Alors que des signaux persistants laissent à penser que les concours et le corps des agrégés pourraient être remis en question, le SNCL était reçu au ministère et lui a demandé de préciser ses intentions…
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PRESIDENTIELLES 2022 : échanges avec les équipes de campagne- EELV Yannick Jadot
(n°625, page 17 : Elections présidentielles 2022, un avenir pour l’Education nationale ?).
Comme promis, nous continuons de partager avec vous ici la synthèse des échanges ayant eu lieu après la date de parution du bulletin.
Aujourd’hui c’est au tour de Yannick Jadot et d’Europe Ecologie Les Verts. Le SNCL a pu échanger longuement avec deux responsables éducation de l’équipe de campagne : M. François Thiollet (professeur d’histoire-géographie, membre du conseil fédéral et trésorier national du parti EELV) et Mme Djehanne Gani, déléguée éducation de Yannick Jadot.
2017-2022 : le bilan selon EELV
Pour les représentants écologistes, les cinq années de gouvernance Blanquer s’apparentent à une véritable O.P.A sur l’éducation. Prétendant au départ remettre au cœur de l’action les enjeux pédagogiques, le ministère a finalement sombré dans un pilotage centralisé et autoritaire, ponctué de réformes brutales appuyées sur des approches pseudo-scientifiques plus que discutables. Les professeurs en sortent perdus, et plus encore leurs élèves. De nombreux collègues aspirent désormais au changement.
Être élus, pour quel mandat ?
Pour autant, il ne s’agit pas de faire complètement marche arrière : au lycée selon EELV, une réforme du baccalauréat était nécessaire, et les représentants écologistes plaident pour le maintien d’une part de contrôle continu. Ils ne croient pas à la pseudo-égalité de l’ancienne formule du Bac. Ils souhaitent mettre en place une coopération renforcée des équipes : amener les professeurs à travailler ensemble à l’échelle du bassin et intégrer la coopération entre élèves dans l’évaluation.
Au collège, ils souhaitent une ouverture à tous les savoirs, y compris les plus pratiques. Ils restent attachés à l’idée du collège unique et souhaiteraient que les familles puissent être associées dans le choix des programmes. L’école doit aussi s’ouvrir sur la proximité, selon eux, en se tournant vers les artisans locaux et les associations.
La reconnaissance du métier d’enseignant est une priorité pour Yannick Jadot : celui-ci promet une revalorisation moyenne d’environ 20% pour les débuts et milieux de carrière.
L’équipe de campagne se montre également très engagée sur la question de l’inclusion, souhaitant l’école la plus inclusive possible. Pour eux, les enseignants doivent être formés aux questions sociales et cognitives. Les AESH doivent être intégrés dans la fonction publique. La disparité de moyen des différentes régions et collectivités appelle une péréquation par l’Etat. Il faut également revoir la participation des établissements privés aux frais de fonctionnement.
CE QU’EN PENSE LE SNCL :
Le SNCL est attaché au caractère anonyme et aux épreuves nationales du baccalauréat historique. Contrairement à l’équipe de campagne EELV, nous croyons à son équité. Si une part de contrôle continu reste acceptable dans une nouvelle formule, celle-ci doit être réduite et circonscrite, faute de quoi le lycée se transformera peu à peu en bac permanent et à la carte.
L’indépendance des programmes est une question sensible remise en avant par l’actualité : le SNCL rappelle que les fonctionnaires sont au service de l’Etat, et non de telle ou telle doctrine gouvernementale. Les programmes doivent en conséquence être élaborés en dehors de toute pression ou de toute ingérence. Pour nous, ce n’est pas la place des familles d’intervenir à ce niveau. De même, le localisme est une boite de Pandore qui pourrait faire courir de nombreux risques à notre éducation, en ouvrant la porte aux influences locales, ou aux sponsors.
Encourager les savoirs pratiques utiles pour l’épanouissement quotidien des jeunes citoyens est une idée respectable, mais comment la concilier avec celle du collège unique ? Pour le SNCL, au contraire, le collège unique a fait la démonstration de son échec. Notre syndicat continue de plaider pour un retour à la diversité des parcours dès la 4e, avec le droit à l’essai et à la découverte professionnelle renforcée pour les élèves qui y aspirent.
Concernant la revalorisation des enseignants, le SNCL prend acte d’une mesure très attendue et à la fois plus réaliste que les propositions du Parti Socialiste, mais aussi plus cohérente en privilégiant les débuts et milieu de carrière, moyen de lutter contre la désaffection de nos métiers chez les jeunes à l’heure actuelle.
