SNCL

Syndicat National des Collèges et des Lycées

  • Enquête nationale du SNCL auprès des personnels ITRF

    Logo du SNCL sur un bandeau avec le texte ITRF

    Les personnels ITRF (Ingénieurs et Techniciens de Recherche et de Formation) sont des acteurs essentiels au sein de la fonction publique d’enseignement et de recherche, intervenant dans une grande diversité d’établissements tels que les universités, les centres de recherche, les écoles d’ingénieurs et les lycées.

    La réalisation d’une enquête syndicale auprès des personnels ITRF s’avérait indispensable pour mettre en lumière leurs difficultés et attentes, mais aussi, in fine, porter leur voix auprès des instances décisionnaires et défendre plus efficacement leurs droits et leurs conditions de travail. En effet, malgré l’importance de leurs missions au sein de la communauté éducative, ces agents sont souvent confrontés à des maux multiples dont nous proposons une synthèse ci-dessous.

    Le SNCL remercie vivement toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu y consacrer un peu de leur temps. Au total 463 personnes ont répondu. 19 questions étaient fermées ; 3 étaient ouvertes à la libre expression ; 1 totalement libre. Les répondants se sont largement emparés des questions ouvertes et le recueil de l’ensemble de ces données à la fois quantitatives et qualitatives nous a permis de mieux cerner les sentiments et le vécu des personnels ITRF.

    Profil des répondants

    87 % travaillent dans les EPLE (collèges et lycées), et 12,8 % dans les administrations centrales ou déconcentrées (rectorats et DSDEN). Avec une volonté d’être menée auprès des personnels ITRF de l’Éducation nationale mais aussi de l’Enseignement supérieur, l’enquête a finalement difficilement atteint ces derniers dont l’adresse mail professionnelle n’est pas livrée aux syndicats spontanément.

    Cette circonstance nous permet de tirer des conclusions sur les spécificités des conditions de travail principalement en EPLE.

    Ceux et celles qui ont répondu appartiennent pour 70,3 % à la catégorie C et 28,6 % à la catégorie B, soit une surreprésentation de ces deux catégories par rapport aux chiffres du ministères (respectivement 57 % et 22%).

    Principaux résultats

    I. Un manque criant de reconnaissance

    « J’aime mon métier, mais je songe à changer pour deux raisons : le manque de considération et le faible salaire ».

    L’enquête fait d’abord ressortir deux malaises prégnants chez les ITRF exerçant dans l’Education nationale : un fort ressenti de mépris salarial, et un manque de considération institutionnelle. Mal considéré, mal payé : nul étonnement à cette paire qui va souvent ensemble.

    A. Manque de reconnaissance salariale

    Question : Le manque de reconnaissance financière est-il à l’origine d’une souffrance au travail ? (0 signifiant pas du tout, et 10 une source de très grande souffrance au travail) :

    Les résultats de l’enquête témoignent surtout d’une forte attente en matière de reconnaissance financière. 88,4%* des agents déclarent souffrir nettement d’un manque de rémunération et réclament une revalorisation. (*chiffre obtenu en additionnant les colonnes équivalant à un niveau de souffrance allant de 5 à 10 sur le graphique ci-dessus). Ceci traduit un sentiment largement partagé d’inadéquation entre la rémunération actuelle et la réalité des responsabilités des agents, de leur charge de travail et de leur engagement professionnel comme l’illustre ce témoignage : « Des missions de catégorie B avec un salaire et considération de C. ».

    Un grand nombre de répondants dénonce un concours ouvert aux titulaires d’un brevet des collèges ou assimilé, alors qu’en réalité les responsabilités exercées et le niveau d’expertise requis correspondent plus à un recrutement d’un niveau BAC + 2 à minima. Nombre d’entre eux revendiquent une reconnaissance de la technicité de leur métier et une entrée dans le métier dans la catégorie B de grilles salariales.

    Par ailleurs, ces ITRF se décrivent comme les grands « oubliés » des politiques de revalorisation salariale récentes, accroissant le sentiment d’injustice : absence d’un décret de revalorisation des grilles salariales des catégories C et B dans le cadre du Grenelle de l’éducation, exclusion d’accès au PACTE, pas de bénéfice de la loi de programmation Recherche. En outre, la fin de la GIPA pénalise particulièrement ces agents.

    Enfin, les perspectives d’avancement de carrière sont très limitées voire inexistantes.

