SNCL

Syndicat National des Collèges et des Lycées

  • Pacte : le compte n’y est pas et divise

    Dans 54 % des collèges et lycées, moins de 10 % de Pactes auraient été signés à ce jour, et aucun dans 30 % des établissements.

    Face à ce constat, les réunions pédagogiques incitant à la signature du Pacte se multiplient afin d’améliorer les chiffres actuels qui fragilisent la principale annonce d’Emmanuel Macron, la promesse faite aux parents qu’ils verraient « le remplacement systématique des enseignants absents ». Or, le dispositif reposant sur la base du volontariat et le compte n’y étant pas, la pression monte dans les établissements qui, pour certains, font du remplacement de courte durée un impératif avant de « débloquer d’autres briques », alors que rien ne l’impose dans les textes.

    Les collègues s’interrogent et nous font remonter la tension qui règne lors des réunions pédagogiques et en salle des professeurs. Le dispositif divise. De façon tout à fait entendable certains y voient une possibilité financière de sortir la tête de l’eau, d’autres dénoncent à juste titre aussi, une contractualisation impliquant une surcharge de travail qui ne remplace pas la revalorisation salariale attendue. Plusieurs évoquent aussi un sentiment de culpabilisation ou de crainte de la hiérarchie s’ils ne participent pas au dispositif, qui il faut le rappeler, est censé fonctionner sur la base du volontariat.

    Au vu des chiffres annoncés, l’incitation à s’engager dans une ou plusieurs missions du Pacte va se renforcer dans les tous prochains jours.

    Le SNCL se tient à vos côtés pour toute question, conseil ou soutien, dans la décision prise ou à prendre dans ce compliqué dilemme qui met à la fois au pied du mur tout en laissant la possibilité de dire non. 

  • Lutte anti-harcèlement : électrochoc ou effet d’annonce ?

    Cette année encore, les drames de collégiens mettant fin à leurs jours car ils étaient victimes de harcèlement se sont multipliés : Lucas, 13 ans, le 7 janvier 2023. Lindsay, 13 ans, le 12 mai 2023. Nicolas, 15 ans, le 5 septembre 2023. Ces évènements tragiques ont amené le gouvernement à ériger la lutte contre le harcèlement comme une « priorité nationale », selon les mots de la Première ministre.

    Cette annonce est assurément la bienvenue car il s’agit bel et bien d’un problème de fond : d’après les dernières études de la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), près d’un million d’enfants vivent une situation de harcèlement à l’école, soit environ un élève sur dix. Un collégien sur cinq a été victime d’au moins un acte de cyberviolence de façon répétée. Enfin, cette violence continue conduit à des fins tragiques avec une hausse de + 300 % de tentatives de suicide chez les jeunes de moins de 15 ans au cours des dix dernières années.

    Le dernier drame a également mis en lumière une gestion du harcèlement par le rectorat de Versailles très « problématique », des aveux même du ministre de l’Education nationale, avec une centaine de courriers de réprobations envoyés aux familles d’enfants harcelés. Le ton employé par la rectrice était en inadéquation totale avec les situations rapportées, pour ne pas dire inhumain. Le nouveau ministre a alors promis un « électrochoc » et l’arrivée d’un plan interministériel contre le harcèlement dévoilé fin septembre.

    Celui-ci s’inscrit dans le cadre du programme pHARe (programme de prévention et de lutte contre le Harcèlement) obligatoire dans les écoles et collèges publics depuis 2022. Programme aux ambitions louables, mais qui manque à l’heure actuelle des moyens correspondants, et reste malheureusement une vue de l’esprit dans de trop nombreux établissements. Le plan interministériel est pourtant censé le renforcer grâce à quelques nouveautés. Voyons ce qui est proposé réellement :

      – La création d’une « cellule dédiée au harcèlement » dans chaque rectorat, composée de « plusieurs personnes dédiées et formées à 100 % sur la question du harcèlement », qui se déplaceront au sein des établissements scolaires afin de tenter de dénouer des cas précis. Il s’agirait en réalité d’un simple renfort des équipes, puisque des référents harcèlement existaient déjà.

     – La mise en place de « cours d’empathie » mais pour l’instant réservés au premier degré, à partir de la rentrée de janvier 2024. Inspirés du modèle danois, ils ne concerneront pour l’instant qu’une école pilote par département. Leur efficacité reste par ailleurs à démontrer.

     – La mise en place d’un « questionnaire » soumis chaque année aux élèves pour recueillir leur parole… qui risque de faire doublon avec les questionnaires que beaucoup de professeurs principaux recueillent déjà à l’approche des conseils de classe. Et qui se chargera d’analyser les réponses à ces nouveaux questionnaires ? L’unique référent pHARe de l’établissement ? 

     – La fusion de deux numéros d’aide (le 3020 pour les familles et victimes, et le 3018 spécifiquement sur le cyberharcèlement) en un numéro désormais unique : le 3018, et l’augmentation des subventions à l’association qui gère la plateforme.

     – La possibilité pour la justice de confisquer le téléphone qui a servi au cyberharcèlement, voire d’interdire pour un temps l’accès aux réseaux sociaux pour le jeune harceleur. Mais il faut pour cela aller jusqu’à la condamnation. On peut par ailleurs douter de l’applicabilité ainsi que de la portée dissuasive de la mesure.

    Ces mesures s’ajoutent au décret n°2023-782 du 16 août 2023 qui permet, depuis la rentrée : dans le premier degré, de changer d’établissement un élève harceleur en cas de harcèlement « grave » ; dans le second degré, d’étendre la procédure disciplinaire aux cas dans lesquels des élèves commettent des actes de harcèlement à l’encontre d’élèves situés dans un autre établissement.

    Le SNCL se réjouit de certaines de ces mesures qui vont assurément dans le bon sens. Toutefois, il est permis de douter qu’elles aient vraiment l’effet d’un « électrochoc » et qu’elles suffisent à réduire significativement le nombre de cas de harcèlement, ainsi que leurs conséquences dramatiques en augmentation constante sur la dernière décennie.

    Le SNCL rappelle qu’une véritable politique de lutte contre le harcèlement ne pourra pas advenir sans renforcer les moyens financiers et humains alloués au fonctionnement du programme pHARe, et sans se préoccuper des problèmes de fond suivants :

     – Le manque d’infirmier(e)s, d’assistant(e)s de service social, de conseillers d’orientation-psychologues scolaires, très souvent partagés entre plusieurs collèges,

     – Le manque d’assistants d’éducation, recrutés en nombre insuffisant,

     – Les classes surchargées, qui ne permettent pas un suivi individuel attentif de chaque élève.

