils souhaitent ou non retourner dans leur dernière académie d’affectation à titre définitif avant leur départ en collectivité d’outre-mer ;

    • désirant retrouver une affectation dans l’enseignement du second degré, parmi lesquels ceux qui sont affectés dans un emploi fonctionnel ou dans un établissement privé sous contrat, qu’ils souhaitent ou non changer d’académie et ceux qui sont affectés en Andorre ou en écoles européennes.

    b) Participent facultativement

    •             Les personnels titulaires :

    – qui souhaitent changer d’académie,

    – qui souhaitent réintégrer,  en cours ou à l’issue de détachement ou de séjour, soit l’académie où ils étaient affectés à titre définitif avant leur départ (vœu prioritaire éventuellement précédé d’autres vœux), soit une autre académie,

    – qui souhaitent retrouver un poste dans une académie autre que celle où ils sont gérés actuellement et qui sont en disponibilité, en congé avec libération de poste ou affectés sur un poste adapté (PACD ou PALD).

    POUR NE PAS PERDRE VOS DROITS

    N’oubliez pas de joindre impérativement à votre dossier et de numéroter les pièces justificatives, par exemple :

    •             Extrait d’acte de naissance d’un enfant reconnu par deux parents non mariés ni pacsés ou photocopie du livret de famille ;

    •             Attestation de l’activité professionnelle du conjoint ; inscription à France Travail ; contrat d’apprentissage ;

    •             Pièce justificative du domicile (quittance EDF, quittance de loyer) ;

    •             Attestation du tribunal d’instance établissant l’engagement dans les liens d’un PACS ;

    •             Documents fiscaux pour les conjoints liés par un PACS ;

    •             Certificat de grossesse délivré au plus tard le 31 décembre 2025 ;

    •             Arrêté de reclassement pour ceux qui bénéficient de la prise en compte de services antérieurs (bonifications liées à l’échelon de reclassement) ;

    •             Dernier arrêté de nomination si vous étiez titulaire d’un corps de l’Education nationale avant réussite à un concours ;

    •             Dernier arrêté de promotion dans l’ancien corps pour les ex-titulaires reclassés à la titularisation.

    DONNÉES ESSENTIELLES

    Le mouvement  se déroulera en deux phases :

    •             une phase interacadémique comprenant deux mouvements en parallèle :

    – le mouvement interacadémique (30 vœux académiques possibles),

    – le mouvement spécifique (vœux sur des postes spécifiques).

    •             une phase intra académique qui relève de la compétence du recteur.

    Les demandes devront être formulées sur I-Prof :

    http://www.education.gouv.fr/iprof-siam

    Les barèmes et les résultats seront consultables à la même adresse.

    LES CONSTANTES

     Seront traitées en même temps :

    –              les demandes de mutation proprement dites,

    –              les premières affectations des stagiaires issus des différents concours de recrutement,

    –              les réintégrations.

    Rappel : chacun doit saisir lui-même sa demande de mutation.

    Les personnels recevront, dans leur établissement, un formulaire de confirmation de demande en UN SEUL exemplaire. Cet original sera signé et remis au chef d’établissement avec les pièces justificatives. L’intéressé devra faire des copies de ce seul original comme preuve de sa demande et des vœux formulés. Il convient de prévoir une copie pour le SNCL à adresser à communication@sncl.fr

    Les pièces justificatives doivent être fournies avec le dossier (formulaire) sous peine de perte des bonifications escomptées.

    Postes spécifiques :

    Les postes spécifiques font l’objet d’une publicité via I-Prof à partir du 6 novembre 2025.

    La formulation des vœux s’effectuera sur SIAM I-Prof du 5 au 26 novembre à 12 heures.

    Les chefs d’établissement sont étroitement associés à la sélection.

    Les candidats doivent impérativement rencontrer le chef d’établissement d’accueil pour un entretien et lui transmettre leur dossier de candidature.

    Les chefs d’établissement d’accueil communiqueront leurs appréciations à l’inspection générale avant la mi-décembre 2025.

    BARÈME DES MUTATIONS

    PHASE INTER ACADÉMIQUE

    Le barème est calculé pour chaque vœu « académie ».

    Il comprend :

    •             des éléments communs à tous les vœux :

    – ancienneté de service (échelon) ;

    – stabilité dans le poste (en années y compris 2025/2026).

    •             des bonifications éventuelles liées :

    – à la situation administrative ;

    – à la situation individuelle ;

    – à certains types de vœux formulés ;

    – à la situation familiale.

    ÉLÉMENTS COMMUNS

    A – Ancienneté de service :

    Classe normale

    •             7 points par échelon atteint au 31 août 2025 par promotion (et au 1er septembre 2025 par classement initial ou reclassement), quel que soit le grade (14 points minimum pour le total de ces points et forfaitairement pour les 1er et 2ème échelons).

    Hors classe

    •             56 points + 7 points par échelon de la hors classe pour les certifiés, PLP et PEPS.

    •             63 points + 7 points par échelon de la hors classe pour les agrégés. Les agrégés hors classe au 4ème échelon depuis plus de 2 ans peuvent prétendre à 105 points.

    Classe exceptionnelle

    •             77 points + 7 points par échelon (dans la limite de 105 points).

    Remarque :

    Pour les stagiaires précédemment titulaires d’un corps de fonctionnaires, non reclassés à la date de stagiarisation, l’échelon à prendre en compte est celui acquis dans le grade précédent. Joindre obligatoirement l’arrêté justificatif du classement.

    B – Ancienneté dans le poste (au 31-08-2026) en qualité de titulaire :

    •             20 points par an,

    •             + 50 points par tranche de 4 ans.

    Pour les titulaires sur zone de remplacement, l’ancienneté prise en compte est celle de l’affectation dans la zone géographique actuelle.

    Remarques :

    •             En cas de réintégration dans l’ancienne académie, ne sont pas interruptifs de l’ancienneté dans un poste :

    – le congé de mobilité ;

    – le service national actif ;

    – le détachement en cycles préparatoires (CAPET, PLP, ENA, ENM) ;

    – le détachement en qualité de personnel de direction ou d’inspecteur stagiaire ;

    – le congé de longue durée ou de longue maladie ;

    – le congé parental ;

    – une période de reconversion pour changement de discipline.

    •             Pour les personnels titulaires qui ont bénéficié d’une affectation ministérielle provisoire en 2025-2026, on tiendra compte de l’ancienneté acquise dans le dernier poste et de l’année d’affectation provisoire qui a suivi.

    •             Pour les stagiaires « ex-titulaires » : prise en compte d’une année d’ancienneté.

    •             Pour les personnels détachés, on prend en compte l’ensemble des années consécutives effectuées en détachement comme titulaire.

    •             Les personnels ayant fait l’objet d’une ou plusieurs mesures de carte scolaire conservent l’ancienneté d’affectation acquise sauf s’ils ont demandé et obtenu un poste sur un vœu non bonifié.

    •             Pour les personnels sur poste adapté, est prise en compte l’ancienneté dans l’ancien poste augmentée du nombre d’années effectuées sur le poste adapté.

    BONIFICATIONS

    C – Bonifications liées à la situation administrative

    Personnels affectés en éducation prioritaire

    Conditions :

    – être en REP, REP+ ou en établissement relevant de la politique de la ville au moment de la demande de mutation,

    5 ans d’exercice continu dans le même établissement.

    La mutation par mesure de carte scolaire n’est pas interruptive.

    Bonification 1 :

    •             400 points à partir de 5 ans en REP+ ou établissement relevant de la politique de la ville,

    •             200 points à partir de 5 ans en REP.

    Personnels affectés par le mouvement national des postes à profil s’étant engagés à y rester au moins 3 ans

    Bonification 2 :

    •             120 points à partir de 3 ans exercés en continu sur le poste à profil d’un établissement engagé dans un contrat local d’accompagnement.

    Personnels affectés à Mayotte

    Bonification 3 :

    •             Une bonification de 1 000 points sur tous les vœux exprimés pour les personnels comptabilisant au 31 août 2026 au moins 5 ans d’exercice effectif et continu sur le territoire de Mayotte.

    Personnels affectés à Guyane

    Bonification 4 :

    •             Une bonification de 200 points sur tous les vœux exprimés pour les personnels affectés en Guyane depuis au moins 5 ans et comptabilisant au 31 août 2026 au moins 2 ans d’exercice effectif et continu sur un poste isolé

    D – Bonifications liées à la situation individuelle

    Stagiaires

    Bonification 5 :

    Utilisable une fois au cours d’une période de 3 ans.