    B. Manque de considération de la part de la hiérarchie

    Question : En ce qui concerne la considération que vous recevez de la part de votre ministère de tutelle, diriez-vous que vous vous sentez… :

    Le manque de considération ressenti par les agents est considérable. Jusqu’à 83 % d’entre eux déclarent être insuffisamment considérés par leur ministère de tutelle. D’une manière générale ce manque se traduit par une invisibilité des personnels, parfois même un oubli administratif total.

    « Nous sommes dans un anonymat complet, pris pour des exécutants, dans l’oubli au fond de la classe. »

    De la part du ministère, le manque de considération se manifeste avant tout dans le flou de leur statut, qui est à la source de bien des maux, comme l’illustre ce témoignage :  « Pas enseignant, pas agent en région, pas totalement agent du supérieur, mais pas complètement rectorat non plus… sans autorité hiérarchique locale autre que le proviseur qui n’a évidemment pas le temps. » Les ITRF sont un corps du ministère de l’Enseignement supérieur mais les affectations se font dans le ministère de l’Éducation nationale. Dès lors, ils ne bénéficient pas d’une gestion RH efficace, ce qui complique grandement leur avancement de carrière, et dans certains cas les prives de leur droit à mobilité. L’accès à la médecine du travail est également rendue extrêmement complexe.

    Au niveau local, cette absence de considération se traduit par exemple par une fréquente exclusion de la liste des mails d’information de la vie de l’établissement, ou encore par une absence de consultation lors des prises de décisions impactant directement leurs conditions de travail (composition de l’emploi du temps, modification de l’organisation du laboratoire…).

    II. Des conditions de travail dégradées

    A. Une charge de travail excessive

    Question : Dans le cadre de vos fonctions, avez-vous déjà subi des ajouts injustifiés de missions outrepassant votre fiche de poste ?

    Le métier est déjà considéré comme peu attractif par 65 % des répondants, et les conditions de son exercice se dégradent. Les groupes classes deviennent plus chargés en conséquence des DHG qui diminuent. L’accompagnement expérimental est de plus en plus intense (plus d’élèves par groupe). Le travail est plus pénible, l’absentéisme plus fréquent. L’ITRF est souvent appelé à remplacer un collègue absent en attendant qu’un contractuel arrive, qu’il devra parfois lui-même former…

    La charge de travail excessive qui constitue une pression quotidienne importante n’est pas liée qu’aux sous-effectifs chroniques ou provisoires : elle est aussi liée à la multiplication des tâches ou à l’augmentation des exigences sans moyens supplémentaires.

    Un répondant a exposé la situation suivante, qui n’est pas liée à ce corps de métier uniquement mais est systémique : un agent reçoit l’autorisation de travailler à temps partiel mais… sa charge de travail reste la même.

    B. Une méconnaissance des missions

    Question : Diriez-vous de votre fiche de poste qu’elle est… :

    Les personnels déplorent dans 42 % des cas une fiche de poste floue ou non respectée – quand elle existe – et soulignent un déficit de compréhension et de reconnaissance de la spécificité du métier, ce qui peut entraîner un sentiment d’isolement et un manque de soutien dans l’exercice des fonctions des personnels ITRF.

    « Que la hiérarchie connaisse au moins notre nom et notre fonction. »

    Ce flou – involontaire ou entretenu à dessin ?– amène à des situations d’affectation illégales, sur des postes qui ne correspondent pas aux concours passés. De même, il est fréquemment demandé aux agents ITRF de faire le ménage, d’assurer la maintenance du réseau informatique ou encore de faire le chauffeur…

    C. Des difficultés matérielles préoccupantes

    Concernant votre environnement de travail (matériel, sanitaire…), vous diriez que vos conditions sont…:
    Dans votre travail au quotidien, le matériel, les outils et fournitures mis à votre disposition vous semblent…:

    31 % signalent un environnement vétuste, voire dangereux, ce qui soulève des questions majeures de sécurité et de bien-être au travail (champignons, mérules, fuite d’eau dans l’armoire électrique, néon non changé, hotte de laboratoire en panne, prises électriques arrachées, poubelles non vidées).

    En outre 37,9 % des répondants dénoncent un équipement insuffisant ou des logiciels qui dysfonctionnent, ce qui peut nuire à la qualité de leur travail, limiter leur efficacité et accroître leur frustration au quotidien.

    Ces résultats témoignent d’un malaise profond et appellent à des actions concrètes pour améliorer la reconnaissance, adapter la charge de travail et renforcer le dialogue entre les personnels ITRF et leur encadrement.

    Avancer sur des propositions concrètes

    « Nous voulons exister, être reconnus comme partie intégrante de la communauté éducative ».