    En attendant, nous conseillons aux collègues de notifier toute suspicion de harcèlement au chef d’établissement, au CPE, au référent pHARe et au professeur principal, de préférence par la messagerie académique ou via le document de signalement en vigueur dans votre établissement, et d’en conserver une trace.

     

    Questionnaire d’auto-évaluation : comment ça marche ?

    Le ministre Gabriel Attal a également confirmé le 25 octobre dernier la mise en place d’un questionnaire d’auto-évaluation auprès de tous les élèves du premier degré (à partir du CE2) et du second degré au retour des vacances de la Toussaint. Cette action s’appuie sur la journée du 9 novembre, journée nationale de lutte contre le harcèlement.

    « Les élèves des écoles, collèges et lycées vont être invités à remplir une grille d’auto-évaluation anonyme visant à évaluer s’ils sont susceptibles d’être victimes de harcèlement » peut-on lire sur le site officiel du ministère. L’adhésion au programme pHARe devient également obligatoire pour les établissements.

    Tous les élèves se verront proposer de remplir une grille d’auto-évaluation anonyme visant à évaluer s’ils sont susceptibles d’être victimes de harcèlement à l’école. Le questionnaire n’est toutefois pas obligatoire. Il se présentera sous une forme spécifiquement adaptée pour les élèves de collège.

    Les résultats anonymisés seront étudiés à l’échelle de la division par le professeur principal de la classe. Ils donneront lieu également à des analyses globales au niveau de chaque collège. Enfin, un certain nombre d’établissements seront tirés au sort pour communiquer leurs résultats au ministère, à des fins de statistiques nationales. On ne sait toutefois pas l’ampleur du sondage réalisé, ni si le ministère communiquera ensuite tout ou partie des résultats : mais il y a fort à parier que ces derniers iront dans le sens des statistiques inquiétantes déjà connues et rappelées au début de cet article.

    Le questionnaire se déroulera sur deux heures de temps scolaire banalisées entre le jeudi 9 novembre et le mercredi 15 novembre, l’organisation restant adaptable dans chaque établissement. Les professeurs principaux seront prioritairement (mais pas nécessairement) sollicités au collège. Son contenu se divise en quatre parties : « avant d’aller à l’école », « à l’école », « sur internet ou sur les écrans » et « Comment te sens-tu ? » (44 questions en tout pour les niveaux de collège). La nature des questions est très variée : ont-ils mal au ventre ou à la tête avant d’aller à l’école ? Ont-ils déjà menti pour ne pas aller à l’école ? Ont-ils déjà été bousculés, insultés, désignés par un surnom humiliant ? Ont-ils déjà vu circuler sur les réseaux des images d’eux ou des propos les concernant contre leur volonté ? L’ensemble des questionnaires visent à dresser un bilan de leur expérience passée et présente face aux situations de harcèlement.

    Difficultés professionnelles liées au harcèlement, le SNCL vous soutient

    Les professeurs se voient attribuer une responsabilité grandissante dans la détection, la dénonciation et la remédiation aux faits de harcèlement, ce qui n’est jamais simple. Si vous avez un doute sur la procédure à suivre ou êtes confrontés à la moindre difficulté, en plus des dispositifs officiels gouvernementaux, n’hésitez pas à contacter votre section académique SNCL qui saura vous guider et vous épauler.

  • Remplacements de courte durée : nouvelle formule, vieille recette ?

    Les absences de courte durée des professeurs sont régulièrement pointées du doigt comme étant un problème de fond du second degré. Au point que le Président de la République ainsi que le Ministère de l’Éducation nationale ont érigé le remplacement de ces heures en priorité nationale ; annonce faisant évidemment mouche dans l’opinion publique.

    Rappelons pourtant que les professeurs comptent parmi les fonctionnaires au plus faible taux d’absentéisme, et que ces « absences » devant élèves sont en grande majorité dues à d’autres raisons de services (réunions, formations, sorties scolaires…) et non à des absences personnelles.

    Le décret 2005-1035 visait déjà à favoriser les remplacements de courte durée (RCD). Mais ceux-ci sont difficiles à mettre en place tout en conservant un intérêt pédagogique réel pour les élèves ; Ils étaient par ailleurs instaurés de manière très variable d’un établissement à l’autre.

    En cette rentrée 2023, le gouvernement est donc revenu à la charge avec un nouvel outil, le Pacte enseignant, et un nouveau décret concernant spécifiquement les RCD, le décret du 8 août 2023 (qui abroge celui de 2005). Par ailleurs, un guide à destination des chefs d’établissement, riche d’enseignements, « précise » et « complète » ce décret.

     

    Limiter les absences par tous les moyens

    Dès les premières pages du guide, on constate qu’avant même de chercher à optimiser les remplacements, les chefs d’établissement sont d’abord appelés à réduire les absences par tous les moyens possibles : vérifier la « pertinence » des sorties pédagogiques et les limiter si besoin, demander aux organisateurs de ces sorties d’identifier eux-mêmes les possibilités de RCD, entrainant ainsi un travail préparatif supplémentaire… Les annonces récentes de Gabriel Attal, qui demande à ce que dès cette année (avant généralisation à la rentrée 2024), 50% des formations continues soient organisées en dehors des face-à-face pédagogiques (soit le soir, les mercredis après-midi, et pendant les vacances) répondent à la même logique. Il s’agit de manière générale de limiter les absences face aux élèves en alourdissant notre temps et notre charge de travail, évidemment sans contrepartie financière.

     

    Le plan annuel de remplacement : comment ça marche ?

    Les RCD sont encadrés par un plan annuel de remplacement, élaboré en concertation avec les équipes pédagogiques et éducatives et le chef d’établissement à l’occasion (normalement) de la préparation de la rentrée. Il doit ensuite être voté en Conseil d’administration. Précisons que ce plan concerne tous les collègues, pas seulement ceux qui prennent une part de Pacte dédiée aux RCD. Il a pour but d’assurer chaque heure inscrite à l’emploi du temps des élèves en cas d’absence de professeur inférieure à deux semaines. Le plan détermine le nombre de créneaux ainsi que le délai dans lequel une heure de remplacement peut être confiée à ces enseignants.