    •             10 points sur le vœu 1

    La bonification utilisée à l’inter restera valable à l’intra si le barème académique le prévoit.

    Académie de stage ou d’inscription au concours

    Bonification  6 :

    Stagiaires : 0,1 point pour l’académie de stage et/ou 0,1 point pour l’académie d’inscription au concours.

    Lauréats de concours :

    1. Stagiaires ex-enseignants contractuels du 2nd degré de l’Education nationale, ex-CPE contractuels, ex-COP/PsyEN ou PE psychologues contractuels, ex-MA garantis d’emploi, ex-MI-SE lauréats d’un concours de CPE ou ex-emploi avenir professeur (EAP), ou ex contractuels CFA.  Cette bonification est forfaitaire quel que soit le nombre d’années de stage.

    Les EAP doivent justifier de deux années en cette qualité. Les autres doivent justifier de services traduits en équivalent temps plein égaux à une année scolaire au cours des deux années précédant leur stage.

    Bonification 7 :

    Cette bonification est attribuée en fonction du reclassement au 1er septembre 2025.

    150 points pour un classement au 3ème échelon,

    165 points pour un classement au 4ème échelon,

    180 points pour un classement au 5ème échelon et au-delà.

    2.  Stagiaires précédemment titulaires d’un corps autre que ceux de personnels enseignants, d’éducation et d’orientation ou personnels sollicitant leur réintégration.

    Bonification  8 :

    1 000 points sur le vœu correspondant à leur académie d’affectation avant réussite au concours.

    3.    Personnels sollicitant leur réintégration à divers titres.

    Demandes formulées au titre du handicap

    Agent ou conjoint entrant dans le champ des bénéficiaires de l’obligation d’emploi prévue dans la loi du 11 février 2005.

    Bonification 9 :

    100  points

    Agent ayant obtenu la qualité de travailleur handicapé (RQTH) pour eux, leur conjoint ou du handicap pour un enfant.

    – Tous les justificatifs attestant que la mutation sollicitée améliorera les conditions de vie de la personne handicapée.

    – S’agissant d’un enfant non reconnu, handicapé ou souffrant d’une maladie grave, toutes les pièces concernant le suivi médical notamment en milieu hospitalier spécialisé.

    Bonification 10 :

    1 000  points

    Les bonifications 9 et 10 ne sont pas cumulables.

    E – BONIFICATIONS LIÉES AUX VŒUX FORMULÉS

    Vœu préférentiel

    Bonification 11 : 

    20 points par an à partir de la deuxième demande déposée consécutivement. Pour continuer à obtenir la bonification annuelle, il y a obligation d’exprimer chaque année de manière consécutive en premier rang le même vœu académique.En cas d’interruption ou de changement de stratégie les points cumulés sont perdus.

    Cette bonification est désormais plafonnée à 100 points.

    Clause de sauvegarde pour ceux ayant acquis un barème supérieur à 100 points antérieurement au mouvement 2016.

    Bonification non cumulable avec les bonifications liées à la situation familiale.

    Vœu sur un DOM ou sur Mayotte.

    Etre natif du DOM ou avoir son CIMM dans ce DOM en exprimant DOM ou Mayotte en vœu de rang 1. Bonification non prise en compte en cas d’extension.

    Bonification 12 :

    1 000 points

    Vœu unique sur la Corse :

    Bonification 13 :

    600 points  pour la première demande pour les seuls stagiaires dans l’académie de Corse en 2024/ 2025 ;

    800 points  pour la deuxième demande consécutive ;

    1 000 points  à partir de la troisième demande consécutive et plus.

    Bonification  14 :

    1 400 points pour les stagiaires effectuant leur stage en Corse et ex-MA, ex-enseignants contractuels, CPE contractuels, PsyEn contractuels, AESH, ou EAP en situation en Corse si justification d’un an de service à temps complet les deux années précédentes (sauf pour les ex-EAP qui doivent justifier de 2 ans en cette qualité).

    Le cumul est possible avec certaines bonifications notamment le vœu préférentiel et/ou les bonifications familiales.

    F – BONIFICATIONS LIÉES À LA SITUATION FAMILIALE

    Sont considérées comme « conjoints » les personnes qui, au plus tard le 31 août 2025,

    – sont marié(e)s ou,

    – sont pacsé(e)s avec imposition fiscale commune ou,

    – ont la charge d’au moins un enfant (de moins de 18 ans au 1er septembre 2026) reconnu par l’un ou par l’autre ou,

    – ont reconnu par anticipation, au plus tard le 31 décembre 2025, un enfant à naître.

    De plus, les situations ne sont prises en compte que pour les personnels dont le « conjoint » exerce une activité professionnelle ou est inscritcomme demandeur d’emploi auprès de « France Travail », après cessation d’une activité professionnelle intervenue après le 31 août 2022.

    Le rapprochement pourra porter sur la résidence privée sous réserve de compatibilité  entre celle-ci et l’ancienne résidence professionnelle.

    Rapprochement de conjoints (RC)

    Bonification 15 :

    150,2 points pour l’académie de résidence professionnelle du conjoint (si elle est placée en premier vœu) et les académies limitrophes, cette bonification est non cumulable avec les bonifications RRE (rapprochement de la résidence de l’enfant) et MS (mutation simultanée). La résidence privée du conjoint peut être prise en compte si elle est compatible avec le lieu d’exercice.

    Mutation Simultanée entre deux agents titulaires ou deux agents stagiaires

    Bonification 16 :

    80 points sur l’académie saisie en vœu n°1 et les académies voisines pour les agents conjoints.

    Autorité parentale conjointe

    Bonification 17 :

    250,2 points pour 1 enfant pour l’académie de résidence professionnelle de l’autre parent (et les académies limitrophes) puis 100 points par enfant supplémentaire.

    Bonification pour enfant à charge :

    Enfant(s) de moins de 18 ans au 1er septembre 2026.

    Bonification 18 :

    100 points par enfant à charge

    Bonification pour année scolaire de séparation

    Les stagiaires qui n’ont jamais été employés par l’Education nationale ne sont pas concernés.

    La situation de séparation est appréciée au 1er septembre 2026 et doit couvrir au moins une période de six mois et pour des situations familiales établies au plus tard au 31 août 2025. Chaque année de séparation doit être justifiée, lorsque le conjoint n’est pas géré par la DGRH.

    Ne sont pas considérées comme des périodes de séparation :

    – les périodes de disponibilité  pour un motif autre que pour suivre le conjoint;

    – les périodes de position de non activité ;

    – les congés de longue durée et de longue maladie ;

    – le congé pour formation professionnelle ;

    – les années pendant lesquelles le conjoint est inscrit comme demandeur d’emploi ou effectue son service national ;

    – les années pendant lesquelles l’enseignant n’est pas affecté à titre définitif dans l’enseignement du second degré public ou dans l’enseignement supérieur.

    Ces situations sont suspensives, mais non interruptives, du décompte des années de séparation.

    Les départements 75, 92, 93, 94 forment une même entité : aucune année de séparation n’est comptabilisée à l’intérieur de celle-ci.

    Bonification  19 :

    Agents en activité :

    190 points sont accordés pour la première année de séparation ;

    325 points sont accordés pour deux ans de séparation ;

    475 points sont accordés pour trois ans de séparation ;

    600 points sont accordés pour quatre ans et plus de séparation.

    Les éléments de barème ont été maintenus, mais cela est trompeur. En effet le ministère a réaffirmé sa volonté d’augmenter, le nombre et le type de postes « à profil » aux niveaux national et académique.

    Rappelons également par ailleurs, que les lignes directrices de gestion spécifient que le barème n’est qu’indicatif.

    Le SNCL dénonce cette politique où l’administration est ainsi la seule à juger des profils et peut ne pas respecter le classement des candidats issu des barèmes.

    Retrouvez tout le contenu de cet article dans notre fiche pratique mutation 2026 à télécharger ici.

  • Encore des nouveautés pour la rentrée 2025 !

    5 personnes en cercle souris au caméra.

    Une nouvelle rentrée se profile à l’horizon. Il faut à nouveau préparer son matériel comme chaque année. Mais ce n’est pas tout ! Il faut également se plonger dans la circulaire de rentrée qui nous annonce rarement de bonnes nouvelles.

    Cette fois, comme d’habitude, il s’agit d’une nouveauté qui va nous donner encore davantage de travail si faire se peut. Elisabeth Borne l’avait annoncé le 5 juin au lycée Joséphine Baker à Hanches en Eure-et-Loir. C’est bel et bien inscrit dans la circulaire de rentrée : il s’agit du plan Avenir. Quels sont ses objectifs, ses formes, ses moyens ? D’où part-on, pour arriver où ?