Enfin, concernant l’inclusion, le SNCL rappelle que, pour lui, celle-ci a ses limites : toute inclusion ne doit se faire que dans un contexte favorable préalablement établi, tandis que des centres spécialisés doivent continuer d’exister à la fois pour accueillir les élèves handicapés avant leur inclusion, mais aussi pendant ou après en cas de besoin, tout en offrant une alternative aux enfants ne pouvant absolument pas entrer avec profit dans les apprentissages scolaires.
Rendez-vous au prochain candidat !
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13 janvier 2022 : » le dialogue social est total » !
Menues annonces, petits comptes d’épicier qui tiennent facilement sur un simple post-it, insultants et dérisoires.
C’est hélas désormais la norme dans les stratégies de communication gouvernementale, à chaque geste concédé, à chaque renfort annoncé à tel ou tel service public, les chiffres sont gonflés de moyens qu’il était en réalité déjà prévu d’allouer ou de sommes d’argent déjà budgétées. Urgence ou non, crise sanitaire ou pas, on ne peut quand même pas s’attendre à ce qu’en haut lieu on déroge à la rigueur idéologique. Le chiffre de 3300 contractuels ainsi fabriqué est à mettre en perspective avec les 2300 contrats non renouvelés en septembre dernier dans la seule académie de Créteil, ou les 500 autres ayant connu le même sort dans l’académie de Versailles. Avec cette petite rallonge apparente, le ministère ne compense donc même pas la perte d’agents qu’il a lui-même organisée au beau milieu de la crise sur l’ensemble des académies et malgré nos cris d’alerte à la rentrée. Formidable mansuétude !
Le SNCL prend toutefois acte des renforts administratifs et de surveillance accordés, mais en termes d’enseignement, l’annonce d’hier se limite donc au recrutement des candidats aux concours sur liste complémentaire, soit selon les mots même du ministre « quelques centaines de personnes ».
Ce sont donc quelques centaines de personne qui vont devoir sauver l’école de France ! Plus que jamais il parait illusoire d’espérer voir cette administration connaitre enfin un sursaut de conscience et s’engager véritablement dans la lutte contre la catastrophe de la covid-19 en milieu scolaire. L’essentiel des arbitrages rendus consiste en vérité, encore et toujours, à minimiser cette catastrophe. C’est pour cela que ce ministre qui ne doute jamais de rien a osé sur la première semaine de janvier déclarer le nombre de contaminés à « quelques 50 000 élèves », quand les statistiques publiques, vérifiables et certaines, faisaient, elles, état de 398 137 enfants atteints.
Ce ministère ne combat pas une épidémie, il soigne une opinion publique et cherche à remporter la bataille des chiffres, préférant stigmatiser une part de la population pour satisfaire l’autre, notamment en imposant l’éviction de sept jours des collégiens et lycéens cas contact non vaccinés.
Concernant le déploiement des capteurs de CO2, le ministre s’est contenté de renvoyer la responsabilité vers les collectivités locales, répétant ce qu’il a déjà avancé à plusieurs reprises comme justification de la lenteur de ce déploiement dans les écoles : le fond existe, ce sont les départements et les régions qui ne le sollicitent pas. Ce qu’il faut comprendre, c’est donc que même après des mois d’appels à l’aide, après la forte mobilisation des personnels hier et avec l’explosion des contaminations en milieu scolaire que nous connaissons actuellement, il n’y aura pas de politique volontariste et contraignante de l’Etat en la matière. Mais il est probablement utopique de l’attendre d’un Etat qui n’a même pas su ou voulu organiser une chaine d’approvisionnement continu en masque FFP2 pour ses agents les plus exposés à la promiscuité avec les publics non masqués, et daigne seulement aujourd’hui en promettre 5 millions après des mois d’attente et des semaines de contamination galopante.
Le report des épreuves du baccalauréat de mars, qui s’impose d’évidence un peu plus chaque jour à tout enseignant aujourd’hui confronté à des classes clairsemées et des taux d’absence d’élèves qui atteindront bientôt les 18%, ne sera pour l’heure qu’envisagé, et ultérieurement. Là encore, l’image prime sur le réel, JM Blanquer étant moins soucieux de la réussite des élèves que de ne pas désavouer sa réforme du bac si médiatisée.
Le ministre a enfin déploré « le manque de dialogue », déclaration pour le moins surprenante de la part d’un homme qui, au contraire, il y a quatre jours seulement, avait déclaré : « le dialogue social est total » et pour qui la stratégie qui consiste à faire passer le noir pour du blanc en déclarant à chaque fois l’exact contraire de la vérité était devenue un mécanisme de défense aussi systématique que ridiculement flagrant.