    « Sans nous, pas d’expériences en sciences, pas de maintenance des équipements, pas d’accompagnement logistique des projets pédagogiques. »

    Pour répondre efficacement aux revendications des agents ITRF, il convient de proposer des solutions concrètes et adaptées à chacune de leurs attentes :

    1. Mettre en place une politique salariale plus attractive et plus juste, en réévaluant les grilles indiciaires, en facilitant les avancements de carrière et en instaurant des primes spécifiques valorisant la technicité et la diversité des missions exercées. Voici les revendications des agents :

    • Début de carrière en catégorie B,

    • Rétablissement de la GIPA

    • Prime spécifique de participation aux ECE,

    • Harmonisation de l’IFSE,

    • Revalorisation triennale et rétroactive de la prime IFSE actuelle,

    • Respect de la légalité dans le versement des primes selon les grades,

    • Paiement des heures supplémentaires effectuées,

    • Accès aux parts fonctionnelles du PACTE,

    • Avantages sociaux,

    • Fourniture des vêtements de travail,

    • Maintenir la NBI dans les labos quel que soit le grade.

    2. Revoir l’organigramme et les outils de communication interne afin d’assurer une reconnaissance des ITRF : cela peut passer par une meilleure visibilité de leurs fonctions dans les documents institutionnels, la participation aux réunions décisionnelles et la valorisation de leurs réalisations dans les communications officielles d’une part et une simplification des procédures de mutation et d’avancement. Les agents ont notamment proposé :

    • Inclure quelques heures dans la formation initiale des professeurs de sciences expérimentales sur des ITRF,

    • Ajouter cette catégorie professionnelle dans les listes des administrations centrales et déconcentrées du ministère de l’Éducation nationale,

    • Faire accéder les ITRF au droit au télétravail pour une partie de leurs missions,

    • Prévoir des plans de formation académiques ambitieux, réguliers et effectifs pour les ITRF,

    • Ne pas associer la promotion à une mutation obligatoire,

    • Supprimer le dossier pour les opérations d’avancement.

    3. Investir dans l’amélioration des conditions matérielles et de sécurité sur les lieux de travail, en réalisant des audits réguliers des équipements, en allouant des budgets dédiés à la modernisation des infrastructures et en renforçant la prévention des risques, notamment dans les laboratoires et ateliers :

    • Visite annuelle des locaux et laboratoires par les chefs d’établissement et la commission d’hygiène et de sécurité,

    • Prise en compte des doléances récurrentes des agents,

    • S’engager à une réponse active pour tout signalement inscrit sur les registres,

    • Dédier une ligne budgétaire spéciale à la rénovation interne des locaux de sciences.

    4. Instaurer un dialogue social renforcé avec la hiérarchie, fondé sur l’écoute, le respect et la confiance, par la création d’espaces d’échanges réguliers, l’organisation de groupes de travail associant les ITRF aux décisions qui les concernent, et la formation des encadrants à la reconnaissance et à la gestion participative.

    Ces mesures, en répondant aux attentes exprimées, contribueront à renforcer le sentiment de considération des personnels ITRF, tout en améliorant le fonctionnement global des établissements publics d’enseignement et de recherche.

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  • Enquête nationale : les besoins des personnels administratifs 2/2

    ANALYSE DES QUESTIONS À CHOIX MULTIPLE

     1. Avez-vous vous déjà sollicité votre Compte Personnel de Formation ?

    Graphique de la question avez-vous utilisé votre CPF

    Concernant le CPF, le résultat de notre enquête est accablant. Plus de 90 % des collègues ne l’ont jamais sollicité. Lorsqu’on les interroge sur les raisons, ils sont 36,5 % à dire ne pas avoir trouvé de formation répondant spécifiquement à leurs besoins, 32,8 % à considérer ne pas en avoir besoin du tout, 12,5 % à ne pas avoir le temps de s’en occuper, et même 8,7 % à ignorer totalement l’existence du CPF ! Petit rappel historique : le DIF (Droit Individuel à la Formation), depuis le 1er janvier 2017 s’est transformé en CPF (Compte Personnel de Formation), qui, s’il accorde théoriquement davantage d’heures que le dispositif précédent, pose le problème du déplacement de la charge de travail : car en cas d’absence pour formation, le travail de l’administratif va s’accumuler et devra être rattrapé. Par ailleurs, demander une formation est une chose, mais l’obtenir en est une autre… Créer son compte CPF et chercher tout seul une formation pertinente constitue déjà un repoussoir. Enfin, les quelques chanceux qui arrivent à trouver quelque chose doivent encore voir leur demande validée par une commission, avec l’accord du responsable hiérarchique !