    Les objectifs du plan Avenir

    Suite au constat des inégalités sociales et territoriales, la ministre a souhaité mettre en place ce plan Avenir avec pour objectif de refonder les principes d’orientation des élèves du collège et ce dès la classe de 5e. Les parents seront concernés autant que les collégiens et les enseignants par ce nouveau plan qui répond, entre autres, au soi-disant manque d’informations des élèves sur les différentes filières post-collège et sur la poursuite d’études en lycée général, technologique ou professionnel.

    Il est prévu que les familles soient impliquées davantage dans l’orientation de leur enfant dès la rentrée prochaine tant par le biais de brochures de l’ONISEP disponibles sur les intranets des établissements que de rencontres tripartites parents-élève-enseignant avant le conseil de classe de 3e du 2e trimestre (et donc la première formulation de demande post 3e).

    Enfin les régions, elles aussi, doivent être associées par le biais de chartes signées avec les établissements scolaires, en construisant une feuille de route adaptée à chaque situation locale, ce qui peut avoir un effet repoussoir. Dans quel but l’élève se forme-t-il ? Pour s’épanouir ou répondre aux besoins de l’économie locale ?

    Les demi-journées de formation du plan Avenir : 1 pour les professeurs, 4 pour les élèves

    Dès le premier trimestre, une demi-journée de formation sera imposée à 30 000 professeurs principaux de 3e considérés comme étant « au cœur de la démarche d’orientation » afin de perfectionner leurs connaissances sur l’orientation et combler ce que certains considèrent comme des lacunes …

    Mais contrairement à ce que semble penser E. Borne, la plupart des professeurs de 3e sont tout à fait au fait des thématiques de l’orientation, travaillent déjà ce point lors des heures de vie de classe et suivent individuellement leurs élèves dans leur projet d’orientation. De qui se moque-t-on ?

    De plus, on proposera aux enseignants qui le souhaitent une certification « orientation, parcours, insertion ». A quoi cette certification pourra bien leur servir ?

    Les élèves quant à eux, dès la rentrée de septembre 2025, bénéficieront de 4 demi-journées par an qui seront dédiées à l’orientation afin de leur « apprendre à construire des choix et à développer des capacités d’adaptation qui leur seront utiles tout au long de leur vie dans un monde professionnel en constante évolution » (education.gouv.fr).

    Le projet d’orientation du plan Avenir

    Chaque collège se devra d’établir un projet d’orientation afin d’améliorer l’accompagnement des collégiens. Que d’heures de réunions en perspective ! Après les projets d’établissement, le renouvellement des projets d’établissement, l’évaluation des établissements, une nouvelle thématique arrive afin d’occuper le peu de temps libre dont disposent nos collègues …

    Les moyens du plan Avenir

    Bien sûr, nous aurions pu nous attendre à ce que des heures soient ciblées et financées pour ce noble objectif après lequel chacun court depuis des années sous des appellations diverses telles que l’éducation des choix dans les années 1990 avec un but unique : permettre à chaque élève de s’informer sur son orientation à venir. Si l’intention est louable, on ne peut que se questionner sur ce nouveau dispositif qui rajoute une couche au mille-feuille qui n’en avait pas besoin.

    Un peu d’histoire

    Jalons historiques de 1989 à 2019 :

    – La loi n° 89-486 du 10 juillet 1989 instaure un « droit au conseil en orientation et à l’information sur les enseignements et sur les métiers » qui fait partie du « droit à l’Éducation ». Ce droit est reproduit à l’actuel article L 313-1 du code de l’Éducation.

    – En 1993, l’élève a droit à une information organisée sous la responsabilité du chef d’établissement qui s’accompagne de la remise d’une documentation.

    – En 2005 est créée l’option DP3 sur laquelle nous reviendrons.

    – En 2013 le parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel « est proposé à chaque élève ».

    – En 2013 ce parcours individuel est institué en « Parcours Avenir » faisant l’objet d’une valorisation pour l’obtention du brevet des collèges.

    – L’arrêté du 10 avril 2019 instaurait théoriquement « selon les besoins des élèves et les modalités de l’accompagnement à l’orientation mises en place dans l’établissement, 12 heures annuelles d’accompagnement à l’orientation en classe de quatrième et 36 heures annuelles en classe de troisième. ». Faut-il préciser que nul, ni élève, ni professeur, n’a jamais vu la couleur de ces moyens depuis 2019 ? Quand ces moyens ont été demandés en discussions sur les DHG, il a systématiquement été répondu que les besoins n’avaient pas été identifiés ni les modalités de l’accompagnement à l’orientation définies, puis les DASEN ont suggéré que ces heures fassent partie des missions non encore listées du professeur !

    – 2005 – 2016 : naissance, essor et fin brutale de la DP3.

    L’année 2005 avait vu la naissance de la 3e DP3 : découverte professionnelle 3 heures. Cette option réservée aux seules classes de 3e et facultative permettait une ouverture sur l’orientation et le monde de l’entreprise. Les enseignants qui en assuraient le fonctionnement organisaient des visites d’entreprises, des jumelages avec des entreprises, des présentations de différents métiers dans des domaines aussi éloignés que le paramédical ou le monde de la mécanique (du CAP d’ajusteur monteur aux diplômes d’ingénieurs de l’aéronautique).

    En faisant appel à un carnet personnel souvent bien rempli, l’enseignant en charge de la DP3 offrait des opportunités à ses élèves qui ainsi découvraient le monde de l’entreprise, les différentes voies pour parvenir à tel ou tel emploi, les salaires (part non négligeable des questions des élèves !), les avantages et les inconvénients de chaque emploi. Chaque entretien était préparé en amont par l’enseignant avec l’établissement de questionnaires et les visites étaient souvent suivies de compte-rendus. Certains parents pouvaient intervenir pour présenter leur métier quel qu’il soit, ce qui offrait une ouverture d’esprit à tous les élèves de cette option.

    Elle permettait également aux élèves d’obtenir des points supplémentaires au brevet des collèges.

    Mais cette option qui portait bien son nom avait lieu sur 3 heures hebdomadaires et non quelques heures parsemées de ci de là. Ainsi les élèves pouvaient-ils aller au bout de leurs recherches et parfois découvrir des métiers ou des branches auxquels ils n’avaient jamais songé auparavant. Certes, ces cours optionnels même s’ils étaient proposés à tous les élèves de 3e ne touchaient pas tous les élèves de ce niveau mais un groupe ou deux d’une trentaine d’élèves seulement. Mais les élèves qui avaient suivi cette option terminaient leur cycle « collège » avec de très solides connaissances dans l’orientation et dans la découverte du monde des métiers.

    Malheureusement, la réforme du collège de 2016 a mis fin brutalement à cette option pourtant très recherchée par les élèves. Finies les sorties et visites d’entreprises, terminées les passionnantes discussions avec les professionnels !

    Et c’est bien faire fi des anciens élèves qui revenaient tout contents de ce qu’ils avaient appris lors des séances d’enseignement de DP3. Peut-on raisonnablement penser que 3 heures hebdomadaires pourront être remplacées par quelques heures parsemées sans suivi précis ? N’était-il pas plus opportun de s’appuyer sur cette option plutôt que la faire disparaître d’un revers de manche avec la réforme du collège en 2016 ?

    Le SNCL s’était insurgé contre la disparition de la DP3 dès l’annonce de la réforme du collège de 2016 !

    5 juin 2025 : le recyclage

    Dans les faits, les professeurs principaux suivaient déjà depuis des années des formations spécifiques surtout en classe de 3e et organisaient des rencontres avec les familles des élèves de 3e au 2e trimestre.  Il est alors difficile de comprendre ce que le « Plan Avenir » va apporter de plus, sauf peut-être un décalage dans la période de l’année scolaire (beaucoup de bruit pour rien dirait Shakespeare…).

    Ce qu’il apportera de moins ? Au moins une dévalorisation arithmétique de l’Avenir puisque le Parcours Avenir appartenait au champ de l’évaluation pour le brevet des collèges, désormais il en est totalement sorti.

    Le référent « Parcours Avenir », de son côté, était à l’initiative des rencontres avec des représentants du monde de l’entreprise ou des journées dédiées à des secteurs tels que le monde de l’industrie (en lien avec des organismes  comme l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie), l’union ou la CAPEB  (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) pour les métiers du bâtiment, des forums sur différentes thématiques et des visites de salon de l’étudiant et des formations.

    Les professeurs principaux recevaient les familles et les élèves autour du projet de chaque élève en présence du conseiller d’orientation psychologue scolaire qui pouvait donner son avis et préciser l’implantation géographique de certaines formations. Désormais ces rencontres seront instituées dans chaque collège au cours de l’année de 3e. Quelle différence ? 