Alors aujourd’hui, changement de style ?
On promet rue de Grenelle des rencontres bimensuelles avec les organisations : heureuse initiative au bout de plus de deux ans de crise et à trois mois de la fin de la mandature !
La cause de notre ministre est si perdue en matière de dialogue social que même une main frêle soudainement tendue de sa part fait pressentir davantage une gifle ou un piège que l’offre d’une aide sincère.
Le SNCL espère que l’intersyndicale nationale signataire de l’appel du 13 ne s’abaissera pas au satisfécit après ce dernier numéro d’un illusionniste passablement fatigué.
Le SNCL appelle tous les personnels à résister malgré tout au découragement, à dénoncer et faire connaitre au plus grand nombre les dysfonctionnements, les mises en danger, les pressions et les intimidations qu’eux-mêmes et leurs élèves subissent, et à user de leur droit de retrait chaque fois que nécessaire. Il les encourage à poursuivre la mobilisation, seul moyen de contraindre le ministère à faire tomber le masque et se montrer enfin à la hauteur des enjeux.
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RIPEC 2023 : les ITRF se contenteront des miettes !
Quand on sait que ces derniers sont environ 40 000 sur l’ensemble du territoire national, on comprend aisément le caractère dérisoire de leur future « prime » : 45 euros par an et par personne en moyenne, soit 3,75 euros par mois !
Certes la philosophie du RIPEC place la fixation de ces primes entre les mains des présidences universitaires qui pourront très bien décider des mesures « différenciées ». Ce qui signifie que certains pourront toucher davantage… et d’autres rien du tout. Mais au vu des montants engagés, cette mesure reste parfaitement dérisoire et insultante pour les personnels concernés.
L’ironie de ce nouveau régime parait d’autant plus cruellement lorsque ce dernier est mis en perspective avec la réforme des retraites à venir : en effet, il ne faut pas oublier que les « revalorisations » concédées actuellement par la gouvernement dans le scolaire comme dans le supérieur sont en vérité financées par l’anticipation des économies que s’apprête à générer la future réforme des retraites. En d’autres termes, le gouvernement paye d’avance des primes de misère avec l’argent qu’il s’apprête à piocher sur le montant de nos pensions ou en reculant notre âge de départ à la retraite : merveille de générosité !
Si on ajoute à cela l’effet de l’inflation (qui réduit naturellement le poids financier réel des sommes engagées), on voit clairement que tout ceci n’est qu’un sinistre jeu de vase communicants, dont les agents vont sortir plus que perdants…
Le SNCL et son allié le SAGES refusent cet état de fait et ont engagé une candidature commune aux prochaines élections professionnelles de l’enseignement supérieur et de la recherche pour défendre une autre approche économique et faire entendre la voix des ITRF.
Du 1er au 8 décembre prochains, tous les ITRF de France pourront voter pour la liste SAGES-SNCL : une liste d’union syndicale strictement professionnelle, vétéran de l’action juridique pour faire respecter le droit et obtenir des avancées notables tant au niveau national qu’européen.
A lire également :
– RIPEC : Qu’est-ce que c’est ? (dans notre bulletin national offert)
– Supérieur : pourquoi la liste SAGES-SNCL est celle qui vous défendra le mieux
– Pour une extension du RIPEC aux enseignants contractuels du supérieur
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Pour une extension du RIPEC aux enseignants contractuels du supérieur
La première Ministre a répondu à la demande du SNCL et du SAGES : la question de l’extension du RIPEC aux enseignants contractuels du supérieur sera traitée au prochain Conseil Social Ministériel de l’ESR. Explications…
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Supérieur : pourquoi la liste SAGES-SNCL est celle qui vous défendra le mieux
PRAG, PRCE et enseignants contractuels :
– nous sommes les seuls à avoir déjà agi pour que vous soyez pleinement reconnus et traités comme des enseignants du supérieur à part entière (RIPEC, traitement, temps de service, liberté académique, intégration facilitée dans un corps d’enseignant-chercheur).
– notre liste est la seule à avoir placé en position éligible un PRAG ou un PRCE ou un enseignant contractuel (voir notre tableau comparatif). Voter pour notre liste est votre seule chance d’avoir au moins un élu qui vous représente vraiment au Comité ministériel de l’ESR, dont le rôle va être déterminant pour l’évolution, souhaitable ou fatale, de vos statuts.