    Dans ces conditions, l’accès au CPF est un véritable parcours du combattant ! Le SNCL demande sa refonte complète, ainsi que la dispense de l’accord du supérieur hiérarchique : la formation est un droit, pas une faveur !

    2. Autres questions

    Les réponses aux questions à choix multiples, dont vous pouvez retrouver les graphiques ci-dessous ainsi qu’en pièce jointe de cet article, apportent un peu de positif à l’appréciation de nos métiers : en effet, malgré toutes les difficultés rencontrées, vous êtes 64,2 % à estimer avoir un travail « tout à fait » ou « dans l’ensemble » intéressant. Vous êtes également 66 % à juger avoir une bonne relation avec votre hiérarchie. Toutefois, les deux tiers des répondants ont déjà rencontré des problèmes avec leur hiérarchie au cours de leur carrière, et presque autant ont déjà été confrontés à des problèmes matériels dans l’aménagement de leur espace de travail, tandis que près de la moitié des agents constatent actuellement des problèmes d’ergonomie dans cet espace.

    Tableau de chartes graphiques sur les questions de l'enquête aux administratifs

    Autant de problématiques pour lesquelles le SNCL va s’atteler à trouver des réponses concrètes dans les mois à venir. Nous vous remercions encore une fois d’avoir accepté de répondre à ce questionnaire et nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire.

    Des questions ? Un besoin ? Contactez-nous à : communication@sncl.fr

  • Enquête nationale : les besoins des personnels administratifs 1/2

    Logo du SNCL sur un bandeau avec le texte Administratifs

    Le SNCL remercie tous les personnels administratifs qui par leurs réponses à notre questionnaire ont pu rendre plus concrète l’appréhension de leurs situations de travail : votre parole est en effet essentielle pour permettre à notre action syndicale de porter des revendications qui soient en cohérence avec celles des agents.

    Les questions ont été imaginées par une commission de notre Conseil national composée notamment d’un certain nombre de personnels administratifs. 23 questions ont été posées, dont 2 très ouvertes : l’une portait sur les changements à opérer dans l’exercice de vos missions, l’autre sur vos représentations de l’utilité de l’action syndicale. Vous avez été plus de 1600 à participer.

    Nous vous proposons ce résumé en plusieurs thématiques, en commençant par une analyse des questions ouvertes, suivie d’un commentaire des questions à choix multiple avec graphique.

    QUESTION OUVERTE N°1 : Selon vous, est-ce utile d’être syndiqué aujourd’hui et pourquoi ?

    La grande majorité (63,3 %) des répondants approuve l’adhésion à un syndicat, et la justifie pour plusieurs raisons :

    En premier lieu, la surexposition du corps enseignant par rapport à celui des administratifs est très souvent évoquée : différence de considération et de traitement de la part du ministère mais aussi des syndicats, différences de droit, notamment en ce qui concerne la prise en charge des situations de maladie, moins avantageuse pour les administratifs. L’absence des syndicats pour les CAPA et les avancements est aussi déplorée, même si ce problème affecte aussi le corps enseignant.

    Une grande partie des répondants signalent aussi une absence des syndicats en cas de problèmes, un manque d’écoute et de conseil, et une méconnaissance du travail et des conditions des administratifs. Le peu de rencontres au cours de la carrière avec une personne physique vous représentant est déplorée, contrairement aux enseignants militants, plus nombreux et plus présents. Certains dénoncent aussi de mauvaises expériences avec d’autres syndicats qu’ils ont sollicités par le passé, où les personnes contactées n’ont pas été à la hauteur au moment propice.

    Se dégage aussi des réponses un certain fatalisme face au rouleau compresseur administratif. Avancement de grade toujours en attente malgré les années et les entretiens professionnels favorables, perte inexorable du pouvoir d’achat avec le tassement des catégories C et B…, manque flagrant de requalification des personnels de C en B tout comme les B en A (notamment pour les postes de gestionnaires). Des conditions qui se dégradent aussi bien en services centraux qu’en EPLE.

     

    Enfin, une politisation excessive des syndicats dans leurs revendications est aussi signalée.

    Le SNCL ne saurait contredire ce constat. En tant que syndicat apolitique et indépendant (c’est-à-dire ne percevant aucune subvention de l’État ni d’aucun organisme public ou privé), nous veillons à conserver notre liberté de parole et d’action. Nous ne sommes redevables envers personne d’autre que nos adhérents, sans lesquels notre syndicat n’existerait plus.