    De plus, n’oublions pas qu’il existait jusque-là le « Parcours Avenir », décliné en plusieurs stades en fonction du niveau des élèves de collège, avec une nette accélération en classe de 3e et qui se poursuivait sur les trois classes de lycée. En principe, un référent « Parcours Avenir » était désigné dans chaque établissement et servait de lien entre les élèves et la découverte des différents métiers. Mais là, il faut aller encore plus loin !

    En conclusion ce plan Avenir qui semble révolutionnaire aux yeux de notre ministre ne fait que reprendre des mesures qui existaient depuis des années sans prévoir de budget. Et nos collègues n’auront plus qu’à faire et refaire ce qu’ils accomplissent déjà depuis des années sans être davantage reconnus …  

    Enseignant, Infirmier, Éducateur, Psychologue et désormais Conseiller d’orientation. Jusqu’où ira l’aspect multitâche de notre métier ?

  • Groupes de besoins : remises en cause

    Un petit retour en arrière !

    S’il est un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois dans les ministères, les rectorats et les collèges, c’est bien celui des groupes de besoins. Le SNCL vous propose de prendre un peu de recul pour retracer l’évolution de ce dispositif et tenter d’en évaluer la pertinence. 

    Mesure phare du choc des savoirs initialement sous le nom de groupes de niveaux, ce système a rapidement été débaptisé pour prendre le nom de groupe de besoins. Simple modification sémantique ou modification de fond du principe ?

    Face aux résultats catastrophiques des évaluations PISA en français et en mathématiques de 2022, le ministre de l’EN de l’époque, G Attal a cherché la solution miracle pour « remonter » le niveau de nos petites têtes blondes. Il a annoncé cette réforme qui consistait – sur le principe ! – à faire travailler les collégiens dans des groupes différents selon leur niveau à l’entrée au collège en fonction de leurs résultats aux évaluations de début d’année.  Ce projet qui avait pour objectif de mieux répondre aux besoins de chaque élève pouvait présenter pour certains des aspects positifs. Présentés comme tels aux parents, dispensés en groupes à effectifs réduits, les cours en groupes de besoins étaient recouverts d’un certain vernis ne brillant qu’aux yeux de ceux qui ignoraient ce qui se cachait sous cette couche.  Peu de collègues ont accepté avec beaucoup d’entrain de travailler selon ce principe, en toute connaissance dès le début de tous les obstacles auxquels ils allaient être confrontés.

    De belles idées avaient pu germer dans l’esprit de ceux qui n’avaient pas trop réfléchi sur les conséquences ni pénétré dans un collège depuis de nombreuses années :

    –       on soutient les élèves le plus en difficulté ;

    –       on renforce les connaissances de ceux qui maîtrisent déjà très bien toutes les compétences.

    –       on accompagne chaque élève selon son rythme.

    –       on permet aux élèves de passer d’un groupe à l’autre selon les compétences travaillées.

     

    Mais derrière cette annonce se cachait évidemment de nombreux problèmes qui n’ont pas mis longtemps à voir le jour.

     

    Première vague de problèmes et de réactions

    Nos collègues ont rapidement compris, souvent même avant l’application de la réforme, qu’une très grande homogénéité n’était peut-être pas la réponse idoine aux résultats catastrophiques des élèves de 6ème et de 5ème.  Les groupes d’élèves qui devaient aller dans un groupe de « remédiation / faibles » ne représentaient pas un tiers de la classe, pas plus que ceux qui auraient pu travailler dans un groupe de « renforcement /bons ». Certes, quelques heures avaient été parsemées dans les DHG pour la rentrée 2024, mais souvent au détriment d’options telles que la chorale, les LCA (Langues et Cultures de l’Antiquité : grec et latin), certains dispositifs de soutien et autres.  Et que dire de la réaction des élèves qui se retrouvent toute l’année dans les groupe des plus faibles, souvent en français et en mathématiques ainsi que celle de leurs parents ?

     

    Et s’il s’agissait d’un passage en force ?

    Mais malgré les réticences annoncées, un arrêté précisant ces nouvelles modalités a été publié le 15 mars 2024, signé de la main de la nouvelle ministre du moment, Nicole Bellouet. Cet arrêté modifiait l’arrêté du 19 mars 2015 sur l’organisation des enseignements jusqu’alors en vigueur dans les classes de collège.

    Dès la préparation de la dernière rentrée, nous avons été contactés par de nombreux collègues qui se heurtaient à d’importants problèmes tant sur le principe de ces groupes que sur la disparition d’heures dédiées jusqu’ici aux options et sur aux difficultés évoquées par les chefs d’établissement pour établir un emploi du temps correct pour chaque enseignant.  Et que dire de la multiplication des BMP, des besoins en temps de concertation non rémunérés, du travail en équipe obligatoire, tous les enseignants de ces deux matières devant suivre une progression commune ?

    Certes un certain nombre de collèges a fonctionné cette sans mettre en place ces groupes de niveaux malgré la pression de la hiérarchie. Lorsqu’ils ont bénéficié de l’octroi de quelques heures, certains chefs d’établissement ont pu s’organiser pour soulager les effectifs des classes de 6ème et de 5ème. Mais les emplois du temps des enseignants qui ont appliqué les groupes en ont souvent subi les conséquences, le groupe classe étant éclaté par l’existence même du principe des groupes.

     

    La décision du Conseil d’Etat

    Face à la fronde « anti-groupes de besoins », anti « choc des savoirs », une demande d’annulation de ces groupes de besoin a été déposée auprès du conseil d’Etat qui a statué le 28 novembre 2024 : le décret a été annulé. Le conseil d’Etat a relevé qu’un ministre n’avait pas pleine compétence pour statuer sur les modifications de l’enseignement du français et des mathématiques au collège. Pour une décision aussi lourde de conséquences, seul le premier ministre était en droit de signer un décret.

     

    Le décret du 6 avril 2025 !

    Même si cette nouvelle a pu en réjouir plus d’un, la déception a été rapide. L’annulation du Conseil d’Etat portait davantage sur le principe juridique que sur le fond. Les textes ont parlé quelques mois plus tard : un nouveau décret, texte très formel, a vu le jour le 6 avril dernier. Ce dernier décret est signé cette fois par le premier ministre et confirme la possibilité de l’enseignement du français et des mathématiques en groupes d’élèves, levant ainsi tout blocage institutionnel et juridique reproché à la circulaire de l’ancienne ministre.

    La ministre de l’Education Nationale avait déjà évoqué en janvier 2025 le fait qu’elle travaillerait à la poursuite des groupes en 6ème et en 5ème, mais n’étendrait pas le dispositif aux classes de 4ème et de 3ème comme cela avait été annoncé dans un premier temps. C’est ce qui a été confirmé pour la rentrée de septembre 2025.

     

    Le SNCL salue cette relative prise de distance par rapport aux groupes de niveaux. Si notre syndicat s’est toujours montré critique vis-à-vis du collège unique, et plaide pour une meilleure prise en charge des élèves en difficulté et de l’hétérogénéité des classes, les groupes de niveaux tels qu’ils ont été mis en place ne peuvent apparaitre comme la bonne solution, au regard de l’ensemble de leurs défauts rappelés plus haut.

    Un dispositif comme celui de l’heure de soutien et approfondissement, mis en place en 6ème en 2023, et hélas supprimé bien trop hâtivement par Gabriel Attal, apparait selon nous comme une solution bien plus pertinente, et mériterait d’être rétabli et généralisé à tous les niveaux.

     

     

    Quel avenir pour la prépa- seconde ?

    La prépa-seconde avait été instauré dans toutes les académies à la rentrée de septembre. Elle s’adressait aux élèves qui souhaitaient poursuivre leurs études au lycée mais n’avaient pas obtenu le DNB.

    A la rentrée dernière, elle a accueilli 1 320 élèves dans 100 lycées. Il s’agit le plus souvent d’élèves en difficulté qui ont besoin de renforcer leurs acquis de collège pour pouvoir envisager une poursuite d’études au lycée et éviter un redoublement.

    La validation obligatoire du DNB pour passer en seconde ayant été annulée, ce dispositif perdait quelque peu sa raison d’être.