    Le chef d’établissement sollicite prioritairement les personnels enseignants qui se sont engagés sur une part fonctionnelle dédiée aux RCD (soit 18h à assurer sur l’année, pour une enveloppe de 1250€). Ces enseignants communiquent au chef d’établissement des créneaux fixes d’au moins une heure dans la semaine, durant lesquels ils peuvent être appelés afin d’assurer un remplacement. Attention cependant : les enseignants concernés ne peuvent refuser d’assurer un remplacement sur l’un de ces créneaux qu’avec un motif légitime d’absence en application des règles régissant les autorisations d’absence classiques. Quota d’heures à effectuer, impossibilité de refuser un remplacement… ce dispositif est donc beaucoup plus contraignant que les RCD payées en HSE.

    Les remplacements de courte durée sont prioritairement assurés sous la forme d’heures d’enseignement. Toutefois, pour assurer effectivement les heures prévues à l’emploi du temps des élèves, des séquences pédagogiques peuvent être organisées au moyen d’outils numériques. Ces séquences pédagogiques peuvent être encadrées par des assistants d’éducation. Il s’agit ici d’un changement majeur puisque la prise en charge de séances d’enseignement ne fait normalement pas partie des missions des AED. Première dérive d’une longue série ? En tous les cas, c’est une souplesse dont vont probablement se saisir de nombreux établissements, afin d’afficher un meilleur taux de remplacement : ceci toujours dans l’optique de gagner la bataille de l’opinion publique ! Celle-ci n’ira en effet pas regarder dans le détail la teneur ni la qualité des cours assurés, et par qui… Encore une fois, le rôle du professeur est réduit à celui de « garde-chiourme » … 

    Si vous avez le sentiment que votre hiérarchie vous pousse à assurer des missions qui ne sont pas les vôtres, n’hésitez pas à nous contacter. 

     

    Plus de travail, plus de contraintes, mais une meilleure rémunération ? Si seulement…

    Depuis les mesures prises en amont pour limiter les absences des professeurs, jusqu’à la priorité accordée aux RCD assurés via le Pacte, moins souples que les HSE, on voit bien que ce nouveau système ne va pas dans le sens d’une amélioration de nos conditions de travail (ni même d’une réelle plus-value pédagogique pour nos élèves). Va-t-on au moins être mieux payés ?

    Un RCD assuré via le Pacte présente un taux horaire (environ 69€) qui peut paraitre alléchant comparé à une HSE classique, notamment pour un professeur débutant. Cependant, il n’est plus si intéressant pour un enseignant de milieu ou fin de carrière. En effet, la rémunération d’une HSE varie selon le corps et le grade : elle s’élève ainsi à environ 42€ pour un professeur certifié de classe normale, contre 66€ pour un agrégé hors classe. Qui serait prêt à accepter les contraintes bien réelles du Pacte pour 3€ de plus ?

    La part fonctionnelle dédiée aux RCD est donc inintéressante pour les professeurs de milieu et fin de carrière, alors que ce sont déjà eux qui ont le moins bénéficié des mesures dites de revalorisation. On voudrait décourager ces professeurs et les inviter à partir, on ne s’y prendrait pas autrement… ce qui peut choquer étant donné la pénurie de recrutement massive et durable à laquelle fait face notre profession.

    Rappelons qu’il n’y a aucune obligation à accepter une part fonctionnelle du Pacte enseignant, l’engagement dans celui-ci relève uniquement du volontariat. Les heures de remplacement de courte durée peuvent toujours être payées en HSE.

    De même, certaines académies ont tenté de présenter la part fonctionnelle dédiée aux RCD comme un préalable indispensable avant d’accéder aux autres parts du Pacte : rien dans les textes ne le stipule, et face à l’opposition des collègues, la plupart des académies ont fait machine arrière sur ce point. Attention cependant : dès lors que vous prenez une part de Pacte pour quelque mission que ce soit, votre chef d’établissement peut faire prioritairement appel à vous pour assurer des RCD, comme le stipule le guide de mise en œuvre page 11 : « En cas de besoin, le chef d’établissement fait prioritairement appel aux personnels [ayant signé le Pacte] disponibles en tenant compte des créneaux communiqués et inscrits à l’emploi du temps et des délais fixés par le plan »

    Certaines académies enfin ont demandé aux chefs d’établissement de conserver des parts fonctionnelles dédiées aux RCD, pour pouvoir les proposer en cours d’année aux enseignants qui auraient dans un premier temps refusé le Pacte, mais qui seraient tentés d’y céder au moment d’assurer des remplacements. S’il s’agit évidemment d’une stratégie pour intégrer progressivement de nouveaux collègues au Pacte, nous préférons vous mettre en garde : la part fonctionnelle vous engage pour 18h. Si vous n’arrivez pas à compléter ce volume horaire, vous serez, dans le meilleur des cas, payé au prorata des heures effectuées (et ne toucherez donc pas l’intégralité des 1250€ prévus pour une part de Pacte). Mais votre chef d’établissement peut aussi vous demander d’effectuer ces heures restantes dans le cadre d’une autre mission du Pacte, pour laquelle vous n’aurez pourtant pas signé, et sur des créneaux horaires qui ne vous conviendront peut-être pas.

    Le SNCL dénonce ainsi ce nouveau cadre pour les remplacements de courte durée, qui vient dégrader nos conditions de travail et s’affiche comme une marque de mépris de plus pour notre profession. S’il reconnait que la part fonctionnelle dédiée aux RCD peut représenter une plus-value salariale pour les enseignants en début de carrière, il appelle les autres à ne pas y souscrire.

     

    Vous rencontrez des difficultés ou subissez des pressions de la part de votre hiérarchie pour prendre des parts fonctionnelles ou assurer des remplacements de courte durée ? N’hésitez pas à nous contacter par mail à communication@sncl.fr ou par téléphone au 09 51 98 19 42.

  • REVALORISATIONS ÉDUCATION NATIONALE 2023 – 2024 : QUI ? QUAND ? COMBIEN ?

    Mesures ministérielles, mesures plus larges concernant l’ensemble des agents de la fonction publique, autres annonces faites en faveur des agents de catégories B et C ainsi que des personnels contractuels, notamment des AESH…, le millefeuille des décisions qui vont affecter votre pouvoir d’achat à partir de la rentrée est devenu presque indéchiffrable ! 

    Heureusement, le SNCL a résumé ici pour vous la totalité des annonces, de façon pragmatique et point par point jusqu’à l’horizon 2025-2026.