Contractuels, nous sommes les seuls à :
– avoir déjà agi en justice contre les discriminations les plus importantes vous concernant (voir notre video et notre action juridique)
– les plus décidés et les plus compétents juridiquement pour combattre les autres discriminations dont vous êtes victimes (vous n’avez pas à assurer la surveillance d’examens ne relevant pas de votre service d’enseignement, ni à vous substituer à d’autres pour les corrections de copies. Cf. jugement du CAA Nancy 28 avril 2022),
– avoir placé un contractuel en position éligible (voir notre tableau comparatif)
Personnels Itrf : pour vous aussi, assez de mépris. Nous réclamons pour vous :
– des primes équivalentes à celles des personnels placés sous gestion régionale
– un déblocage des évolutions de carrière avec formation continue de qualité pour réactualiser les connaissances, une augmentation du nombre de postes et le développement de listes d’aptitudes.
– Plus d’infos sur le RIPEC : les ITRF se contenteront des miettes
Pour les salaires, les conditions de travail, les retraites de tous les personnels, vous êtes assurés que notre élu n’en fera pas moins que ceux des autres syndicats (voir notre profession de foi). Et que ceux-ci ne voudront pas ou ne pourront pas en faire autant que nous pour les Prag, Prce, Contractuels et Itrf.
Enseignants-chercheurs et chercheurs titulaires, tolérer les discriminations à l’encontre des PRAG, des PRCE et des contractuels conduirait à terme à la dégradation accrue de vos conditions de travail, à une totale soumission hiérarchique. Défendez avec nous une conception et une pratique fonctionnelles de la liberté académique, qui respecte les prérogatives propres de chaque corps ou catégorie. Nous sommes les seuls à avoir agi au niveau européen pour la défense de la liberté académique et vous aussi allez avoir besoin très bientôt de nos compétences juridiques pour défendre la vôtre face à la gestion administrative et autoritaire croissante de l’ESR.
Pour que soient incarnées et défendues toutes ces revendications au Comité Social d’Administration Ministériel (Csam) de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le vote utile est celui pour la liste Sages & Sncl par vote électronique du 1er au 8 décembre 2022.
SAGES et SNCL sont vos syndicats avocats
Télécharger notre liste de candidats pour ce scrutin et notre profession de foi
Prag et Prce, pour que les étudiants arrivant du second degré soient le mieux préparés possible pour suivre des études supérieures, 2 autres scrutins pour les PRAG et les PRCE :
- CAPN (Commission Administrative Paritaire Nationale) :
Liste SNCL-SIES-SAGES
- CAPA (Commission Administrative Paritaire Académique) :
Liste SNCL-SIES-SAGES ou SNCL-SAGES selon les académies
A lire également :
– RIPEC : Qu’est-ce que c’est ? (dans notre bulletin national)
– Pour l’extension du RIPEC aux contractuels
– RIPEC : les ITRF se contenteront des miettes
Pour rester toujours informé, découvrez nos sites dédiés selon votre statut :
PRAG et PRCE :
https://prag-prce.blogspot.com/
https://www.youtube.com/channel/UCnjyfZRrsY_6FYqUkWkStbA
Contractuels :
https://sages-ecs.blogspot.com/
https://www.facebook.com/people/SAGES-ECS/100087356134898/
https://www.youtube.com/channel/UC8yuDCze1652-Plesft6ikg
Enseignants chercheurs :
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GUADELOUPE – communiqué de presse SNCL
Depuis le 17 juillet dernier, des dizaines de collectifs et une intersyndicale professionnelle se sont organisés en Guadeloupe pour porter la parole de personnels des services publics, de la jeunesse, et plus largement de toute une population insulaire épuisée, en colère, et exprimant le refus du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale. Afin d’être entendus par les autorités, ces organisations ont manifesté sans relâche, chaque samedi, pacifiquement, ceci donc maintenant depuis plus de quatre mois. La section du SNCL de Guadeloupe a été partie prenante de ces manifestations afin de faire entendre la souffrance et le désarroi des personnels de l’Education nationale.
Aucun pouvoir public n’a répondu à ces appels. Nos collègues ont été ignorés avec un mépris insupportable, alors que chacun d’entre eux constituait un avertissement qu’il aurait été raisonnable d’entendre.
La situation en Guadeloupe est d’une gravité qu’on peine à reconnaitre en métropole. Elle n’est pas la conséquence du seul contexte sanitaire, qui n’est qu’un facteur aggravant ayant mis en lumière d’autres problématiques bien plus profondes et anciennes. Elle est le résultat de décennies de méjugement et de renoncement de la part des gouvernements nationaux successifs comme de celle des responsables politiques locaux.