    De plus, on avait tendance à trouver dans ces classes un regroupement d’élèves avec souvent un an de retard, un IPS plus faible que dans les autres classes de lycée, et davantage de garçons que de filles, accentuant ainsi la ségrégation sociale.
    On peut désormais se poser la question de l’avenir de ces classes. Les textes réglementaires, rejetés quasi unanimement au Conseil supérieur de l’Education et malgré tout publiés le 26 mars 2025, ont prorogé ce dispositif pour l’année 2025-2026, en tant qu’année facultative de remédiation avant l’entrée en seconde. Mais la ministre a déjà laissé entendre la fin probable du dispositif à l’issu de cette période.

    Sans doute une redistribution des moyens à destination des élèves de seconde en difficulté serait-elle plus profitable, pour les soutenir dans leur entrée au lycée qui demeure une marche difficile à franchir.

  • Mise à jour sur la situation à Mayotte : que reste-t-il du système éducatif ?

    Le passage du cyclone Chido a frappé Mayotte le 14 décembre, premier jour des congés de fin d’année pour les écoliers Mahorais qui, normalement, ne devaient pas reprendre le chemin des classes avant la rentrée prévue initialement le 13 janvier. 

    Début janvier, la ministre annonçait déjà une reprise à partir du 27 janvier, échelonnée selon les possibilités des établissements. L’État semble peut-être enfin prendre la mesure de la catastrophe qui a frappé cette île de l’Océan indien, proche de Madagascar.

    L’île compte au global quelque 7 400 enseignants et 234 établissements scolaires (tous niveaux confondus) pour un total de 117 000 élèves. On dénombre 186 écoles maternelles, élémentaires et primaires réparties dans 11 circonscriptions qui comptent chacune entre 4 500 et 6 000 élèves. 

    L’académie compte également 22 collèges et 11 lycées polyvalents. La population mahoraise est jeune (un habitant sur deux est un enfant) et l’arrivée massive et régulière de migrants avant la catastrophe affectait déjà un système très fragile. 

    Les effectifs par classe sont très importants et dans le premier degré, les rotations d’élèves (classe le matin ou l’après-midi) existent depuis les années 2 000 pour faire face à l’afflux d’élèves.

    La loi pour la confiance, publiée en juillet 2019 et ses décrets d’application dans la droite ligne des engagements du plan d’avenir pour Mayotte, a permis la création d’une académie de plein exercice au 1er janvier 2020, se substituant au vice-rectorat. 

    Ainsi une organisation administrative similaire à celle des académies de droit commun ultramarines, sous réserve de la répartition des compétences spécifiques à Mayotte entre l’État et les collectivités, est désormais en place. Le rectorat conserve la maîtrise d’ouvrage des constructions, de l’entretien et des fonctionnements des collèges et lycées (avec la construction de 4 lycées et 8 collèges dans le plan prévisionnel des investissements).

    Un vaste chantier de constructions, de rénovations et d’agrandissements des établissements scolaires de l’île était en cours avant le cyclone (le lycée des métiers de Longoni, les lycées de Kwalé, Chirongui et M’tsangamouji, la restructuration des collèges de Tsimkoura et de Kani-Kéli).

    L’extension du bâti est un des enjeux majeurs du système éducatif à Mayotte pour répondre aux sureffectifs encore constatés. Par ailleurs, des cuisines centrales et satellites devaient voir le jour, pour le bien-être des élèves, mettant fin au système de collations existant actuellement : pour de très nombreux enfants isolés, l’école est le seul endroit où il leur est possible de manger un unique repas journalier. L’accès à l’eau potable, à l’électricité et à un habitat en dur n’est pas non plus assuré pour tous les élèves de Mayotte. La situation des Mahorais et des Comoriens sans papiers était déjà précaire pour grand nombre d’entre eux : cette situation s’est aggravée depuis Chido.

    Par ailleurs, si la plupart des établissements scolaires du territoire sont classés en Réseau d’Éducation Prioritaire (REP), depuis 2018, seulement 71 écoles et 9 collèges ont été classés en REP+.

    Les conséquences du cyclone Chido sur les infrastructures scolaires

    Les vents violents (jusqu’à 230 km/h) et les pluies torrentielles du cyclone ont durement affecté l’île : l’administration, les enseignants et les élèves se trouvent confrontés à des défis sans précédent pour que la reprise des activités scolaires puisse avoir lieu dans des conditions acceptables.

     

    Le lycée Younoussa Banama à Mamoudzou avant Chido
    Le lycée Younoussa Banama à Mamoudzou avant Chido

    Le lycée Younoussa Banama à Mamoudzou après Chido
    Le lycée Younoussa Banama à Mamoudzou après Chido

    Salle de classe du lycée Younoussa Banama
    Salle de classe du lycée Younoussa Banama 

    Mayotte compte également 3 500 étudiants, dont une majorité d’entre eux sont inscrits à l’université de Mayotte, les autres étudiants suivant des formations paramédicales, des BTS ou des classes préparatoires aux grandes écoles. Le BTS célébrera ses 22 ans cette année et le Centre Universitaire de Formation et de Recherche existe depuis 10 ans. 

    Comme tous les Mahorais, les étudiants de Mayotte et les personnels du service public de l’enseignement supérieur ont été durement touchés par le cyclone Chido. Les installations de l’université sont partiellement détruites. Aux destructions causées par le cyclone se sont parfois ajoutés des pillages de matériel informatique ou d’EPS et de fournitures scolaires, ainsi que des dégradations.

    Etat des lieux post-cyclone

    Marion (prénom fictif par respect d’anonymat), collègue enseignant l’histoire-géographie dans un collège de Mayotte, témoigne : « par chance mon logement a été épargné mais nous sommes restés 28 jours sans électricité, c’est-à-dire sans possibilité de conserver des aliments, sachant que la température dépasse souvent les 40°C en cette saison. Les vols commerciaux étaient suspendus et j’ai pu partir pour Paris seulement le 2 janvier pour un retour le 15. C’est court pour souffler un peu. Il faut savoir que nous n’avons vu personne dans notre rue si ce n’est EDM (Electricité De Mayotte) au bout de 15 jours. Le déblayage a été fait par les voisins et la situation en janvier demeure difficile sur un plan sanitaire : il y a des mouches partout et encore plus de rats que d’habitude. »

    L’impression qui domine est d’avoir dû gérer la situation sans aide aucune pendant plusieurs jours : certains collègues ont perdu leur logement et peinent à se reloger, comptant sur les groupes WhatsApp d’entraide plutôt que sur le rectorat.

    En outre, des contractuels devaient arriver en janvier pour la rentrée. Dans ces conditions, alors qu’il manque déjà des logements pour les personnels en place, comment les accueillir ? Notre collègue s’inquiète aussi pour ses élèves pour lesquels elle a créé un groupe Instagram.

    Les échanges sur le réseau social montrent bien l’angoisse des élèves : « Moi je suis plus là-bas, nos maisons sont détruites mais ça va aller ». “Comment te sens-tu ?” « Pas très bien » « Est-ce qu’on aura cours ?» « Est-ce qu’on aura des professeurs puisque j’ai entendu dire que certains sont partis ? »

    La crainte principale est la pénurie d’enseignants car selon les situations particulières (problèmes médicaux, perte de logement), le déficit pourrait s’aggraver. Actuellement le rectorat peine déjà à recruter les contractuels nécessaires car enseigner à Mayotte n’attire plus les titulaires. En effet à partir de la rentrée 2017, les décrets 2013 ont pris leur plein effet avec l’instauration de l’ISG (Indemnité de Sujétion Géographique) pour tous les collègues entrant à Mayotte. Ils ont marqué un recul notoire des compensations financières par rapport au système antérieur. 

    La baisse du plafond de l’abattement fiscal, la fiscalisation des indemnités, le refus d’augmenter l’indexation à hauteur du coût de la vie, le versement de l’ISG (indemnité de sujétion géographique) à un seul agent par couple, le blocage au premier indice du calcul de l’ISG, la pénalisation en cas de départ avant 4 ans, etc., n’ont pas contribué à rendre le territoire plus attractif, d’où un recours aux contractuels à Mayotte bien supérieur à ce qui est constaté dans les autres académies.

     

    La rentrée fin janvier

    La rentrée administrative au 20 janvier a surtout été l’occasion de faire le point ; les travaux de nettoyage et de consolidation sont en cours mais la situation est très différente selon les établissements, allant de quelques dégâts mineurs jusqu’à la destruction partielle, voire totale. Des préavis de grève ont été déposés par différentes organisations syndicales au vu des conditions de vie précaires prévisibles pour les personnels et les élèves. Le lundi 27 janvier, une manifestation d’importance a eu lieu dans les rues, mobilisant un grand nombre d’agents publics, dont ceux de l’Education nationale.  