     

     

    1er juillet 2023 : pour TOUS, hausse du point d’indice

     

    Les salaires de la fonction publique sont calculés à partir d’un indice, indiqué sur votre bulletin de salaire. Chaque point d’indice dispose d’une certaine valeur fixe, révisée de temps à autre par les gouvernements, principalement sous la pression de l’inflation. Cette mesure unilatérale influence donc le revenu de tous. Après plus de dix ans de vache maigre en matière de révision de la valeur du point, l’actuel gouvernement concède un timide dégel, sans pour autant être à la hauteur de la hausse des prix des produits de consommation courante, constatée depuis 2022.

    Au 1er juillet, la hausse de la valeur du point a été décidée et fixée à +1,5% (pour une valeur unitaire de 4,92 euros). Cette hausse entraine donc une augmentation équivalente de votre salaire de base. Son effet est normalement déjà visible depuis votre salaire de juillet.

     

    QUI ? Tous les Agents.  QUAND ? à partir du salaire de juillet 2023.  COMBIEN ? +1,5%

     

    1er juillet 2023 : hausse pour les petits indices

     

    La révision de la valeur du point d’indice s’accompagne d’une mesure pour les agents rémunérés à de petits indices (372 ou inférieur). L’indice plancher est ainsi désormais relevé à 361 depuis le 1er juillet 2023 (ce qui correspond à la valeur actuelle du SMIC pour un contrat à temps plein), tandis que les échelons immédiatement supérieurs se sont vu accorder un coup de pouce minimal (entre +1 à +8 points) afin de conserver une progressivité de salaire entre les échelons. Ce dispositif accordera ainsi entre 5 et 59 euros bruts mensuels en plus (dans le meilleur des cas).

     

    Cette mesure très attendue pour lutter contre la paupérisation des agents de la fonction publique, notamment des catégories B et C, se révèle donc très décevante : elle entérine le fait qu’une grande partie de ces agents verront leur salaire maintenu entre le SMIC et le SMIC + 50 euros, ceci parfois même après 18 ans de carrière… La progressivité de revenu entre les échelons n’est plus que symbolique, se limitant à 5 ou 10 euros d’augmentation tous les deux ou trois ans… sans compter que, l’inflation persistant, la prochaine hausse du SMIC aura très vite fait de rattraper ces grilles… Le SNCL est indigné par ce procédé et demande l’instauration pérenne de grilles indiciaires plaçant durablement et substantiellement les petits salaires de la fonction publique au-dessus du salaire minimum.

     

    QUI ? AGENTS à l’indice 372 ou moins.  QUAND ? à partir du salaire de juillet 2023 (versement rétroactif possible).  COMBIEN ? indice porté à 361 minimum, +1 à 8 pts supplémentaires (entre 4,92 et 59,04 euros bruts).

     

    Septembre 2023 : révision de l’iSOE et de l’ISAE

     

    Tous les personnels enseignants et assimilés bénéficient à partir du mois de septembre 2023 d’une hausse de la part fixe de l’ISOE (ou de l’ISAE dans le premier degré). Cette indemnité de sujétion de suivi des élèves est portée à 2550 euros bruts par an. Pour les personnels ne percevant pas l’ISOE/l’ISAE, le ministère a promis une révision d’indemnité équivalente, pour une valeur égale (comme l’ISP des professeurs documentalistes par exemple). Attention : certains collègues peuvent se retrouver dans des situations particulières où ils ne perçoivent pas cette indemnité (travail auprès de public adulte, travail temporaire à l’université, autres missions…). Pour l’heure, nous n’avons que la bonne parole ministérielle comme garantie qu’ils ne seront pas oubliés et qu’un dispositif équivalent leur sera alloué. Si vous constatez une injustice à ce niveau dans votre situation particulière, contactez-nous immédiatement.

     

    QUI : enseignants et assimilés. QUAND : à partir de septembre 2023. Combien : +1294 euros bruts annuels (ISOE) ou +1350 euros bruts annuels (ISAE)

     

    Septembre 2023 : hausse de l’ISOE modulable

     

    Dans le même temps, le montant de la part modulable de l’ISOE a été revu pour certains niveaux à charge. Elle passe ainsi à 1476 € (+539,04 €) bruts annuels pour les professeurs principaux de 1ere, de terminale et de 2e année de CAP.

     

    QUI : professeurs principaux de 1er, terminale et 2nde année de CAP. QUAND : à partir de septembre 2023. Combien : +539,04 euros bruts annuels.

     

     

    Septembre 2023 : hausse conditionnée de la prime d’attractivité

     

    Les professeurs et assimilés de classe normale échelon 7 et inférieurs bénéficieront d’une hausse de la prime d’attractivité à partir de septembre. Cette hausse va de +600 à +1780 euros bruts annuels. Attention : il est à noter qu’il s’agit bien d’une prime, et non d’une hausse de salaire. Elle n’a donc pas d’impact sur le calcul de la pension de base des agents (et un impact très relatif sur leur retraite complémentaire). Par ailleurs, cette hausse ne concernera pas les enseignants plus avancés dans la carrière (échelon 8 de classe normale et au-delà), soit près des deux tiers des professeurs.

    Pour le SNCL, il s’agit de la mesure couperet la plus injuste du plan gouvernemental, qui va à l’encontre de l’idée d’une progressivité de rémunération notable et équilibrée tout au long de la carrière. Elle pénalise les professeurs les plus expérimentés, ceux-là même qui ont le moins d’intérêt financier à se tourner vers l’option du PACTE pour améliorer leur pouvoir d’achat : c’est donc la double peine…

     

    Les professeurs contractuels quant à eux bénéficieront d’une augmentation forfaitaire de 25 euros mensuels (soit 300 euros par an), quelque soit leur niveau indiciaire.

     

    QUI : professeurs et assimilés d’échelon 7 de classe normale ou moins, professeurs contractuels. QUAND : à partir de septembre 2023. COMBIEN : +25 euros mensuels pour les contractuels ; pour les titulaires, voir tableau ci-dessous.