    Depuis quelques années, nous développons notre service de prise en charge syndicale des administratifs, avec des collègues administratifs militants du SNCL et en poste, au plus près du terrain et donc conscients des problèmes. Lors de notre dernier Congrès de Lyon en 2023 nous avons déjà établi une première base de motions que vous pouvez consulter sur le lien suivant :

    https://www.sncl.fr/actualites/motion_personnels_administratifs_juin_2023_3289043

     

    Ce sont ces motions qui seront prochainement mises à jour grâce à cette enquête.

    Depuis plusieurs années les syndicats ne sont effectivement plus présents dans les CAPA, dans l’indifférence voire la complicité de « grandes centrales syndicales », ce que nous avons toujours dénoncé. Petit à petit, les champs d’intervention des syndicats ont diminué, laissant ainsi les coudées franches aux décideurs des rectorats et inspections d’académie.

    Nos moyens d’action sont aussi dépendants des résultats des Élections professionnelles, puisque ce sont les résultats de chaque scrutin qui déterminent les volumes horaires dont nous disposons durant les quatre années suivantes, pour dégager du temps à nos militants afin qu’ils se consacrent au travail syndical. Or, en 2022, beaucoup de collègues ont renoncé à voter face aux complexités informatiques, d’autres n’y ont trouvé aucun intérêt et soyons honnêtes, certains ne savaient même pas qu’il y avait des élections !

    Avec seulement 40 % de taux de participation, la baisse du poids électoral diminue la force des syndicats pour négocier.

     

    QUESTION OUVERTE N°2 : Si une chose devait être prioritairement améliorée dans votre travail, quelle serait-elle ?

    Là encore, plusieurs grandes thématiques ressortent des commentaires reçus, que nous avons synthétisées en trois parties.

     A. La rémunération :

    C’est sans surprise l’élément le plus mentionné. Il s’explique par un grand tassement des grilles indiciaires des catégories C et B ces dernières années. Comment un collègue ayant plus de 15 ans d’ancienneté peut-il se retrouver à quelques centaines d’euros d’écart avec une personne qui débute dans la fonction publique ? En effet aujourd’hui le SMIC est exactement à 1801,80 € bruts depuis le 1er novembre 2024. Or un ADJAENES de seconde classe avec 15 ans d’ancienneté (échelon 8) est à 1895,27 €. Quelle paupérisation ! Des grilles qui n’évoluent plus, rattrapées par l’augmentation du SMIC. Le ministère ne pouvant payer en dessous du SMIC s’en tient au strict minimum. Dans ces conditions, il parait obligatoire et urgent de supprimer la catégorie C et de recruter à minimum en catégorie B dès le début de la carrière. D’autres ministères l’ont déjà fait, mais pas l’Éducation nationale. Une seule catégorie, avec une refonte complète de la grille indiciaire de la catégorie B, permettrait de gagner en attractivité et serait un juste retour par rapport au travail effectué.

     

    D’autre part, l’ouverture du droit au paiement d’heures supplémentaires, ainsi que le droit à un 13ème mois, comme pour les agents qui dépendent des conseils régionaux, constituent des propositions bien reçues par la majorité des répondants (75,3 % d’opinion favorable).

    B. Considération et reconnaissance

    Le manque de considération de la hiérarchie constitue le second problème le plus dénoncé. Les collègues avec le plus d’ancienneté sont ceux qui ressentent le plus ce manque, ayant pu constater par eux-mêmes le changement de philosophie managériale au fil des décennies. La pression hiérarchique se fait toujours plus forte, alors que les agents sont déjà sous la pression de la démultiplication des tâches à accomplir.

     

     C. Les locaux / bureaux

    Le bâti scolaire et administratif français est vieillissant. Les quelques chanceux qui travaillent dans des bâtiments neufs ne sont qu’une minorité, et la plupart des agents souffrent dans des bâtiments qui ne respectent pas les normes d’isolation : froid en hiver et trop chaud en été ! Les problématiques de chauffage sont aussi régulièrement citées, de même que les défauts d’isolation des fenêtres. L’ergonomie des bureaux est aussi pointée du doigt : trop petits et trop souvent partagés, mal pensés, mobilier non adapté… Un plan national ambitieux de rénovation des bureaux des personnels devient nécessaire.

    Cliquez ici pour accéder à la deuxième page des résultats de l’enquête.