    Du côté du rectorat, le discours se veut rassurant : « On aura quelques pertes », mais « on aura une grosse majorité d’enseignants présents sur le territoire » pour la rentrée scolaire, assurait le mardi 14 janvier sur France Culture Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte.

    La ministre Elisabeth Borne a quant à elle finalement annoncé dans un courrier le report de la rentrée scolaire sur l’archipel un mois après le passage du cyclone Chido. Ce report « répond aux attentes du personnel et des maires. La ministre a été très à l’écoute », réagit le recteur. « Les personnels de direction demandent du temps pour remettre en ordre les établissements. Il va falloir aussi remettre en ordre l’état d’esprit des enseignants », ajoute-t-il. Le personnel éducatif, comme la majorité de la population, a été traumatisé, certains ayant perdu leur logement. « Ce qui mine le plus les enseignants, c’est que leurs logements n’ont pas été encore réparés (…) mais on aura une grosse majorité d’enseignants présents sur le territoire », rassure Jacques Mikulovic.

    Marion, elle, n’imagine pas un retour à la normale dans son établissement : « nous sommes en REP, avec environ 30 élèves par classe et toutes les plages horaires, même entre 12 heures 30 et 13 heures 30, étaient déjà utilisées. Or, nous avons maintenant des classes non praticables… ». Le système de rotation sera nécessaire et intensifié : une perte d’heures de cours qui pénalisera en premier lieu les classes à examen.

    Il semble d’ailleurs que la rentrée du 27 janvier ait été plus un recensement des élèves présents, une reprise de contact avec des adolescents éprouvés psychologiquement ayant besoin d’une aide spécifique par des professionnels : « Nous n’avons obtenu pour l’instant qu’une semaine de présence d’un psychologue et nous sommes à la capitale, Mamoudzou ».

    D’après le ministère, trois permanences installées dans les établissements scolaires accueillent sur place les personnels pour leur proposer une écoute et un soutien psychologique. Ces permanences seront renforcées par le déploiement de trois cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) de l’Agence régionale de santé (ARS) dans le centre, le nord et le sud de l’île. 

    Un service d’écoute téléphonique (0 805 500 005), mis en place en lien avec la MGEN, est accessible gratuitement 24h/24 et 7j/7 pour l’ensemble des agents du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.

    Les enseignants réclament néanmoins des professionnels formés sur place car tous les établissements ne disposent pas d’assistant(e) social(e), d’infirmier (e) ou de psychologue. Des formations accélérées pour savoir repérer la détresse des adolescents sont déjà à l’œuvre pour les enseignants, mais qu’en est-il de leur propre détresse ? Marion* pense que « la rentrée va être très dure au-delà du logistique, j’ai peur que la charge mentale des professeurs soit sous-estimée et qu’on nous en demande trop ». 

    Dans le premier degré, une autre enseignante nous explique qu’elle travaillera par rotation : une semaine en cours de 7 heures à 10 heures, la suivante de 10 heures à 12 heures 30 et la troisième de 13 heures 30 à 15 heures 30 et sa classe sera utilisée par des maternelles sur les autres plages horaires.

    Les conditions de travail et de vie n’étaient déjà pas faciles dans cette île de l’Océan indien mais les inquiétudes portent actuellement autant sur la vie quotidienne (avec par exemple un pack d’eau à 12 euros, alors qu’il est fortement déconseillé de boire l’eau du robinet) que sur les conditions d’enseignement avec une connexion Wifi instable, des enseignants ayant perdu leur matériel informatique et une chaleur écrasante qui serait difficilement supportable pour certains établissements dans lesquels le Ministère envisage pourtant d’implanter des tentes.

    Le ministère prévoit aussi des cours diffusés sur Mayotte Première, via la plateforme LUMNI… sur une île où une partie des habitants ont perdu leur logement ! et n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins élémentaires… Comment peut-on sans frémir préconiser de suivre des cours en ligne comme s’il s’agissait de simplement reproduire le travail à distance de la période COVID qui, d’ailleurs, avait posé de nombreux problèmes, même en métropole ?

    Malgré les déclarations officielles, la situation à Mayotte reste donc très difficile et les conditions d’enseignement certainement dégradées pour longtemps.

    Le SNCL et la FAEN à Mayotte

    Sur l’île, notre fédération FAEN est représentée par l’un de ses syndicats membre, le SAEM (Syndicat Autonome des Enseignants de Mayotte), dont nous remercions notre collègue et président, Anrifina CHANFI, grâce à qui nous avons pu obtenir les informations les plus récentes.

    Le SNCL a décidé de procéder à un appel aux dons qui va former un fonds d’urgence, dont le SAEM pourra disposer pour répondre aux premières nécessités sur place. Ces dons prennent la forme d’une cotisation de solidarité à prix libre, collectée via notre plateforme habituelle de cotisation HelloAsso. La ligne de cotisation de solidarité a été placée en tête des tarifs d’adhésion sur ce site. 

    Comme votre cotisation syndicale, tout don que vous ferez de cette manière donnera lieu à un reçu fiscal, vous permettant ainsi d’obtenir le remboursement des deux tiers de la somme donnée sur vos impôts (même si vous n’êtes pas imposable).

    Pour faire un don, rendez-vous sur notre site internet et cliquez sur « adhérer », ou bien suivez cette adresse. Vous pouvez également faire un don par chèque (dans ce cas rapprochez-vous de votre trésorier académique, ou appelez le siège national au 09 51 98 19 42.

    Vous pouvez faire un don même si vous n’êtes pas adhérent du syndicat. Le SNCL vous remercie d’avance pour votre générosité. 

     

  • La fin du redoublement exceptionnel

    La récente parution au Journal Officiel des textes relatifs à la fin du caractère exceptionnel du redoublement et à la cessation du « dernier mot aux familles » dans le premier degré marque un tournant dans la politique éducative nationale. Désormais, le conseil des maîtres émet une décision de redoublement, tandis que dans le second degré, cette mesure devient ordinaire, sans mention de son caractère exceptionnel.

    Cette évolution réaffirme le rôle central du corps enseignant dans le processus décisionnel concernant la progression des élèves dans leur parcours scolaire. Le retour du choix souverain des enseignants est, sans aucun doute, un aspect positif de cette réforme, offrant une flexibilité et une adaptabilité accrues pour répondre aux besoins spécifiques des élèves. Ce retour est également synonyme d’exigence et reconnaît dans le corps enseignant l’expertise qui est la leur. 

    Cependant, des préoccupations persistent quant à la mise en œuvre pratique de ces changements. L’obligation pour les élèves en difficulté de participer aux programmes de réussite éducative soulève des questions quant à la disponibilité des ressources et à la capacité des établissements à fournir un accompagnement adéquat. De plus, la suppression du caractère exceptionnel du redoublement dans le second degré suscite des interrogations quant à l’évaluation des besoins individuels des élèves et à la garantie d’une prise en charge adaptée – sans moyens financiers et humains, l’illusion ne tiendra pas longtemps.

    Dans le cadre de ces réformes, les opinions sont encore relativement divisées. Alors que la majorité estime que cette mesure n’est pas suffisamment préconisée pour les élèves en difficulté, une minorité considère qu’elle pourrait être justifiée dans certaines circonstances, à condition d’être associée à un accompagnement personnalisé. 

    Le SNCL reconnaît les efforts visant à améliorer le système éducatif, mais appelle à une vigilance accrue dans la mise en œuvre des réformes entourant le redoublement. Il est essentiel que ces changements soient accompagnés de ressources adéquates et d’un soutien approprié pour garantir la réussite de tous les élèves, conformément aux objectifs d’équité et d’inclusion portés par notre Ecole publique. 

  • À propos des violences scolaires

    Le 4 septembre 2024 dernier, une enseignante de maternelle a été filmée en classe par un parent d’élève alors qu’elle était en train d’agir violemment envers une des élèves de la section dont elle avait la charge. Cette vidéo est ensuite devenue virale via les réseaux sociaux où elle a été diffusée avec l’assentiment de l’avocat des parents.

     

    Le SNCL s’est toujours inscrit en défenseur des droits des enseignants, dont les devoirs envers leurs élèves sont clairement définis. Les droits des personnels de l’Éducation nationale sont encadrés par des règles et protégés par des procédures qui doivent s’appliquer quel que soit le contexte des faits reprochés et leur éventuelle médiatisation.