     

    ECHELON

    AVANT

    A compter de septembre 2023

    GAIN (par an / par mois, en euros bruts)


    7e échelon 


    900 € 


    1 500 € 

    +600 / +50 €


    6e échelon 


    900 € 


    2 500 € 

    +1600 / +133,33 €


    5e échelon 


    1100 € 


    2 880 € 

    +1780 / +148,33 €


    4e échelon 


    1500 € 


    3 180 € 

    +1680 / +140 €


    3e échelon 


    2050 € 


    3 370 € 

    +1320 / +110 €


    2e échelon 


    2200 € 


    2 980 € 

    +780 / +65 €

     

     

    Septembre 2023 : extension de la prime d’attractivité aux professeurs stagiaires

     

    Les professeurs stagiaires pourront désormais eux aussi prétendre à la prime d’attractivité, (à hauteur de 2130 euros bruts annuels, soit 177,50 euros bruts par mois)

     

    QUI ? Professeurs stagiaires QUAND ? à partir de septembre 2023  COMBIEN ? +2130 euros bruts annuels.

     

    Septembre 2023 : nouvelle grille indiciaire et indemnité de fonction pour les AESH

     

    A compter du 1er septembre 2023, les AESH bénéficieront d’une nouvelle grille indiciaire, s’échelonnant de l’indice 366 (échelon 1) à 450 (échelon 11) ce qui portera leur salaire mensuel maximum à 2215,25 euros bruts après 27 ans de carrière. Cette nouvelle grille s’accompagne d’une indemnité de fonction nouvellement créée. Versée mensuellement, elle atteindra, pour un service à temps plein, 1529 euros bruts par an (soit environ 102 euros nets par mois).

     

    Le SNCL salue l’effort financier concédé par une des catégories d’agents les plus mal payés de l’Education nationale, mais regrette que le salaire minimum alloué en début de carrière ne soit que moins de 25 euros au-dessus du SMIC.

     

    QUI ? AESH.  QUAND ? à partir du 1er septembre 2023. COMBIEN ? Révision indiciaire + indemnité de 102,40 euros nets par mois.

     

    Septembre 2023 : hausse de l’indemnité d’AESH référent

     

    Cette indemnité annuelle passe, à partir de cette année scolaire, à 660 euros (au lieu de 600 euros auparavant.

     

    QUI ? AESH. QUAND ? à partir de septembre 2023. COMBIEN ? +60 euros par an.

     

    Septembre 2023 : hausse de la prise en charge des abonnements de transports en commun

     

    Pour les personnels qui peuvent bénéficier d’une prise en charge de leurs titres et abonnements de transport en commun, cette prise en charge sera désormais portée à 75% (+25%). Dans le même temps, les indemnités repas et hôtelières perçues (par exemple dans le cadre des déplacements de stage ou pour examen), seront augmentées (+10% minimum selon le ministère, bien que les chiffres définitifs ne soient pas encore connus).

     

    QUI ? Agents usant d’un abonnement de transport en commun pour le travail – QUAND ? à partir de septembre 2023 – COMBIEN ? +25% de prise en charge du prix de l’abonnement.

     

     

    Automne 2023 : prime exceptionnelle de pouvoir d’achat

     

    Cette prime annoncée par Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique, et précisée dans le Décret n° 2023-702 du 31 juillet 2023, concernera systématiquement tous les agents de la Fonction publique d’État au revenu mensuel moyen inférieur à 3 250 euros bruts (mais les agents relevant de la territoriale ou du secteur hospitalier pourront recevoir une prime équivalente).

    Cette prime exceptionnelle dégressive de pouvoir d’achat sera comprise entre 800 et 300 euros bruts, les 800 euros étant réservés aux agents rémunérés entre le SMIC et le SMIC +200 €, et les 300 à ceux s’approchant du plafond de 3 250 euros bruts mensuels. La répartition précise est développée dans le tableau ci-dessous.

    Le salaire de référence sera le salaire moyen sur un an (soit une rémunération brute perçue au titre de la période du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 inférieure ou égale à 39 000 €), sans prise en compte des heures supplémentaires.

    Rémunération brute perçue au titre
    de la période courant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023

    Montant de la prime
    de pouvoir d’achat

    Inférieure ou égale à 23 700 € 

    800 €
    Supérieure à 23 700 € et inférieure ou égale à 27 300 €  700 €
    Supérieure à 27 300 € et inférieure ou égale à 29 160 €  600 €
    Supérieure à 29 160 € et inférieure ou égale à 30 840 €  500 €
    Supérieure à 30 840 € et inférieure ou égale à 32 280 € 400 €
    Supérieure à 32 280 € et inférieure ou égale à 33 600 € 350 €
    Supérieure à 33 600 € et inférieure à 39 001 € 300 €

    Cette prime sera versée en une seule fois. Sa date de versement demeure cependant inconnue.

    Concernant les professeurs, seuls les enseignants de classe normale devraient être concernés (jusqu’à l’échelon 7 pour les professeurs agrégés, et jusqu’à l’échelon 9 ou 10 pour les professeurs certifiés, dans le cas du mode de calcul le plus favorable). On notera donc que la plupart des agents ayant déjà été exclus de la revalorisation de la prime d’attractivité seront aussi privés de prime de pouvoir d’achat…

    QUI ? agents de l’État titulaires ou non au salaire brut mensuel inférieur à 3 250 euros QUAND ? versement en une seule fois au cours de l’automne 2023. COMBIEN ? entre 300 et 800
    euros bruts.

     

    1er janvier 2024 : +5 points d’indice majoré pour tous

     

    Le ministre de la fonction publique a également annoncé un coup de pouce général aux grilles indiciaires de la fonction publique, de +5 points à partir du 1er janvier 2024. Cette méthode a l’avantage de profiter un peu plus aux plus petits salaires, même si le nombre de points concédés reste très faible (cela représente un peu moins 25 euros bruts mensuels).

     

    QUI : Tous les agents – QUAND : à partir de janvier 2024 – COMBIEN : +24,60 euros bruts mensuels.

     

    Juin 2024 : augmentation des contingents de la hors-classe

     

    Pour TOUS les professeurs de classe normale, le passage du contingent de la hors-classe de 18 à 21 % du corps devrait permettre environ 3800 promotions supplémentaires à la fin de l’année scolaire 2023 – 2024. L’augmentation devrait se poursuivre, pour atteindre 22% l’année suivante puis 23% en 2025-2026. En fin de processus, cela devrait donc représenter 6330 promotions supplémentaires par an et permettre d’accéder à la hors-classe en moyenne un an et demi plus tôt.

     

    Pour rappel : le passage à la hors classe est possible à partir de l’échelon 7 pour les professeurs des écoles, et de l’échelon 9 avec deux ans d’ancienneté dans cet échelon pour les professeurs certifiés et agrégés.