Comment appliquer des mesures sanitaires prescrites de loin, à Paris, dans des écoles et des collèges de Guadeloupe parfois contraints de fermer, faute d’alimentation en eau ?
Comment accepter les 1 600 mises à pied prononcées contre les personnels soignants de l’île aujourd’hui, ces mêmes qui, au plus fort de la crise covid, quand il n’était pas encore question de vaccin, ont sauvé des vies au prix des leurs et porté à bout de bras le système de soin guadeloupéen, sans aide et sans moyens ?
Comment admettre les suspensions de salaire dont on menace aujourd’hui les assistantes sociales et les psychologues de l’Education nationale qui n’acceptent pas de se voir imposer les obligations vaccinales découlant de textes qui ont été pensés d’abord pour les soignants pédiatriques dont le travail implique une promiscuité évidemment très différente avec les enfants ?
Comment comprendre que l’Etat français, qui avait mis six semaines à envoyer des respirateurs et de l’oxygène sur place lors de la première vague de la covid-19, met deux jours pour y déployer le RAID et le GIGN ?
Aussi, le ras-le-bol et la colère engendrés par la déconsidération ressentie par les Guadeloupéens sont, en métropole, trop hâtivement assimilés à une seule posture anti-vaccinale.
Le SNCL condamne fermement tous les débordements de violence mais tient à faire savoir que l’abandon de tout dialogue social de l’actuel gouvernement lui fait aujourd’hui porter une responsabilité indéniable dans ces dérives qui auraient pu être largement évitées si, depuis quatre mois, avaient été à chaque fois préférés le dialogue à l’ignorance, la négociation au blocage, et la pédagogie de terrain à la froideur autoritaire de l’administration.
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BAC 2022 : stoppons la machine infernale
Détruire le bac, c’est faire disparaitre le dernier obstacle à la mise en place du fameux continuum BAC-3/BAC+3 qui, demain, permettra enfin la désagrégation de la licence universitaire et l’appauvrissement continué du lycée, sources d’économies tant espérées par les ministères sucessifs.
Pour cela, tout a été bon. L’instauration rapide et successive de plusieurs contre-réformes bricolées, sans recul ni évaluation, destinées à échouer afin de mieux justifier ensuite leur supression et avec elles tout caractère réellement équitable et national du soi-disant nouveau BAC.
En moins de trois ans, le basculement en contrôle continu intégral de nombreuses épreuves, l’instauration d’une épreuve dite « de grand oral » de pure forme au détriment du fond, l’émergence d’algorithmes secrets de sélection des futurs étudiants via parcoursup et l’appauvrissement discipinaire drastique des enseignements de lycées auront bientôt eu raison des dernières exigences et de toute forme d’équité ou d’excellence au sein des établissements.
Un bac bradé, trafiqué, à la carte, asservi au local, aux résultats ajustables (par des commissions qui tiendront finalement peu compte des notes saisies par les enseignants) n’a plus aucun sens et signe le plus haut renoncement à la mission d’instruction publique, qui pour mémoire ne consiste pas à formater de futurs adultes communicants mais bien à instruire et former des citoyens éclairés.
C’est en tout cas la vision que le SNCL défend et c’est la raison pour laquelle nous dénonçons aujourd’hui trois points fondamentaux du travail de sape mené par le ministre.
1 / Non au P(L) E !
Le projet local d’évaluation (renommé projet d’évaluation après que M. Blanquer s’est rendu compte que l’adjectif « local » révélait un peu trop l’intention véritable de cette mascarade) n’a aucun fondement réglementaire. Il ne relève en aucun cas des obligations statutaires des enseignants. Il va même à l’encontre de leurs statuts qui (jusqu’à ce jour au moins) leurs garantissent encore la liberté pédagogique individuelle.
Aucun enseignant ne doit se voir imposer, ni par la direction administrative de son établissement, ni par un quelconque conseil pédagogique, la manière qu’il estime être la meilleure d’évaluer ses élèves. Aucun conseil d’administration, aucun chef d’établissement, aucun règlement intérieur n’est en droit d’imposer à un enseignant comment, quand, combien de fois et avec quels coefficients il compte évaluer ses élèves, ni de lui faire renoncer à certaines formes d’évaluation (formative, normative,…) au profit d’une seule. Le professeur reste souverain dans sa classe et ne reçoit de conseils en matière pédagogique que de son inspecteur disciplinaire.