    Pour l’aspect administratif, il est important que le SNCL, comme devrait le faire tout syndicat, rappelle que seules les instances officielles peuvent statuer quant à la gravité de faits : ni les syndicats, ni les professeurs, ni les parents d’élèves, ni même un ministre et encore moins les médias ne peuvent décider des sanctions à appliquer. Pour ce qui concerne les responsabilités pénales, c’est à la justice, si elle est saisie, qu’il revient de les déterminer et de faire respecter la loi. Le bien-être et la sécurité de tous les protagonistes doivent être assurés durant cette éventuelle procédure, et c’est alors que les Inspecteurs de l’Éducation nationale peuvent être amenés à prendre des mesures conservatoires en attente des résultats de l’enquête administrative. Pour le SNCL, l’idée de « suspension immédiate », demandée publiquement par l’ex-ministre de l’Éducation nationale, dénote a minima une ignorance triste des procédures réglementaires de la part de celle-ci, et génère même une confusion dangereuse. Une mesure conservatoire n’est pas une punition, c’est une procédure de protection. C’est à la commission disciplinaire qu’il reviendra plus tard de décider des sanctions appropriées, avec un accompagnement syndical assuré à tout collègue incriminé.

    Dans l’emballement médiatique, un autre cas dans un collège de Reims a fait surface le 10 septembre dernier. Là encore, il importe de rappeler que les procès ne se tiennent pas sur les réseaux sociaux, où la condamnation est aussi facile que péremptoire, établie sur des faits inévitablement tronqués et des images isolées de leur contexte.

     

    Aucune forme de violence n’a sa place à l’école, ni ailleurs, et le SNCL condamne fermement tout acte violent. Nous rappelons cependant que ni les élèves ni les parents n’ont le droit de filmer ou de prendre des photos dans l’enceinte scolaire, et que diffuser de telles images est un délit, ce qu’un avocat ne peut ignorer. Il en va du droit à l’image des adultes mais aussi des élèves des établissements, tout comme de la protection des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions. 

    Depuis sa création (en 1910), notre syndicat a vu considérablement évoluer la position de l’institution et de la société vis-à-vis de la violence scolaire. D’abord admise et même organisée (jusqu’à codifier les punitions physiques autorisées), elle a bienheureusement cédé la place aujourd’hui à un respect scrupuleux de l’intégrité et de la dignité des enfants, au fil des décennies et des générations. Le nombre d’actes violents recensés a considérablement chuté, mais il serait naïf de croire qu’ils aient totalement disparu des bancs des milliers d’établissements de France qui accueillent des millions d’élèves chaque jour.

    L’institution dispose de procédures clairement identifiées pour traiter tous les cas qui se produisent, pour y répondre et continuer de faire de nos écoles des lieux d’enseignement modernes et non-violents, ce à quoi travaille quotidiennement le corps enseignant.

    Le SNCL refuse donc avec force que le dévouement, la patience et la bienveillance de l’écrasante majorité des collègues soient remis en cause sur la base de ces affaires.

  • DNB session 2025 : pas de changements pour cette année

    Le ministère a enfin annoncé, lundi 16 septembre, que la réforme du brevet ne s’appliquera pas pour la session 2025. Cette clarification est la bienvenue, mais le chantier reste en suspens pour 2026…

  • Collège : vers la fin du collège uniforme ?

    Un constat d’échec

    Suite aux résultats très inquiétants des dernières évaluations PISA, notre fugace ex-ministre avait annoncé sa volonté de réformer le collège de fond en comble dès l’automne 2023. La prise de conscience de l’état catastrophique du collège semblait avoir créé une vive inquiétude.

    Ainsi, dans son discours, Gabriel Attal déclarait que « le collège ne parvient plus à élever suffisamment le niveau de nos élèves ». Triste constat, nous en convenons, mais ô combien réaliste ! … 

    Le SNCL de son côté dénonçait depuis des années le nivellement par le bas consécutif, entre autres, aux multiples réformes et tout particulièrement à la dernière réforme de 2016, la plus scélérate.

    Réaction vive de Gabriel Attal

    L’allocution du 5 décembre avait permis d’en savoir plus long sur les projets de réforme du collège. Que ce soit dans les médias écrits, les journaux ou émissions télévisées ou à la radio, les Français ont découvert la formule « choc des savoirs » employée par Gabriel Attal et qui a marqué les esprits.

    L’ex-ministre de l’Éducation nationale a fait part de ses inquiétudes puis a développé sa vision du nouveau collège. Il a demandé la mise en place de mesures radicales le plus rapidement possible, dès la rentrée 2024 pour la plupart d’entre elles.

    Si ces mesures sont nombreuses, certaines ont davantage fait parler d’elles.

    Une réponse :
    les groupes de niveau !

    La plus médiatisée est certainement l’instauration de groupes de niveau en français et en mathématiques, tout d’abord en 6e et en 5e puis en 4e et en 3e. Suite aux évaluations de septembre 2024, les élèves seront répartis en trois niveaux afin de permettre, d’après Gabriel Attal, une meilleure prise en charge des élèves les plus en difficulté.

    De terribles lacunes enfin dévoilées

    Il faut reconnaître que la presse s’est fait l’écho dès la dernière rentrée de difficultés d’un grand nombre de jeunes élèves « entrant au collège » présentant de très graves lacunes tant en français (orthographe par exemple) qu’en mathématiques. Plus de 20 % des élèves ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux à la fin de l’école primaire, avoue le ministère de l’Éducation nationale sur son site : education.gouv.fr

    Un des constats les plus récurrents sur les médias et qui prouve bien les difficultés des enfants à la fin du primaire a choqué de nombreux lecteurs : « A l’entrée en sixième, la plupart des élèves ignorent le sens des fractions les plus simples », constat relevé par la DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance). Seule la moitié des élèves sait répondre à la question : « Combien y-a-t-il de quarts d’heures dans 3/4 d’heures ? » Quelle catastrophe !

    Il en va de même pour le français…

    Pour Gabriel Attal, l’enseignement en groupes de niveau dès la rentrée de septembre sera une solution afin de permettre à chacun d’aller à son rythme.

    Mais bien peu de moyens
    pour mettre en œuvre ces groupes

    Mais depuis ces annonces, malheureusement les DHG arrivées en janvier dans les établissements ont démontré que la mise en place de ces groupes se ferait à moyens constants et en partie pris sur la « marge », c’est à dire en prélevant des heures jusqu’à présent attribuées à d’autres dispositifs. Et c’est ainsi que de gros problèmes ont fait surface !

    En effet, plusieurs associations d’enseignants de diverses disciplines sont montées au créneau, tant en SVT, qu’en physique-chimie, et en technologie, matière qui, nous le savons, a déjà payé un lourd tribut avec sa disparition en classe de 6e.

    Les associations de professeurs de LCA (Langues et Cultures de l’Antiquité) commencent également à manifester une vive inquiétude. Dès l’arrivée des DHG dans les établissements, nombre d’entre eux ont été convoqués par leurs chefs d’établissement qui leur ont proposé, selon les cas, d’abaisser le nombre d’heures d‘enseignement en LCA, d’assurer l’intégralité de ces heures en HSA (jusqu’à 4 HSA par enseignant !) voire de supprimer totalement cet enseignement susceptible pourtant d’apporter beaucoup à tous les élèves.

    Au vu de la mise en application difficile de ces groupes de niveau, de nombreux collègues craignent de grosses difficultés dans leur matière mais également dans les autres, la disparition certaine des dispositifs d’aide et de soutien, des tensions entre les enseignants de différentes matières qui seront mis en concurrence sur les fameuses heures de marge et des emplois du temps catastrophiques tant pour les enseignants de français et de mathématiques que pour les autres par répercussion. Comment imaginer ne pas avoir à faire face à une importante dégradation des conditions de travail ! Et pourtant, il semblerait bien que personne ne se bouscule pour s’inscrire aux concours de recrutement des enseignants. Quid du choc d’attractivité ?

    La réforme du collège prévoit également de redonner au conseil de classe la décision finale concernant le passage en classe supérieure ou le redoublement d’un élève. Fini le « dernier mot  aux parents », finis les petits arrangements dans le bureau du chef d’établissement entre parents et chef d’établissement. Sur ce point, le SNCL est totalement d’accord.

    De plus, la réussite au DNB devrait devenir un pré-requis indispensable pour l’entrée en seconde, ce qui paraît d’une logique implacable. Comment laisser un élève aborder des situations pédagogiques et des notions complexes sans maîtriser les acquis de base de la fin du cycle 4 ?

    Pour ces élèves ayant échoué au DNB, il a été prévu d’instaurer des classes « prépa-lycées » dans certains lycées à la rentrée 2024, expérimentation qui sera étendue par la suite à tous les lycées. Cette classe leur permettra de « consolider leur niveau, rattraper leur retard et être mieux armés pour la suite ».