     

    QUI ? Les professeurs de classe normale. QUAND : fin 2023-2024, 2024-205 et 2025-2026. COMBIEN ? +3800 promus.

     

    Juin 2024 : augmentation des contingents de la classe exceptionnelle

     

    Pour TOUS les professeurs hors-classe, le passage du contingent de la classe exceptionnelle de 10 à 10,5% du corps a permis environ 3000 promotions supplémentaires à la fin de l’année scolaire dernière. Pour cette année et les suivantes, le ministère ne suivra pas la même logique, mais abandonnera le contingentement au profit d’un ratio promouvable/promu, dont on attend encore les détails. Si vous êtes concernés : syndiquez-vous au SNCL pour un suivi personnalisé de votre carrière. Cliquez sur « ADHÉRER » dans la marge à droite de ce texte.

     

    QUI ? Les professeurs hors-classe. QUAND : fin 2022-2023. COMBIEN ? +3000 promus, puis passage à un nouveau système de ratio à partir de 2023 – 2024.

     

    * * *

     

    Cet article n’a pas répondu à toutes vos questions ? N’hésitez pas à nous contacter à : 

    communication@sncl.fr en indiquant votre corps d’appartenance et votre académie. Un militant SNCL vous répondra dans les meilleurs délais. 

  • Ecole : décrets en cascade durant l’été

    Ainsi, la réponse du Ministre aux professeurs des écoles déjà épuisés est de travailler encore plus pour gagner quelques euros. Le navire prend l’eau mais le Ministre s’entête à contre-courant des besoins des personnels. 

    Quant aux directeurs d’école, on leur rajoute du travail pour le Pacte sans pour autant leur donner de contrepartie financière. Ils doivent informer, remplir des tableaux de recensement, faire le lien avec les IEN… et tout cela en fin et début d’année scolaire quand les tâches liées à la direction sont encore plus nombreuses. 725 euros à 1125 euros (pour les établissements regroupant 10 classes ou plus) ; c’est le montant supplémentaire d’indemnité que percevront les directeurs d’école en contrepartie de tout ce travail, selon le nouveau tableau indemnitaire publié au courant du mois d’août. 

    Les derniers décrets d’application de la loi Rilhac ont été publiés durant l’été (décret n°2023-777 du 14 août 2023). L’une des dispositions majeures concerne la carrière puisque les directeurs pourront bénéficier d’un avancement de carrière de trois mois par année d’exercice à compter de septembre 2023. Les faisant fonction qui occupent un poste de direction d’école pourront en bénéficier également. 

    Le SNCL se félicite de cette avancée pour les directeurs mais demande une revalorisation salariale sans conditions à la hauteur leur engagement.

    Le même décret concerne aussi les conditions de nomination dans l’emploi de directeur d’école et les missions de directeur. 

    L’ensemble de ces textes vont dans le sens de la loi Rilhac affirmant le statut de directeur en reconnaissant leurs missions et leurs responsabilités. Le SNCL est favorable à ces évolutions mais demande à ce que la pression administrative faite sur les directeurs cesse. Trop de paperasse inutile, d’enquêtes, de mails, de demandes hiérarchiques sans justification… Les directeurs en charge de classe n’ont pas à devoir choisir entre leur travail administratif et leurs élèves ! 

    C’est pourquoi le SNCL demande à ce que tous les directeurs bénéficient d’au moins un jour de décharge par semaine quel que soit le nombre de classes. Il faut que le ministère donne enfin le temps et les moyens aux directeurs de remplir correctement leurs missions. 

    Les remplacements cachés des PE 

    Et que dire des professeurs qui vont devoir se déplacer ailleurs (dans un collège) pour bénéficier du pacte ? Ne devraient-ils pas tous être valorisés financièrement pour le simple fait d’assumer déjà au jour le jour l’accueil d’élèves surnuméraires, dans leur école, quand un collègue absent n’est pas remplacé ? Quand remédiera-t-on à cette surcharge de travail et de stress indue ? Et dans l’attente, peut-on mettre au point un outil d’objectivation de cette surcharge de travail, de  ces remplacements cachés dans le but de les valoriser financièrement comme sujétion ? Ce serait à tout le moins équitable. 

    Plus largement, il est important aussi de prendre conscience des grandes disparités de situation qui vont se présenter via le Pacte, en fonction du plus ou moins grand éloignement de l’école et du ou des collèges concernés. 

    Modification des statuts du corps des PE : attention danger 

    La liste des modifications réglementaires surgies durant l’été ne s’arrête malheureusement pas là. Un autre décret est venu ouvrir une brèche préoccupante dans les acquis statutaires des professeurs des écoles. 

    En effet, il est bien inquiétant de se demander vers quoi tendront les nouvelles définitions des missions des professeurs des écoles dans un futur proche, quand on modifie de cette façon leur statut, en affirmant qu’ils peuvent être amenés à exercer dans les collèges pour enseigner (cf. Décret 2023 – 636 modifiant le décret statutaire n°90 – 680 qui indique : « Ils peuvent également être appelés à exercer leurs fonctions ou contribuer aux enseignements dans les collèges. »). 

    Si cette formule en apparence anodine permet d’abord de rendre réglementaire la participation des professeurs des écoles au dispositif de remplacement de courte durée du Pacte, elle ouvre tout un éventail d’autres possibilités que le gouvernement ne devrait pas manquer d’explorer à l’avenir. 

    Pour le SNCL, la plus haute vigilance est de rigueur, et les collègues doivent être dès à présent informés le plus largement possible de ces menaces.

  • Timide dégel pour le salaire des AESH

    Après des années de gel, la grille indiciaire des AESH est enfin revalorisée. Une revalorisation toute relative et encore insuffisante. Le SNCL fait le point avec vous concernant ce qui est mis en place dès la rentrée.

  • 2023 : nouvelles missions d’encadrement pour les AED

    Le ministère a besoin de vous ! Depuis cet été, il vous offre en effet une nouvelle mission d’encadrement de classe pour assurer des séquences pédagogiques au moyen d’outils numériques. C’est ce qui ressort en tout cas du décret sur le remplacement de courte durée, le décret n° 2023 -732, en son article 5 : 

    « Les remplacements de courte durée sont prioritairement assurés sous la forme d’heures d’enseignement.Toutefois, pour assurer effectivement les heures prévues à l’emploi du temps des élèves, des séquences pédagogiques peuvent être organisées au moyen d’outils numériques. Ces séquences pédagogiques peuvent être encadrées par des assistants d’éducation. » 

     

    Encore un dispositif nouveau qui sort du chapeau ministériel, sans consultation des organisations syndicales… Le SNCL s’insurge contre ces dispositions qui ne mentionnent même pas un accord préalable des intéressés et qui n’accordent une indemnité de remplacement qu’aux personnels enseignants et psychologues mais pas aux AED. Si l’une des missions des AED est bien l’accompagnement des élèves aux usages du numérique, cela n’a rien à voir avec un « encadrement » d’élèves.  