Si nous sommes aujourd’hui assommés, décontenancés, sous pression constante et nous sentons isolés, il est temps pour nous de réagir et de nous rassembler !
Le SNCL invite tous les collègues à boycotter toute réunion et toute activité organisées en vue de la constitution d’un PE. Les collègues qui ont déjà été contraints par la désinformation ou l’intimidation à ficeler ce PE doivent réagir : ce projet n’est pas obligatoire et rien ne les empêche de se dédire et de refuser de s’y conformer.
Le SNCL encourage tous les collègues à continuer la pratique et la fréquence des devoirs de leur choix, ainsi que l’attribution des coefficients de leur choix, en toute liberté, selon ce qu’ils jugent le plus adapté à chacune de leurs classes, ce qui d’ailleurs leur incombe statutairement. Nous savons tous qu’une division ne fait pas l’autre et qu’une approche évaluative qui fonctionne avec un groupe sera inefficiente avec un autre. Il est impossible de renoncer à cette marge d’ajustement pédagogiquement essentielle juste pour faire plaisir à Bercy qui considère ne plus avoir les moyens de payer aux jeunes Français l’organisation, l’encre et le papier d’un vrai bac national.
2 / NON aux rattrapages imposés !
Avec les nouvelles règles de ce pseudo-bac, nos élèves ont d’ores et déjà compris l’intérêt comptable qu’il y avait pour eux à esquiver certains devoirs. Les stratégies d’évitement se multiplient et ce fléau ne fait que commencer. A ce rythme, ce sont bientôt des cohortes entières d’élèves qui se feront passer pour défaillants pour lesquels il faudra produire un travail supplémentaire, organiser des créneaux de rattrapage et offrir des sujets alternatifs…
Actuellement, les positions adoptées à cet égard varient énormément d’une académie à l’autre, voire d’un établissement à l’autre. Alors que certains lycées semblent de bonne volonté pour appliquer à la lettre la circulaire (l’organisation des épreuves de rattrapage incombe au chef d’établissement), d’autres commencent déjà à lorgner sur les enseignants en comptant sur leur bénévolat ! On leur réclame non seulement de faire le travail administratif de suivi et de comptage des absences, mais aussi de prévoir les emplois du temps et les créneaux de rattrapage, d’en assurer la surveillance (sur leur temps libre !), de trouver eux-mêmes une salle et de fournir un sujet ! peut-être devront-ils aussi balayer la classe après l’épreuve et assurer le repas de cantine à la pause midi ??
Le SNCL appelle tous les collègues à s’en tenir à l’application stricte de la note de service du 28 juillet 2021 (2E) : les épreuves sont organisées par le chef d’établissement et suivent le format des épreuves des candidats individuels (sous la responsabilité du rectorat). Nous invitons les collègues à ne pas prendre en charge l’organisation de ces épreuves dites « de rattrapage ». Nous devons refuser toute inscription de telles obligations dans les règlements intérieurs des établissements qui n’ont d’ailleurs aucune légitimité pour imposer une quelconque règle de notation.
Pour en savoir plus sur le sujet, à lire : Nouveau bac, choses vues (et entendues) en CA…
3 / En finir avec la mascarade du grand oral
De par sa nature même, le grand oral s’est présenté dès le début comme une épreuve anti-humaniste et inéquitable. Accompagné de grilles d’évaluation d’une imprécision flagrante, il a donné lieu lors de sa mise en oeuvre à des écarts de note si larges d’un jury à l’autre que son résultat s’apparente davantage à un jeu de la chance pour le candidat qu’à une réelle estimation de ses capacités d’éloquence. Le fait, par ailleurs, de privilégier cette éloquence à la solidité du contenu avancé, nous renvoie à des temps bien mornes pour la pensée savante, où l’imitation et la forme prévalaient sur l’innovation et le savoir. Alors que les candidats sont évalués par des jurys de trois personnes, ces jurys sont bien souvent constitués à la dernière minute et de professeurs qui soit n’ont pas les moyens d’évaluer l’exactitude et la rigueur de la présentation (parce que celle-ci relève par exemple d’un champ de savoirs complètement en dehors de leur discipline), soit constatent la totale vacuité des oraux présentés : exposés récités sans maitrise du fond, lecture ânonnée de contenu wikipédia, etc. Cette épreuve est une sinistre blague, tout de même assortie d’un coefficient 14 !
Pour le SNCL, il faut en finir avec ce gaspillage de temps et d’énergie qui ne fait que creuser l’inéquité entre les candidats. Le grand oral doit être supprimé.