    Ces mesures prévoient également en ce qui concerne le DNB d’abandonner les notes liées aux « compétences » du LSU pour les remplacer par un réel contrôle continu à partir des notes obtenues en classe de 3ème comme c’était le cas auparavant. Qui plus est le ratio contrôle continu/notes finales sera revu, ces dernières comptant dès la session 2025 pour 60 %.

    Et enfin, toujours en ce qui concerne le DNB, exit le « bidouillage des notes » qui avait souvent lieu au moment des corrections comme pour le baccalauréat.

    Le SNCL se réjouit de cette prise de conscience même s’il est certain que des établissements verront leur moyenne de reçus au DNB chuter dangereusement

    Le SNCL reconnaît une prise de conscience des difficultés du collège par le ministère mais pense que la route est encore longue avant d’obtenir des améliorations notables, en particulier si l’on considère que peu de moyens ont été réellement débloqués pour cette réforme.

     

    Sur le même sujet : 

    « Choc des savoirs » : affichage politique et moyens inexistants

    – Le « choc des savoirs » au lycée : quelles conséquences ?

  • Brevet obligatoire et classe prépa-seconde : des précisions sur la phase pilote

    Dans le cadre de la réforme du « Choc des savoirs » annoncée par Gabriel Attal, l’obtention du Diplôme National du Brevet des Collèges sera rendue indispensable pour accéder au lycée à partir de la rentrée 2025.

    Les élèves n’ayant pas réussi à obtenir le précieux sésame devront dès lors intégrer pendant un an une classe dite de « préparation à la seconde ». Les textes réglementaires régissant ce dispositif ne sont cependant pas encore sortis, et plusieurs zones d’ombre sur son organisation demeurent.

    Mais la phase pilote, elle, débutera dès septembre 2024 : les décrets et notes de services qui l’encadrent permettent de mieux comprendre à quoi devrait ressembler le dispositif final.

    Pour cette phase, seul un certain nombre de lycées de secteur seront susceptibles d’accueillir une classe de prépa-seconde (a priori un par département). Par la suite, comme l’indique la note de service du 17 mars 2024, le déploiement devrait s’effectuer sur l’ensemble des lycées à la rentrée 2025. 

    Les premiers lycées de secteur à accueillir ces nouvelles classes seront identifiés par les recteurs en fonction de « leur taille, leur polyvalence, et le nombre d’élèves parmi leurs effectifs n’ayant pas été reçus favorablement au DNB ». 

     

    Les classes prépa-seconde, de quoi s’agit-il ? 

    La classe prépa-seconde est en quelque sorte une classe relais : elle accueillera les élèves admis dans leur lycée (GT ou pro) mais n’ayant pas obtenu le DNB. Les élèves ainsi reçus bénéficieront d’un enseignement réparti en trois grands volets : un remaniement des connaissances du cycle 4, une préparation aux connaissances du lycée, mais aussi le renforcement méthodologique et la découverte des métiers et des formations.

    Elle aura pour but de pratiquer une pédagogie dite « de projet » et différenciée pour aider les élèves à valider les compétences requises au bon déroulement d’une classe de seconde. 

    À l’issue de cette classe prépa-seconde, les élèves pourront rejoindre leur différents vœux d’affectation d’origine, ou bien s’ils le souhaitent changer d’orientation à la suite de cette année d’approfondissement. 

     

    Quels sont les élèves concernés ? 

    Pour cette phase pilote, seuls les élèves n’ayant pas obtenu le DNB mais admis dans le lycée de leur choix et « souhaitant participer au dispositif » pourront accéder à la classe de préparation à la seconde. Par la suite, la participation ne sera plus sur la base du volontariat mais bien obligatoire.

    Si un élève passe en session de rattrapage pour le Brevet, il commencera l’année dans une classe de seconde « typique » avant d’intégrer la classe relais si le rattrapage s’avère infructueux. 

    Enfin, il s’agira d’accueillir aussi « les candidats à l’apprentissage sans solution parce qu’ils n’ont pas réussi à signer un contrat d’apprentissage dans la période de trois mois. ».

     

    En quoi serait-ce une innovation ? 

    La note de service met en exergue une pédagogie différenciée pour ces classes relais. Tout d’abord, la direction de l’établissement devra désigner une équipe pédagogique spécifique qui prendra en charge cette classe à besoins particuliers en insistant lourdement sur la démarche de projet. 

    Ces projets, conçus de manière collective avec l’établissement, pourront accompagner les élèves tout au long de l’année et permettre une construction du savoir « plus adaptée à la classe et aux besoins qu’elle poursuit ».

    La note poursuit en incitant l’équipe pédagogique à mettre en place un apprentissage de proximité, c’est-à-dire, un tutorat. 

    Il est aussi précisé que les différentes évaluations devront être le moins possible sommatives (basées sur la somme de connaissances) mais, au contraire, formatives (permettant en théorie un apprentissage en continue et basées sur les points forts de l’élève). 

     

    Sur le papier, d’accord, mais en pratique ?

    À ce jour, le Gouvernement n’a pas encore communiqué les détails de la mise en pratique du dispositif définitif. Nous ignorons, même à la phase expérimentale, quels seront les lycées concernés, le nombre de classes créées ou les effectifs attribués à ces classes. 

    De même le SNCL se montre sceptique sur le financement de ces nouvelles missions compte tenu des réductions budgétaires annoncées par le Gouvernement et le manque d’enseignants déjà connu pour la rentrée prochaine.

     

  • Groupes de niveaux : le gouvernement s’entête en dépit du manque d’enseignants

    Après les déclarations mesurées de Nicole Belloubet au début du mois de mars, qui évoquait la possibilité de déroger aux groupes de niveaux pour les établissements qui le souhaitaient, nous avons pu croire pendant un temps que le ministère était revenu à la raison : il avait pris acte du chamboulement que provoquerait la mise en place de cette réforme de manière aussi précipitée et sans concertation avec les acteurs de terrain ; il avait entendu la demande du SNCL à mettre en place un moratoire d’un an.

    C’était sans compter l’entêtement et l’omniprésence de Gabriel Attal, qui contredisait sa ministre quelques jours plus tard : qu’importe les blocages organisationnels, qu’importe le manque d’enseignants pour assurer cette réforme, les groupes de niveau seront bien mis en place pour les classes de 6ème et 5ème dès la rentrée prochaine.

    L’arrêté publié le 17 mars 2024 apporte néanmoins des modifications mineures au projet initial :

    –     Conformément à l’évolution impulsée par Mme Belloubet, la notion de « niveau » à été supprimée, le texte parle simplement de « groupes », laissant aux établissements le soin de décider des critères qui guideront leur constitution ;

    –    Ces enseignements pourront être assurés en classe entière jusqu’à 10 semaines dans l’année, notamment en début d’année pour laisser le temps aux enseignants de réfléchir à la constitution des groupes. Si cette deuxième mesure a sans doute pour but de donner des gages de souplesse aux chefs d’établissements, elle ne résout pourtant pas les difficultés d’organisation que poseront tôt ou tard ces groupes. Et que feront pendant ce temps les collègues pour lesquels une partie de leur service dépend de la division des classes en groupes ?

    Le principal obstacle cependant demeure le manque drastique d’enseignants pour assurer les heures supplémentaires générées par ces groupes. Nicole Belloubet a d’abord évoqué une somme équivalant à 2830 postes, avant de revenir sur sa déclaration en comptabilisant « seulement » 2330 ETP. Comment y faire face, alors que les enseignants de lettres et plus encore de mathématiques sont déjà ceux dont l’école manque le plus ?

    En effet, la crise d’attractivité du métier est loin d’être résolue : les mal nommées « revalorisations », largement insuffisantes notamment en milieu et fin de carrière, n’ont sans surprise pas suffi à attirer plus de jeunes vers le métier. En témoigne le nombre d’inscrits aux concours, toujours en baisse.

    Au moins le ministère semble-t-il en être conscient, puisqu’il en est réduit à appeler à la rescousse les professeurs des écoles et même… des professeurs retraités : on connait le succès que cet appel a eu même en pleine crise du COVID… Bien sûr, sont également appelés en renfort toujours plus de contractuels, formés pendant l’été à la hâte – voire pas du tout – avant d’être parachutés devant des classes en septembre.   

    Le SNCL dénonce l’entêtement du gouvernement qui persiste à passer en force sans écouter les acteurs de terrain, et les effets délétères qu’auront ces groupes mis en place dans la précipitation et sans les moyens nécessaires.

    Il appelle à rouvrir le chantier de la revalorisation des enseignants, notamment ceux en milieu et fin de carrière, afin de répondre au problème fondamental qu’est la perte d’attractivité de notre métier.