     

    Pour l’instant, le SNCL préconise de refuser ces missions et de rappeler les termes du décret qui vous régit, à savoir « accompagnement » et non pas « encadrement » d’élèves, cf. le décret n° 2003 – 484.  

     

    Si vous ressentez des intimidations concernant cette nouvelle mission et que vous percevez des injonctions contradictoires quant à votre état de service, n’hésitez pas à nous contacter par mail : communication@sncl.fr

     

  • La nouvelle retraite progressive : comment ça marche ?

    Depuis le 1er septembre dernier, l’extension du principe de retraite progressive (qui existe déjà dans le secteur privé et pour les personnels contractuels) aux agents titulaires de la fonction publique est entrée en vigueur.

     

    QUI EST CONCERNÉ ? 

     

    Les personnels nés en 1963 ou avant valident les conditions de demandes dès maintenant : s’ils ne veulent pas perdre d’argent dans ce dispositif, leurs dossiers doivent être déposés de toute urgence, et au plus tard avant le 31 décembre de cette année.

     

    Les personnels nés en 1964 ou 1965 s’approchent eux aussi déjà des délais de rigueur ; s’ils souhaitent bénéficier de la retraite progressive, ils doivent dès à présent s’en préoccuper.

     

    Les personnels nés en 1966 ou 1967 bénéficient eux aussi d’un aménagement de l’âge d’ouverture des droits à la retraite instauré par la dernière réforme (63 ans et 6 mois pour les premiers, 63 ans et 9 mois pour les seconds). En conséquence, le délai dans lesquels ces derniers peuvent bénéficier de la retraite progressive est lui aussi avancé de 6 / 3 mois.

     

    Tous les autres personnels (nés en 1968 ou après) peuvent bénéficier du dispositif dès deux ans avant l’âge légal de départ (soit dès 62 ans la plupart du temps). Il est donc important pour eux aussi de s’informer dès à présent. 

     

     

    QUELLES CONDITIONS POUR EN BÉNÉFICIER ?

     

    1)    Être à deux ans ou moins de son âge légal de départ à la retraite

     

    Il est à noter que si vous bénéficiez d’un aménagement de votre âge légal de départ (handicap, pénibilité, carrière longue, etc.), ce délai est décompté par rapport à votre âge légal de référence.

     

    2)    Être à temps partiel ou occuper un service à temps incomplet

     

    Le dispositif de retraite progressive se combine avec une poursuite de l’activité à temps partiel, ou est accordé aux personnels engagés à temps incomplet. Cela veut dire que pour en bénéficier, vous devrez le plus souvent obtenir de votre employeur une autorisation de travail à temps partiel (qu’il peut vous refuser pour nécessité de service comme toute demande classique). Par ailleurs le dispositif n’est pas cumulable avec une autre activité (votre temps partiel doit être votre seul et unique emploi). Enfin, les temps partiels pour raison thérapeutique ne sont pas éligibles

     

    TRÈS IMPORTANT : si vous êtes déjà à temps partiel depuis le 1er septembre dernier et que vous n’avez pas fait de demande de retraite progressive, vous êtes en train de perdre de l’argent ! En effet, le dispositif de retraite progressive est de droit à partir du moment où le temps partiel vous a été accordé. Pour en bénéficier, vous devez absolument faire votre demande avant le 31 décembre de cette année. L’argent vous sera versé rétroactivement (c’est-à-dire incluant toutes les sommes qui vous sont dues depuis le 1erseptembre). Ce délai de tolérance cessera au 1er janvier 2024 : à partir de cette date, le versement ne sera plus rétroactif et se basera uniquement sur la date de votre demande pour les calculs.

     

    3)    Avoir travaillé au moins pendant 37 ans et demi

     

    Tous métiers et toutes activités confondues, vous devez en effet avoir validé au moins 150 trimestres de durée d’assurance pour bénéficier du dispositif. Ex : pour un enseignant ayant commencé sa carrière à 23 ans, sans avoir travaillé avant ni validé de services pendant ses études, le dispositif sera accessible pour lui au plus tôt à l’âge de 60 ans.

     

    Nous conseillons aux collègues de se rendre sur leur compte www.info-retraite.fr , qui leur permet de vérifier s’ils remplissent les conditions d’âge et de durée d’assurance. 

     

     

    COMMENT ÇA MARCHE ? 

     

    Une fois votre dossier validé, le dispositif vous verse un complément financier mensuel. Celui-ci est versé à la fin de chaque mois (toutefois pour les premiers bénéficiaires, les premiers versements n’auront lieu qu’en avril 2024, avec effet rétroactif).

     

    Le montant du complément dépend de votre quotité de temps partiel et se base sur simulation anticipée de votre montant retraite. Ex : si vous travaillez à un temps partiel de 70%, vous toucherez un complément financier égal à 30% de votre pension simulée.

     

    Le montant simulé de votre retraite pour établir votre complément prend en compte toutes les sommes accessoires (MPE, IMT, NBI, CTI, etc.). En revanche, une fois calculé, il ne bouge plus jusqu’à la fin de votre carrière (même si vous accomplissez de nouveaux services ou acquérez de nouveaux droits tout en étant à temps partiel). Le calcul est fait une fois pour toute. L’avantage est que ce montant est aussi maintenu en cas d’arrêt maladie ordinaire, longue durée ou longue maladie (même si la prise en charge du fonctionnaire, elle, diminue). 

     

    Une fois acquis, le bénéfice du dispositif continue tant que vous restez à temps partiel et informez régulièrement l’administration de vos renouvellement. Il continue aussi même si vous continuez à travailler au-delà de l’âge légal de départ.

     

    En revanche, si vous reprenez à temps plein, le bénéfice est perdu et ne plus être réobtenu par la suite. 

     

    Vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter par mail à communication@sncl.fr ou par téléphone au 09 51 98 19 42.