Refus du PLE, refus des rattrapages et suppression du grand oral : trois mesures d’urgence pour sauver le baccalauréat français et éviter le naufrage de nos lycées que le SNCL portera en demande d’audience au ministère ! Si vous êtes d’accord avec nous, ne vous contentez-plus d’approuver, suivez-nous, aidez-nous à défendre notre vision exigeante de l’éducation ; adhérez !
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COLLÈGES : la situation sanitaire met en danger les personnels
Nombre d’entre eux flirtent avec l’épuisement, le burn–out.
Constatant que ce qui avait été annoncé comme provisoire dans de nombreux établissements est en train de s’installer dans la durée, face à des mesures insupportables au-delà de quelques semaines, nos collègues arrivent à la limite de leurs possibilités physiques et psychologiques Tout le monde avait accepté de croire que la fin serait rapide mais nombreux sont les enseignants qui ne savent plus vers qui se tourner pour crier leur désarroi. Beaucoup doivent encore cette année subir les conséquences d’un plan sanitaire mal compris ou mal mis en place par les directions et comme d’habitude, le collège demeure le maillon faible !
Plusieurs collègues nous ont alertés sur cette mauvaise interprétation des textes sur le plan sanitaire.
Tour d’horizon d’un premier trimestre bien difficile…
Il manque (encore et toujours) du personnel dans les collèges
Avant tout, en cette période de montée en flèche du virus, les équipes n’ont pu que constater de nombreuses carences tant au niveau des équipes médico-sociales qu’au niveau des enseignants.
Dans un premier temps, force est de constater que le personnel scolaire tant médico-social qu’enseignant a vu ses rangs se clairsemer à la rentrée des vacances d’automne.
De plus, en première ligne face au virus, les enseignants n’ont pas été épargnés. Atteints eux-mêmes, cas contact ou personnes à risques, à nouveau ils ne sont plus face aux élèves pour certains et, ce qui est plus grave encore, ne peuvent pas être remplacés faute de TZR (n’oublions pas les nombreuses fermetures de postes de TZR !) et de contractuels souvent « remerciés » à la dernière rentrée de peur d’avoir à la CDIser.Il en va de même pour les infirmiers, les médecins scolaires et les assistants sociaux dont un grand nombre manque à l’appel, pour certains d’entre eux d’ailleurs depuis le début de l’année, suite à des mutations sans remplacement. Un comble, quand on sait le rôle primordial que doivent jouer ces personnels dans la prévention et l’identification des cas covid !
Une organisation interne des établissements insoutenable
Mais ce n’est pas tout ! Alors que décembre approche, on dénombre encore de nombreux collèges qui entament leur seconde année de fonctionnement sous une organisation « une classe/une salle».
Zèle de certains personnels de direction ou anticipation de crainte de ne pouvoir faire face à une situation de crise ? Toujours est-il que ces derniers ne sont pas conscients des conséquences de cette organisation. Les élèves deviennent rapidement « propriétaires » de « leur » salle de classe, se l’approprient et voient les enseignants qui défilent comme des intrus.
Se crée alors un sentiment étrange où l’élève devient le « seigneur de ces lieux » et l’enseignant le pauvre paysan qui vient déposer son obole « pédagogique » qui n’intéresse plus personne. L’autorité des enseignants en pâtit sérieusement. Suite au plan de classes inévitablement fixe, les élèves sont continuellement assis à côté des mêmes camarades et arrive alors une dérive fusionnelle du groupe : ceux-ci s’emparent du pouvoir face à l’enseignant.Et que penser des élèves qui passent des semaines à côté d’un élève perturbateur, agité voire violent. Et surtout qui endosse la responsabilité des quelques minutes pendant lesquels le premier enseignant quitte la salle et le suivant arrive, minutes où les élèves sont laissés sans aucune surveillance et pendant lesquelles tout peut arriver ?
Même du point de vue sanitaire, il devient difficile de faire respecter les gestes barrières, l’aération entre autres. L’enseignant peut faire ouvrir les fenêtres à son départ, elles seront refermées dès qu’il aura tourné les talons…
Et pour nos collègues, ce rythme infernal entraîne une explosion de problèmes physiologiques : troubles musculosquelettiques, problèmes d’articulation, et même difficultés pour se rendre aux toilettes, les pauses étant mathématiquement réduites.
Les agents techniques territoriaux au bout du rouleau…
Autre groupe de personnel à bout, les agents d’entretien chargés de nettoyer et désinfecter (désormais plusieurs fois par jour) les collèges sont devenus, en bout de chaîne, ceux sur qui repose la désinfection des locaux. Malgré des tâches quotidiennes presque triplées, les équipes n’ont reçu pour ainsi dire aucun renfort. Cette situation, si elle pouvait être supportée quelques semaines, dure malheureusement, elle aussi, depuis des mois… Pour certains établissements, on a choisi de renoncer au protocole, les collèges sont nettoyés comme auparavant, faute de moyens humains. Aucun des équipements promis n’a été fourni, du plus simple : poubelles qui ferment (pour jeter les masques), au plus élaboré tels les capteurs de CO2 pourtant promis par certaines régions. Même les auto-tests covid ou les masques font défaut et ne sont plus fournis…
Le SNCL alerte les responsables et demande audience au ministère et à la DGRH sur cette problématique : il exige que les moyens nécessaires soient déployés de toute urgence pour réassurer la sécurité sanitaire des personnels et stopper l’essor des pathologies nouvelles constatés.
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NOUVEAU BAC : choses vues (et entendues) en C.A !
« Ce plan d’évaluation viendrait sceller, selon lui, un pacte de « transparence » entre l’élève et le correcteur : comme si, du jour au lendemain, le contrat tacite tissé depuis des lustres entre professeur et élèves ne suffisait plus ; sûrement la faute du Covid ?
Quelle naïveté… ou mauvaise foi… La réaction des parents ne se fait pas attendre ; moins enthousiastes, ils remarquent surtout que personne ne lira ce fichier d’une bonne vingtaine de pages malgré sa belle mise en page en couleurs. Et très vite, tout le monde s’accorde à dire que seul l’élève qui voudra contester une note consultera cette charte, et même qu’elle l’encouragera dans cette voie, comme une étrange redéfinition de la bienveillance.
Le plus drôle de l’affaire, c’est que chaque discipline, orientée par l’IPR qui supervisait la rédaction de la charte et veillait à tempérer les ardeurs des collègues un peu trop consciencieux (ou inconscients, c’est selon), a finalement vidé cette dernière de sa substance en amont, avec des formules préventive du type : « les élèves seront évalués selon les directives du B.O ». Autant dire qu’on atteint des sommets en terme de… vacuité.
Ubuesque aussi, l’évolution du règlement intérieur du lycée qu’on nous présente ensuite et qui en découle. Tout d’abord, rien de surprenant en ce qui concerne les épreuves certificatives : absence = zéro sauf si justifiée, auquel cas un rattrapage est organisé. Mais les choses deviennent tout de suite moins claires en ce qui concerne les notes de contrôle continu (40 % du nouveau Bac tout de même) : voici qu’on ne peut pas mettre zéro à l’élève s’il est absent mais il ne peut refuser de passer un devoir de rattrapage. Mais rien n’autorise explicitement l’enseignant à lui mettre zéro s’il est absent lors du rattrapage, ou du rattrapage du rattrapage, s’il s’obstine à refuser l’évaluation.
Cette prévoyance n’est pas un luxe parce qu’en réalité, et cela existe depuis quelques années déjà, des élèves s’arrangent pour ne plus venir en devoir dans les matières qui pénaliseraient leur moyenne. Ou alors ils se contentent des petites évaluations faciles, espérant pouvoir fonder leur moyenne dessus, sans passer par les évaluations plus difficiles. Certains parviennent même à obtenir le Bac en n’ayant jamais été évalués dans certaines disciplines car continuellement absents, les jurys de bac se chargeant de faire passer la pilule !
En poussant la « logique » à son comble dans le cas de plusieurs absents à un même devoir mais qui ne seraient pas « prêts » pour tel ou tel rattrapage, il faudrait prévoir un, deux, trois voire quatre devoirs de secours. Que cherche-t-on là au juste, à part le découragement et l’épuisement des correcteurs dévoués qui ne pensent qu’à échafauder l’évaluation la plus équitable possible ? Probablement à s’assurer qu’aucun désagrément de parcours ne viendra fâcher les parents d’élèves et les amener à faire des vagues dans l’opinion publique…
Ce n’est pas d’une charte dont les collègues ont besoin, mais d’une hiérarchie qui placerait sa confiance en eux, suscitant par là même la confiance de l’ensemble de la communauté et de la société, afin de leur permettre de travailler sereinement, sans pression ni surcharge inutile. Mais c’est plus difficile que de faire de belles annonces : vive le contrôle continu à la sauce Blanquer !