     

    Vous avez besoin d’aide pour constituer votre dossier ? Adhérez au SNCL ; notre syndicat s’occupe de tout pour ses adhérents et adapte ses tarifs pour les collègues à temps partiel : adhérez en ligne, c’est direct par ici. 

  • Un vrai statut, un vrai salaire : en grève pour les droits des AESH le 13 juin !

    Panneau qui dit AESH: un vrai métier, un vrai salaire !

    Le SNCL a appris par voie de presse la tenue de la Conférence nationale du handicap le 26 avril dernier : le ministère n’a pas daigné invité notre syndicat ni aucun autre, alors que la question de la scolarisation des élèves en situation de handicap est fondamentale et que les carences en la matière du ministère de l’Éducation nationale ont été mises au jour par la Défenseure des droits, la médiatrice de l’Éducation nationale et même dernièrement le Conseil de l’Europe.

    Le SNCL, avec l’intersyndicale nationale, a dénoncé le silence imposé aux personnels AESH lors de cette conférence nationale du handicap puisque les représentants des personnels n’ont pas été invités à intervenir.

    La scolarisation des élèves en situation de handicap nécessite de mettre en œuvre de véritables moyens pour rendre l’école accessible. Cela commence par considérer les personnels AESH qui accompagnent ces élèves. Les AESH subissent des temps incomplets imposés, les bas salaires et l’absence de statut. Le PIAL et le double employeur ont conduit à une forte dégradation de leurs conditions de travail et une perte du sens du métier.

    Suite aux fortes mobilisations de ces dernières années et aux difficultés de recrutement, le ministère a consenti à la CDIsation au 1er septembre des AESH qui cumulent trois ans d’ancienneté. Néanmoins cette mesure reste très insuffisante au regard des conditions salariales, d’emploi et de travail des AESH. 

    La grille salariale des AESH est devenue totalement obsolète en moins d’un an, et ce n’est pas faute d’avoir alerté sur ce risque. En juillet 2022, le SNCL reçu au ministère avait déjà dénoncé le fait que les trois premiers échelons de cette grille (9 ans de services) correspondent désormais à une rémunération au SMIC. Nous avons alerté le Ministre Pap Ndiaye sur la situation de grande pauvreté dans laquelle sont plongés des milliers d’AESH dans le contexte d’une forte inflation. Ce tassement de la grille supprime l’évolution et la reconnaissance de l’expérience professionnelle pour les AESH. C’est inacceptable.

    Pourtant, les AESH contribuent pleinement à la réussite de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Mais cette réussite est liée aux questions de la rémunération, des conditions de travail, de la formation et du statut. L’école ne peut être vraiment inclusive tant que les AESH qui la mettent en œuvre sont privés d’un vrai statut de la Fonction publique. L’annonce par la CNH de la création d’un nouvel emploi regroupant les AESH et les AED est une nouvelle étape dans le mépris : c’est inadmissible et la mesure envisagée doit être abandonnée.

    Par ailleurs, la réduction des capacités d’accueil des structures et réseaux spécialisés continue : pourtant, tous les élèves en situation de handicap sont loin de tirer profit d’une inclusion intégrale à l’année. Pour beaucoup d’entre eux, celle-ci devient même une source de souffrance. L’Éducation nationale doit admettre que certains profils d’enfants nécessitent des soins intensifs et des encadrements renforcés pour leur propre protection et leur propre épanouissement. Chaque enfant est unique : et certains doivent pouvoir profiter de passages temporaires en inclusion, tout en alternant des retours en structures spécialisées, dans une logique de progressivité pensée selon le rythme de l’enfant et non la logique comptable.

    Le SNCL milite pour la reconnaissance de ces limites à l’inclusion et demande à ce que les AESH volontaires puissent être le levier de la continuité de suivi de ces profils en travaillant à la fois en EPLE et en établissement spécialisé.

    Par ailleurs, la réforme des retraites, imposée par le gouvernement, va aggraver la situation des AESH. C’est pourquoi nous appelons, avec les confédérations et organisations syndicales interprofessionnelles, les AESH comme tous les personnels de l’Éducation nationale à être massivement en grève mardi 6 juin pour exiger l’abrogation de la loi sur les retraites !

    Pour dire non à la précarité qui touche l’ensemble des AESH, le SNCL appelle également, avec l’intersyndicale nationale, tous les personnels à se mettre massivement en grève le 13 juin et à se réunir devant les DSDEN, les rectorats et le ministère pour gagner un vrai statut, et un vrai salaire !

    Nous exigeons du ministère des mesures immédiates pour obtenir un statut de fonctionnaire et pour améliorer les salaires et les conditions d’emploi des AESH :

    – la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH ;

    – l’augmentation des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière ;

    – la garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures et la possibilité pour les AESH volontaires d’intervenir en réseaux ITEP et SESSAD ;

    – l’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens ;

    – l’accès à une formation initiale et continue qualifiante à la hauteur des missions ;

    – le recrutement et l’affectation des AESH préalable à toute inclusion, afin que plus aucun élève en situation de handicap ne se retrouve en souffrance en classe sans l’accompagnement qu’il nécessite  ;

    – l’abandon du projet de réforme des retraites.

  • Menace de fermeture de classes en CPGE

    Ayant calculé que 1500 places d’étudiants restaient vacantes en CPGE sur la totalité du territoire national, le Ministère de l’Éducation Nationale a décidé unilatéralement de fermer plusieurs sections de classes préparatoires.  

    Les sections touchées sont essentiellement des CPGE littéraires ou commerciales, mais pas uniquement. 

    Plusieurs lycées et établissements parisiens sont menacés par ces fermetures dont le lycée Carnot (PCSI et PC), le lycée Chaptal (Khâgne), le lycée Lamartine (Hypokhâgne) et d’autres encore. Mais les fermetures concernent également des établissements en régions, hors de la ceinture parisienne comme le lycée Chateaubriand (BCPST) à Rennes ou le lycée François Ier (ECG) au Havre. Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive. 

    Il s’agit pourtant bien souvent de classes sans problème d’effectifs, qui ont toute leur place dans le paysage global des CPGE. De plus, il est difficile d’admettre la fermeture de CPGE publiques alors que ne cesse d’augmenter le nombre de formations privées proposées sur ParcourSup, aux frais d’inscription souvent prohibitifs. 

    Une manifestation est prévue mercredi prochain 6 décembre devant le ministère à 14h. Un préavis de grève a également été déposé. Le SNCL se joint à cet appel à manifester.